Publicité
Parlement: le financement politique et la déclaration des avoirs comme projets
Par
Partager cet article
Parlement: le financement politique et la déclaration des avoirs comme projets
Deux projets de loi au Parlement demain, mardi 2 juillet. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, présentera en première lecture uniquement, le Political Financing Bill, alors que les amendements à la Declaration of Assets Act seront pris en deuxième lecture avant de passer au vote.
Pour ce qui est du financement des partis politiques, le chef du gouvernement laissera à ceux concernés le soin d’étudier le texte avant de débattre le contenu. Le gouvernement doit avoir une majorité de trois quarts à l’Assemblée nationale pour pouvoir l’adopter.
De son côté, le bureau politique du Mouvement militant mauricien (MMM) passera en revue les différents articles de cette loi cet après-midi. D’emblée, son leader, Paul Bérenger, regrette que l’État a décidé de ne pas financer les partis politiques. Cette mesure, dit-il, aurait fait du bien aux petits partis. Toutefois, il trouve satisfaisant qu’aucune entité étrangère n’aura droit de financer la politique mauricienne. Le comité parlementaire du Parti mauricien social démocrate (PMSD) se réunit également pour étudier ce projet de loi.
Du côté du Parti travailliste, le chef de file des Rouges au Parlement, Shakeel Mohamed, affirme qu’il prendra position après l’avoir parcouru. Même chose du côté de Kavi Ramano, le député indépendant. «Le plus important est qu’il faut arrêter que ce soit l’argent qui décide l’issue des élections», dit-il.
Par ailleurs, le Declaration of Assets Bill revient une nouvelle fois au Parlement après qu’une première version a été votée le 12 décembre dernier. Plusieurs modifications seront apportées à cette nouvelle loi, qui oblige les élus ainsi que des hauts cadres notamment à déclarer leurs avoirs. Le report de ces amendements, prévus initialement pour la séance de vendredi, survient après que des juges ont demandé qu’ils ne soient pas obligés de déclarer leurs avoirs à l’Independent Commission against Corruption, comme ceux concernés par la Declaration of Assets Act.
Après l’amendement apporté à cette loi, les magistrats ainsi que les juges ne seront pas requis d’y adhérer. Cependant, dans un avenir proche, ils auront à déclarer leurs biens à une nouvelle entité. Autre changement, les avoirs des personnes concernées par cette loi ont également trait à l’argent déposé dans des «trusts» ou des institutions non bancaires ayant un permis de la Banque de Maurice.
D’ailleurs, lors de sa conférence de presse, samedi, l’ancien leader de l’opposition Paul Bérenger a soutenu l’amendement concernant le judicaire. «Je propose que les juges, par exemple, déclarent leurs avoirs auprès de la Judicial Legal and Service Commission.»
Shakeel Mohamed: «Tirer les leçons de l’échec de l’alliance Lepep»
Pourquoi cette motion de censure contre le gouvernement à l’Assemblée nationale ? Quand sera-t-elle débattue, le plus tard possible de la limite des 30 jours ?
Nous avons vécu près de cinq ans au sein de cette administration qui a été catastrophique, imprudente, corrompue, abusive et une insulte constante aux principes démocratiques. Nous avons eu un ensemble de promesses non tenues qui vont maintenant de pair avec de nouvelles promesses. Il est important de passer en revue tous ces faits et événements qui marqueront à jamais leur mandat.
Il est de notre devoir et obligation de rappeler tout cela à la population.
L’article 29(2) des Standing Orders de l’Assemblée nationale déclare que la motion doit être débattue dans les 30 jours.
Comment ont réagi le MMM et le PMSD devant ce fait accompli du chef de file des travaillistes ?
On a consulté nos amis du PMSD et du MMM. Dès le 1er mai, on a clairement indiqué que nous voulions présenter une motion de censure. Tous les deux avaient bien accueilli l’idée. Les deux leaders pensaient à juste titre, au mois d’avril, que c’était trop tôt. C’est maintenant le bon moment. Cela dit, j’aimerais bien que le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, adopte la motion à son nom, même s’il n’a pas une obligation légale pour le faire. Le soutien du MMM sera d’un très grand apport. L’expérience de tous les parlementaires de l’opposition de même que des «déçus » dans les rangs du gouvernement contribuerait grandement aux débats.
Les débats vont-ils permettre de dégager les possibilités d’alliance et confirmer les tractations en coulisse ?
L’idée principale est de faire en sorte qu’une opposition unie exprime les points de vue de la grande majorité de la population, qui est déçue par la manière dont le gouvernement Jugnauth (père et fils) et leurs proches ont administré le pays. Pour le reste, il appartient au peuple de décider.
Un «three-cornered fight» inédit, y croyez-vous vraiment ?
Un «three-cornered fight» est non seulement possible, mais c’est surtout ce que veut la population. Il est nécessaire d’avoir un mandat clair car les jeux d’alliance ne sont plus au goût des Mauriciens.
Et des alliances post-électorales comme en 1976 ?
Seul le temps nous dira quelle forme prendra la prochaine scène politique et comment le prochain gouvernement sera formé, qu’il s’agisse d’une alliance pré-électorale ou postélectorale.
Ce que nous devrions avoir à l’esprit, c’est l’intérêt de la population. Nous devrions tirer les leçons de l’échec retentissant de l’alliance Lepep.
Publicité
Les plus récents