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Taxis marrons: bras de fer usagers et forces de l’ordre
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Taxis marrons: bras de fer usagers et forces de l’ordre
Ils sont illégaux, oui, mais ils pallient les manquements du service de transport public, dans plusieurs régions. Dans la région de Baie-du-Tombeau, aux dires des habitants, les «taxis marrons» pullulent. Récemment, plusieurs chauffeurs de taxi dûment enregistrés de ce village ont eu une réunion. Le sujet de discorde : la recrudescence de «taxis marrons» et autres opérateurs illégaux dans leur zone d’opération.
La police, du coup, ne chôme pas. Elle organise des opérations de contrôle chaque quinzaine, depuis fin juin. Les policiers de Baie-du-Tombeau vérifient une vingtaine de véhicules à chaque fois. Si le pays compte dans les 6 000 chauffeurs de taxis, pour l’heure, il est difficile d’avancer un chiffre pour ceux qui sont dans l’illégalité.
Il est 11 heures. En face de la gare du Nord. Alors que la pluie commence à s’abattre, les habitués des taxis marrons, eux, sont toujours au même endroit. Ils s’impatientent. Ils attendent, les yeux rivés sur les véhicules, leurs chauffeurs habituels pour se rendre à Roche-Bois et Baie-du-Tombeau. «À force de voyager avec eux, nous finissons par reconnaître les visages et les véhicules», explique un usager.
Au travail à l’heure
Ces taxis illégaux sont un moyen sûr d’être chez soi ou au travail à l’heure, au lieu de devoir patienter sur la gare. «Bann bis la pran letan, de fwa zot ranpli, ena atann ki bis plin pou alé.» Idem en sens inverse. Alors que les autobus directs desservant Baie-du-Tombeau - Port-Louis ne passent que toutes les 30-45 minutes, les résidents préfèrent ne pas perdre de temps. «An plis ou pey parey mem. Ou pena pou diboute tousala dan gramatin.»
Autre raison avancée : la rapidité et le fait que l’auto, une fois arrivée au nombre de passagers autorisés, ne s’arrête pas. «Cela nous permet de gagner du temps si l’on est pressé.» Autre avantage, les taxis marrons déposent les passagers dans les petits chemins, comparativement au bus. «Zot dépoz ou kot ou bizin. Sa evit ou mars boukou.»
Or, voyager dans ce genre de transport n’est pas sans risque. La police précise que hormis les chauffeurs, les passagers sont aussi verbalisés. Ils sont sujets à Rs 500 d’amende.
Port-Louis-Flacq
Port-Louis-Flacq en 45 minutes ? Oui c’est possible, à condition que les usagers de cette route se tournent vers les taxis marrons. Ces derniers sont accessibles au même tarif et prennent moins de temps pour arriver à destination.
Si les bus 106, 109, 111 Flacq desservent toutes les 30 minutes la gare du Nord et prennent en moyenne une heure et 45 minutes pour arriver dans ce village de l’Est, le taxi peut faire le même trajet en une heure. Il y a bien le 176 Flacq Express, à la gare du Nord, sauf qu’il n’est pas disponible toute la journée. «En plus, il est toujours rempli. Il vaut mieux se fier aux taxis basés à la Poste. Dès qu’ils ont leur quota de clients, ils partent.»
Port-Louis-Goodlands
Pouvoir faire le trajet de Port-Louis à Goodlands en 30 minutes. Ce n’est possible que si les habitants ont recours aux taxis illégaux dans la capitale, tout près de la Poste centrale, soutiennent-ils.
Sinon, l’autre option est d’avoir recours aux bus sur la gare du Nord. Le 22 Grand-Gaube, plus précisément, qui part chaque heure.
Mais, en moyenne, pour arriver à destination, il faut compter environ une heure et quinze minutes, excluant le trafic. Sinon, cela peut aller jusqu’à une heure trente. «L’autobus que nous devons prendre passe par plusieurs villages comme Terre-Rouge, Khoyratty, Pamplemousses ou même Bois-Rouge avant d’arriver à Goodlands. Alor ki taxi maron fer motorway.» Comment en vouloir aux usagers, dans ces conditions, d’avoir recours à un autre moyen de transport ? Mais la loi c’est la loi…
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