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Kirty Ramdoyal: Réchauffer le cœur des Canadiens par le biais culinaire
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Kirty Ramdoyal: Réchauffer le cœur des Canadiens par le biais culinaire
Lors de l’activité Les Week-ends du monde au parc Jean-Drapeau à Montréal, dimanche dernier, le stand des Gourmandises Tropicales que Kirty Ramdoyal et ses associés tenaient a été pris d’assaut par le public tant canadien que mauricien. Ce n’est pas étonnant que notre compatriote ait choisi de se tourner vers le monde culinaire car son père, Indiraj, a travaillé comme chef de partie pendant plus de 40 ans à la Plaisance Airport Catering Unit (PALCU) et sa mère, Jeewantee, comme cuisinière. La spécialité de cette dernière était la cuisine indienne.
Si bien qu’après ses études au Indira Gandhi State Secondary School, Kirty Ramdoyal décide de s’inscrire à l’école hôtelière sir Gaëtan Duval, à Ébène, pour suivre des cours menant à un certificat en cuisine et pâtisserie NTC3. Et, pour mettre en pratique ce qu’il apprend, il réussit à intégrer PALCU. Il se montre si assidu qu’il est bientôt dirigé vers la Beachcomber Training Academy où il parfait ses connaissances aux niveaux les plus élevés de la supervision. «J’étais si absorbé par ce que je faisais que j’ai gravi les échelons rapidement et j’ai été nommé cuisinier, chef de partie et contrôleur de cuisine.»
Après quoi, il intègre l’hôtellerie en tant que Production Kitchen Controller. Son sérieux et ses compétences sont appréciés à tel point qu’il est nommé Food and Beverage Trainee Manager à l’hôtel La Pirogue. Bosseur, il travaille, tout en poursuivant ses études à l’école hôtelière pour compléter son diplôme en Hotel Management. Il obtient plusieurs distinctions à l’hôtel pour son travail.
«Il n’écarte pas la possibilité de regagner Maurice un jour pour faire les jeunes profiter de son expertise.»
Après un certain temps, Kirty Ramdoyal rejoint l’hôtel Sugar Beach en tant qu’Assistant Food and Beverage Manager, avant d’intégrer la brigade du Royal Palm où il exerce comme Assistant Bar Manager. Il parle de cette dernière étape comme «une très belle expérience». Il réintègre l’hôtel La Pirogue par la suite en tant qu’adjoint au directeur de la restauration et des banquets. Il y mène à bien plusieurs fonctions d’envergure, notamment les conférences de la Communauté de développement de l’Afrique australe.
S’il était resté à Maurice, il aurait sans doute été nommé directeur de la restauration dans un des palaces de l’île. Mais Kirty Ramdoyal, qui est un brin aventureux, rêve d’autres horizons. C’est ainsi que cet homme marié à Preety, née Damree, et père à l’époque d’une fille, Kristy, aujourd’hui âgée de 13 ans, entame des démarches pour émigrer au Canada, «qui offrait beaucoup d’opportunités pour les jeunes familles». Ils optent pour le Québec en raison du fait que l’on y parle français et que cela leur évite «toute barrière de communication».
Une fois à Montréal, son curriculum vitae bien garni lui ouvre les portes de l’hôtel Hyatt Regency en tant qu’adjoint au directeur de la restauration. Il prend ensuite un emploi en tant qu’acheteur dans un institut de formation hôtelière et accepte régulièrement de diriger des fonctions officielles au Stade olympique de Montréal. C’est là qu’il commence à s’initier au monde de l’approvisionnement et de la logistique.
Désireux d’en savoir plus sur ces deux domaines, Kirty Ramdoyal décide de pousser plus loin les études. En parallèle à son emploi, il s’inscrit auprès du Collège d’enseignement général et professionnel (Cégep) André Laurendeau, à Montréal, pour suivre des cours menant au diplôme en gestion de l’approvisionnement dans le secteur public québécois qu’il fait suivre d’un diplôme en administration et service pris auprès du Cégep Champlain à St.-Lambert.
Il est actuellement responsable des opérations et de la logistique, du transport et de l’approvisionnement des sites communautaires pour le Centre intégré des services sociaux qui regroupe une trentaine d’hôpitaux. «Nous faisons la distribution des fournitures médicales, des produits de cuisine, d’entretien ménager, des fournitures de bureaux et tous les produits utilisés pour le service hospitalier.» Il dirige une équipe de 20 magasiniers qui sont en communication constante avec lui pour la distribution et le suivi dans les hôpitaux concernés.
