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Incinérateur: le torchon brûle entre Veolia et les contestataires
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Incinérateur: le torchon brûle entre Veolia et les contestataires
Dossier brûlant. Alors que la société Veolia projette d’installer un incinérateur à Riche-Terre, des voix s’élèvent du côté des habitants et des entreprises de la région, qui n’en veulent pas. Les esprits s’échauffent. Une autre réunion est ce dimanche 30 juin.
La réunion d’information se tiendra à la cure de l’église de St.-Malo, à Baie-du-Tombeau car la police a interdit aux contestataires de se rassembler sur le terrain de football du Morcellement Swan. La raison évoquée est que la rencontre est un «public gathering».
Depuis que le projet a été annoncé, les questions se bousculent. Pourquoi Maurice aurait-il besoin d’un incinérateur ? Pourquoi avoir choisi Riche-Terre, qui se trouve si près des habitations et d’une zone industrielle ? Quelques-uns, présents lors d’une réunion d’explication avec le promoteur Veolia, jeudi soir, à Voilà Bagatelle, n’ont cessé de les répéter en boucle. La raison avancée par ceux qui veulent faire aboutir le projet ? L’endroit serait le plus proche du port. Cependant, ils pourraient «bouger» de là, s’ils parviennent à trouver un autre endroit propice, avec l’aide du gouvernement…
Bekarma, lui, n’en a que faire des théories. Il est employé dans une usine, qui fabrique des aliments pour animaux, et qui se trouve juste en face du terrain – à quelque 50 mètres seulement - où l’incinérateur devrait voir le jour. Présent lors de cette réunion pour le moins houleuse, remonté comme un coucou, il n’a pas hésité à bombarder les responsables de Véolia de questions.
«Cette partie se trouve dans une région basse et en cas de grosses pluies, l’eau s’accumule facilement. Que se passera-t-il si les nappes phréatiques sont contaminées avec vos substances (NdlR, l’hydrocarbure que devrait traiter Veolia) ?» a-t-il lancé à plusieurs reprises, visiblement pas convaincu des explications reçues. Il a insisté pendant de longues minutes sur le point avancé. Bekarma craint également pour les aliments fabriqués par sa société. «L’incinérateur n’émettra aucun rejet», devait alors se contenter de répondre Patrice Wadley, le directeur de Veolia. À savoir que selon ce dernier, il n’y aura ni fumée, ni odeur, ni particule émis par ledit incinérateur…
Bekarma s’enflamme. Quid des pigeons de la région ? Et des oiseaux qui viennent migrer dans le sanctuaire de Terre-Rouge. La réponse de Veolia : les pigeons ne viendront pas manger les déchets...
Le contestataire a aussi demandé à parler à un représentant du ministère de l’Environnement. «Car je veux savoir l’impact d’un tel projet sur notre santé.» Avant d’insister sur le fait que le ministère aurait dû consulter tous ceux concernés, à Riche-Terre et aux alentours, pour un projet d’une telle envergure.
Par ailleurs, Bekarma ainsi que d’autres personnes présentes ont exigé que Veolia - si le projet se concrétise - publie un rapport annuel sur la qualité de l’air. Ce qui n’a pas visiblement été au goût de Patrice Wadley. «Votre compagnie le fait, elle ?» a-t-il demandé, à un représentant d’une autre entreprise sise dans la région de Riche-Terre, qui produit du Thon.
Veolia et ses controverses, ailleurs dans le monde
<p><strong>Avril 2014</strong> - Veolia se retrouvait sous le feu des critiques en Chine après la pollution au benzène des eaux de la métropole de Lanzhou, dans le nord-ouest du pays. La firme était notamment accusée d’avoir tardé à en informer la population.</p>
<p><strong> Septembre 2017</strong> - Comme le rapportait la presse américaine, les opérations de Veolia n’ont pas été sans controverses, en particulier à Flint, où de l’eau contaminée par du plomb avait été détectée. La contamination avait touché des milliers d’enfants et a été considérée comme la cause de 12 décès dus à la maladie du légionnaire. Veolia avait également fait l’objet de controverses à Pittsburgh, en Pennsylvanie, qui avait également souffert de niveaux élevés de plomb dans son système d’alimentation en eau.</p>
<p><strong> Mars 2018</strong> – Selon l’<em>«Independent»,</em> le gouvernement du Gabon avait accusé la firme Veolia de massivement polluer le pays et avait ainsi résilié son contrat pour la distribution d’eau et d’électricité. <em>«Oils and fuel have been spilled on the ground, without any protection or precautions, in flagrant violation of environmental regulations.»</em> C’est ce qu’avait déclaré le gouvernement à l’époque.</p>
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