L’objectif des sportifs handicapés mauriciens pendant les Jeux des Îles cette année est simple: réaliser au moins la même performance qu’en 2015. À l’époque, ils avaient raflé 11 des 19 médailles d’or qui étaient en jeu. Alors que les entraînements deviennent de plus en plus intenses, trois sportives ont accepté de reprendre leur souffle pour raconter comment elles vivent cette préparation. Tour d’horizon.

Agée de 19 ans Ashley Telvave était sur la première marche du podium en 2015 pour les 800m et le saut en longueur. De plus, la jeune fille, membre de la Mentally Handicapped Persons Sports Federation, détient le titre de championne de Maurice dans plusieurs disciplines. Son palmarès est bien plus long, mais elle ne s’y attarde pas, elle préfère se concentrer sur l’avenir. Sa mission en ce moment est de conserver son titre et sa place sur le podium et pour cela, elle s’entraîne deux fois par jour. «Non, mon handicap ne m’empêche pas d’avancer», dit-elle avant même que la question ne lui soit posée. Sa voix est légère, mais déterminée.

Si le sport est sa passion, Ashley Telvave a aussi une vie hors des pistes. Elle prend des leçons d’anglais et de français et a commencé un cours qui lui permettra de réaliser son rêve: ouvrir un atelier de pâtisserie.

L’équipe handisport de Maurice compte aussi sur une des étoiles montantes du handisport pour la récolte des médailles. Et Anndora Asaun, 19 ans, n’a pas l’intention de décevoir son public. D’ailleurs, chez elle, le sport est une histoire de famille car sa sœur a été championne du monde de boxe française à 13 reprises.

Puis, les médailles, Anndora Asaun s’y connaît. En 2015, la sportive malvoyante avait raflé la médaille d’or pour les 100m. Pour sa deuxième participation aux JIOI, elle a l’intention de réaliser au moins la même performance. Son handicap n’est pas un frein. «Mo kapav malvwayant, mé mo koné mo ena potansiel pou ariv lwin», dit-elle. Sa force et sa détermination, elle les puise dans le soutien de son entourage. «Zamé mo bann paran inn fer mwa santi mwa apar. Mo viv kouma enn zanfan normal», avance-t-elle.

Quant à Noémi Alphonse, la toute nouvelle porte-drapeau du Club Maurice, elle attend le début des Jeux avec impatience. L’athlète confie que c’est l’un des rares moments où les meilleurs sportifs du pays se rencontrent et s’adonnent à leur passion. «Nous ne sommes ni une délégation, ni une fédération. Disons que nous sommes une grande famille qui a pour but de défendre le drapeau mauricien» avance-t-elle.

À la veille des JIOI, elle ne peut s’empêcher de penser à ses débuts dans ce monde. «À un moment, j’ai réalisé qu’il me manquait quelque chose dans ma vie. Au même moment, j’ai découvert le sport, et cela a été le déclic» raconte-t-elle, les yeux étincelants. Depuis, elle n’a pas quitté les pistes, et ses 10 médailles d’or et différents records dans l’athlétisme en témoignent. L’objectif qu’elle s’est mis en tête c’est de remporter la première place du 1500m Wheelchair Race avant de commencer les entrainements pour les Jeux Paralympiques de 2020, à Tokyo.