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Accouchement: une épidémie nommée «césarienne»

27 juin 2019, 21:00

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Accouchement: une épidémie nommée «césarienne»

Donner naissance à un bébé par césarienne n’offre aucune garantie que tout va bien se passer. Pas plus tard que mardi, Amber Hassan, une Pakistanaise de 41 ans, est morte après une césarienne à l’hôpital Jeetoo. Ce décès remet-il en question ce type d’accouchement ? Cette tendance de recourir aux césariennes serait un phénomène mondial.

En se fondant sur des données de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Unicef, la revue médicale The Lancet a écrit en octobre 2018 que le taux de césarienne a augmenté à travers le monde. La revue a qualifié cette opération d’«épidémie» car le pourcentage est passé de 12 à 21 % de 2000 à 2015.

Selon les chiffres de Statistics Mauritius, Maurice fait partie des pays où le nombre de césariennes a grimpé. De 2002 à 2016, sur le nombre total d’accouchements, le pourcentage a grimpé de 28,8 à 45,4 % dans les hôpitaux et de 40,6 à 57,8 % dans les cliniques. Le taux dans les établissements privés est donc de 1,6 fois plus élevé.

Pourquoi cette hausse du nombre de césariennes ? Pour le Dr Dawood Oaris, président de l’association des cliniques à Maurice et directeur de la clinique Chisty Shifa, il est vrai que le nombre de césariennes augmente de jour en jour et qu’il est plus élevé dans les cliniques mais il ne s’agit pas d’un «business» que font les gynécologues dans le privé comme le pensent beaucoup de personnes. «Si c’était le cas, le nombre n’aurait pas augmenté dans les hôpitaux aussi.»

À la Clinique du Nord, le directeur, le Dr Mukhesh Sooknundun, indique qu’une césarienne coûte Rs 65 000 sans compter le prix de la chambre. Un accouchement normal revient à Rs 40 000.

Diabète

Toutefois, il abonde dans le même sens que le Dr Oaris. «Ce n’est pas parce que c’est Rs 25 000 plus cher que le nombre de césariennes a augmenté. De nos jours, pour éviter la douleur du travail, de nombreuses femmes demandent une césarienne de leur plein gré même si elles n’en ont pas besoin. Et comme elles ont le choix, elles se tournent vers le privé. Certaines se servent même de termes comme ‘pa bizin martiriz mwa, nou al ver sézarienn’.»

Le choix des patientes n’en est pas l’unique raison. «Il y a aussi des raisons médicales comme les cas où les bébés risquent de naître par le pied, les cas de détresse fœtale ou parce que le cordon ombilical est enroulé autour du cou du bébé», déclare le directeur de clinique.

Dawood Oasis, explique, par ailleurs, que le taux de diabète et d’hypertension ainsi que les grossesses précoces en hausse sont les raisons pour lesquelles les césariennes sont privilégiées dans le privé et le public. «Afin d’éviter les complications pour ces mamans, la césarienne est pratiquée.»