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Rodrigues: les alternatives au plastique banni par un vote historique

11 juillet 2019, 21:30

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Rodrigues: les alternatives au plastique banni par un vote historique

«Produire des citoyens écoresponsables», c’est une des raisons avancées par le commissaire à l’Environnement, Richard Payendee, pour faire un nouveau pas vers une île 100 % écologique. Les règlements interdisant toute utilisation du plastique alimentaire ont été votés le 25 juin à l’Assemblée régionale de Rodrigues. Sur les 16 membres présents, 14 ont voté pour l’interdiction du plastique alimentaire dans l’île. Mais quelles sont les options proposées ?

Les produits bio sont en tête de liste à Rodrigues. «Les alternatives sont les produits à base de papier avec de la cire à l’intérieur pour aider à contenir les aliments liquides. Des cuillères et fourchettes à base de maïs sont prévues avec des fabricants en Inde. On envisage aussi l’utilisation de cuillères et fourchettes à base de bambou ou de bois ainsi que des pailles en papier», explique Jean Lindsay Azie, un officier de l’Environnement. «Ces produits seront principalement importés. On a lancé un appel aux Rodriguais pour qu’ils viennent de l’avant avec des idées écologiques. Pour le coup, les Rodriguais utilisent la fameuse tante bazar et les bols en plastique ou d’autres produits pour l’achat du sucre et du sel.» D’ajouter qu’une observation sera faite dans les jours à venir avant que la loi n’entre en vigueur.

Par ailleurs, à Maurice, les produits écologiques commencent à faire leur apparition. Cléa Mamet d’Outgrowing fey palmis – PME qui fabrique des assiettes – parle d’un produit 100 % écologique à partir de feuilles de palmier. «Maurice doit prendre exemple sur Rodrigues car on est en retard dans le développement durable. Il faut déjà commencer par des petits gestes comme arrêter la vente d’emballages en plastique, sensibiliser davantage les écoliers, les familles. Hélas, on n’est pas aidé par toutes les lois», explique-t-elle.

Hoozla Ramoly Sookia de l’association Biodiversity Preservation parle d’une initiative louable. «Cette nouvelle mesure va de pair avec la vision écologique de Rodrigues qui est définitivement un modèle à suivre pour Maurice. Le plastique à usage unique est une menace mondiale et nous pourrons envisager une interdiction progressive. Il faut aussi trouver des alternatives écologiques, des astuces et développer des modèles innovants et plus durables. À l’échelle individuelle, il est possible d’agir en tant que consommateur plus averti avec la possibilité de boycotter du plastique pour nos océans, pour la biodiversité, pour notre santé et pour les générations futures.»

Quels sont les nouveaux règlements ? 

Personne n’a le droit d’acheter, d’offrir, de distribuer, de stocker, de produire ou d’importer des produits en plastique jetable. Ces produits désignent tout article fabriqué à partir de matières à base de pétrole ou de ses dérivés. Les produits concernés sont les assiettes, tasses, bols, plateaux, récipients à couvercle articulé ou séparé, pailles, mélangeurs, bouchons, couvercles, fourchettes, couteaux, cuillères, nappes, cure-dents, soucoupes, et baguettes. Ainsi, la commission de l’Environnement ne dédouanera plus un envoi importé d’aliments en contenants en plastique jetable sans un certificat de conformité relatif à cet envoi. Si le certificat de conformité ne correspond pas aux normes établies, les produits seront saisis.

Que dit la loi sur le sujet ? 

Toute personne qui va à l’encontre de ces règlements sera sanctionnée. Si quelqu’un, pour la première fois, vend, offre ou distribue des produits en plastique, une amende maximale de Rs 3 000 est applicable. La loi devient plus sévère si la faute est commise une deuxième fois. Une amende de Rs 5 000 est alors applicable suivie d’une peine d’emprisonnement ne dépassant pas six mois. Si une personne stocke, produit ou importe les produits interdits une première fois, une amende de Rs 5 000 est applicable. Si le même acte est commis une deuxième fois, la personne écope d’une amende ne dé- passant pas Rs 10 000 et une peine d’emprisonnement de pas plus de 2 ans.

Situation alarmante malgré la taxe

<p style="text-align: justify;">Maurice s&rsquo;inscrit dans la liste des pays qui découragent l&rsquo;utilisation du plastique. Toutefois, Rodrigues a toujours devancé Maurice dans la démarche écologique. Les <em>&laquo;Environment Protection (Banning of plastic bags) Regulations&raquo;</em> 2015 ont été amendés pour bannir l&rsquo;utilisation des sacs en plastique en 2016, soit un an après Rodrigues. C&rsquo;est le 2 mai 2019 qu&rsquo;une hausse de Rs 2 a été appliquée au plastique contenant des produits alimentaires. La situation reste toutefois alarmante car la pollution gagne du terrain partout dans le pays.</p>

 

Qu’en est-il à l’étranger ?

<p style="text-align: justify;">Plus d&rsquo;une cinquantaine de pays de l&rsquo;Afrique orientale, l&rsquo;Afrique de l&rsquo;Ouest, l&rsquo;Europe de l&rsquo;Ouest et l&rsquo;Asie orientale ont banni l&rsquo;utilisation du plastique. Le Bangladesh a été le premier pays au monde à interdire les sacs en plastique en 2002. Selon une étude faite par le <em>United Nations Environment Programme</em> en 2018 concernant 192 pays, 55 ont définitivement banni le plastique. 48 ont banni le plastique partiellement contre 89 qui n&rsquo;ont toujours pas pris de décision.</p>