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Le Hochet: Anil Chooramun est mort avant de finir ses trottoirs
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Le Hochet: Anil Chooramun est mort avant de finir ses trottoirs
Son rêve ? Montrer son «œuvre» au Premier ministre, Pravind Jugnauth. Sauf qu’Anil Chooramun, n’a pas pu le faire. Cet homme, dont vous vous souvenez peut-être, âge de 69 ans, est décédé la semaine dernière, de cause naturelle, selon les membres de sa famille.
L’habitant de Terre-Rouge construisait depuis 2016 des trottoirs à Le Hochet – à hauteur du pont situé avant le cabinet d’un médecin. Pour réaliser ce projet, le pensionné n’a pas hésité à puiser Rs 150 000 de ses économies pour embellir la vie de ses voisins et de tous ceux qui habitent la région.
Sa préoccupation première, soulignait-il, en juillet 2017, lorsque nous l’avions approché, était la sécurité des habitants de Ste-Croix et de Terre-Rouge. Durant de nombreuses années, les accidents - fatals pour plusieurs - étaient nombreux sur ce pont très fréquenté au quotidien. «Je ne regrette pas de dépenser mon argent ainsi. C’est pour une bonne cause. Je ne veux pas non plus faire de publicité. Je veux juste que la vie de tout le monde soit protégée», avait-t-il expliqué, en toute humilité, à l’époque.
Aucun politicien ne l’a aidé
Trois ans durant, armé de bonne volonté et de courage, le vieil homme enfourchait sa bicyclette chaque jour pour faire aboutir ce projet rapidement. Or, son rêve est resté, lui, il est parti. Selon son ami Suren, qui habite également Terre-Rouge et qui l’a épaulé dans cette démarche, le projet a buté sur plusieurs obstacles. Par exemple, le propriétaire «d’à côté» n’a pas voulu céder un bout de passage. «Nou pa finn demann personn. Noumem ek nou lamé nou finn konstrir tigit-tigit.» Anil parti, Suren ne sait pas s’il aura la force de continuer. «Pa koné ki pou arivé aster.»
Surtout que les doux rêveurs avaient sollicité l’aide de plusieurs politiciens pour la concrétisation de ces trottoirs. En vain. «Bodha, Hurreeram, Bachoo ainsi que les députés de la région sont tous au courant de cette initiative. Même la municipalité ainsi que le conseil de district de Pamplemousses. Personn pa finn kapav donn nou enn ti koudmé…»
Même si Anil Chooramun n’est plus, tous les documents prouvant qu’il a frappé à toutes les portes possibles sont toujours là. Nous ne savons pas cependant si quelqu’un de sa famille voudra reprendre la bataille.
Anil, lui, aura mené le combat avec un courage forçant l’admiration.
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