Pour compléter sa formation, Kirty Ramdoyal suit actuellement un cours à temps partiel auprès de l’université des Hautes études commerciales de Montréal dans l’optique d’obtenir un baccalauréat en opérations et logistique. Appelé à dire pourquoi il tient tant aux opérations et à la logistique, il explique par mél qu’il «aime être en action et solutionner des problèmes».
Cela fait dix ans que les Ramdoyal sont au Canada. La famille s’est agrandie avec la venue d’une autre fille, Kelly, âgée de sept ans, et ils ont désormais la citoyenneté canadienne. Kirty Ramdoyal dit n’avoir jamais regretté sa décision d’émigrer. Il aurait très bien pu se contenter de son emploi et de leur situation confortable puisque Preety Ramdoyal est directrice du service à la clientèle dans une banque de Montréal et que financièrement, ils s’en sortent très bien.
Mais Kirty Ramdoyal est las de s’entendre demander où est cette fameuse île dont il parle et qui se trouve en Mauricie, région de la province du Québec. Il doit alors les détromper et donner moult explications. C’est là que lui vient l’idée d’ouvrir un service traiteur offrant des spécialités mauriciennes. Ce qui est pour lui une façon de «partager un style de cuisine tropicale et la culture mauricienne qui est unique. L’hiver étant rude au Canada, je me suis dit qu’il serait bien de montrer aux Canadiens ce qu’est une cuisine tropicale et leur mettre ainsi un peu de chaleur dans le cœur», dit-il dans son mél.
Il en parle à ses amis de longue date, rencontrés au Québec, à savoir les Mauriciens Satish Rama et son épouse Jayshree, de même qu’à Amrish et Anoucha Callychurn. Ils décident alors de s’associer et de mettre en place un service traiteur qu’ils baptisent Les Gourmandises Tropicales. Ils y injectent l’équivalent canadien de Rs 550 000. S’il prend la direction de cette entreprise, les Rama sont en cuisine alors que les Callychurn s’occupent de la comptabilité. L’entrée en opération de ce service traiteur est récente, soit en juin. Ils offrent toutes les spécialités mauriciennes comme les dholl puri, roti, ti-puri, mines frites et bouillies, briani, kalia, curry et des snacks comme les samoussas, gâteaux piments, piments farcis, bajas, gâteaux arouille, beignets frits, etc. Les intéressés peuvent passer commande tout comme les associés sont prêts à aller tout préparer à domicile.
Ils ont récemment été contactés par l’Association Québec/île Maurice, qui représente l’île auprès de Loto Québec, organisateur des Weekends du Monde. Ils ont été invités à y participer et à vendre leurs spécialités. Ainsi, le week-end dernier, ils ont fait une mise en place pour environ 2 000 personnes et les Mauriciens présents, de même que les Canadiens, se sont rués sur les sept stands de spécialités mauriciennes, dont le leur. Les Gourmandises Tropicales offrait même du Panacon et du glaçon râpé. Pour les Mauriciens, c’était retrouver les saveurs locales alors que pour les Canadiens, c’était le temps de la découverte gustative.
«Notre équipe était étonnée car nous n’avons pas pu souffler cinq minutes. Les gens faisaient la queue et cela ne les dérangeait pas d’attendre pour pouvoir découvrir les plats mauriciens. On a eu du beau temps. C’était l’occasion pour nous de mieux faire connaître notre service traiteur.» Ses deux filles qui s’étaient mises en tenue de ségatières ont même dansé sur Li tourner d’Alain Ramanisum et sur Sawalé de Sandra Mayotte.
Ses associés et lui sont remontés à bloc. Si bien qu’ils ont décidé l’an prochain d’ouvrir un restaurant. Ils vont recruter un jeune chef mauricien pour se charger de la cuisine. Et si les choses vont dans leur sens, ils en ouvriront un autre. «On pense être présent sur la rive nord et la rive sud de Montréal», ajoute Kirty Ramdoyal, qui s’est adapté aux températures extrêmes du Canada. Si pour le moment c’est l’éducation de ses enfants et ses projets de restauration qui priment, il n’écarte pas la possibilité de regagner Maurice un jour pour faire les jeunes profiter de son expertise.
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