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Budget 2019-20: MCB Focus s’inquiète du sort des piliers économiques
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Budget 2019-20: MCB Focus s’inquiète du sort des piliers économiques
Les incitations fiscales accordées ne vont apporter qu’un soulagement temporaire aux secteurs en difficulté. Gibert Gnany signe la 77e édition de MCB Focus, publiée le 21 juin dans le sillage du dernier exercice budgétaire de l’alliance gouvernementale. Pour preuve : le Chief Strategy Officer du groupe bancaire estime que la stratégie gouvernementale de se démarquer d’un régime de fiscalité légère, simple et prévisible, qui a servi pour doper le climat d’investissements pendant de nombreuses années, doit être prudemment étudiée. Ce, pour répondre à l’objectif d’efficacité et de compétitivité de ces piliers économiques essoufflés définis dans le Budget 2019-20, jadis porteurs de croissance. Ce sont principalement le sucre, l’industrie/la manufacture et le tourisme.
Autre inquiétude de MCB Focus : la gestion de la dette publique, au centre d’une actualité chaude, longuement commentée par l’auteur de cette étude. Partant de l’ambition du gouvernement du jour d’adopter un agenda crédible et transparent de consolidation fiscale, Gibert Gnany insiste sur l’objectif statutaire de réduire à 60 % du produit intérieur brut (PIB) la dette publique d’ici juin 2021. Toutefois, la décision du gouvernement de rembourser la dette publique avant cette échéance en disposant des actifs nonstratégiques de l’État d’une valeur de Rs 5 milliards et de Rs 6 milliards en 2019 et 2020 respectivement et en utilisant une partie du surplus des réserves de la Banque de Maurice (BoM) suscite des interrogations.
Si le montant identifié à la Banque centrale pour le remboursement de la dette est de Rs 18 milliards, soit 3,5 % du PIB suivant un amendement de la BoM Act pour autoriser l’utilisation des fonds du Special Reserve Fund de la Banque centrale pour des besoins fiscaux, MCB Focus s’interroge cependant sur cette mesure budgétaire. Le Chief Strategy Officer du groupe MCB ajoute qu’il est important, suivant cette proposition, que la capacité financière de la BoM de conduire sa politique monétaire ne soit pas remise en cause. D’autant plus que la balance des paiements est en situation de déséquilibre, comme observé récemment.
Reste l’estimation de croissance économique de 4 % pour l’année financière 2019-20 et 4,1 % pour 2020/21. S’appuyant sur le Medium Term Macroeconomic Framework, rendu public le 11 juin, Gilbert Gnany estime qu’il sera très challenging d’enregistrer ces taux de croissance. Il en veut pour preuve, le taux d’investissement national de 19,4 % du PIB pour l’année financière 2019-20, qui plafonnera à 19 % du PIB en 2020-21, couplé à une décélération de la croissance dans la construction, imputable à une base de comparaison élevée après des taux de croissance forte enregistrés ces dernières années et d’une baisse des exportations et des services. Ce qui a entraîné un déficit grandissant du déficit de la balance du compte-courant.
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