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Drogue : un an après le rapport Lam Shang Leen il reste beaucoup à faire

26 juillet 2019, 19:27

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Drogue : un an après le rapport Lam Shang Leen il reste beaucoup à faire

Le rapport de la commission d’enquête sur la drogue, rendu public le 27 juillet 2018, avait fait tomber quelques têtes. Mais ses principales recommandations sont restées lettre morte. Faute de volonté politique ?

Sir Anerood Jugnauth avait prévenu. Le rapport Lam Shang Leen n’est pas sacré. «Nous ne sommes pas tenus d’accepter tout ce qui  est dit dans le rapport», avait déclaré le ministre mentor au Parlement en octobre dernier, lors de la tranche réservée aux questions parlementaires. La preuve : un an après que le rapport a été rendu public, les mesures phares recommandées n’ont pas été mises en application. Il n’y a eu ni démantèlement de l’Anti- Drug & Smuggling Unit (ADSU) ni création d’une National Drug Investigation Commission. Le but était de revoir le fonctionnement de l’unité de la police qui souffre, selon le rapport, d’un manque de moyens et de ressources humaines face à l’évolution du trafic de drogue dans le pays.

Une seule réunion du comité interministériel

Selon nos recoupements, sur les 460 recommandations faites dans le document, qui comprend 21 chapitres et 260 pages, une centaine seulement ont été mises en pratique.

Le comité interministériel, annoncé par Pravind Jugnauth le jour où le rapport a été rendu public, s’est réuni une seule fois en un an. La seule décision demeure la création d’une task force présidée par le directeur général de l’Independent Commission against Corruption (ICAC). La police, la Financial Intelligence Unit et l’Integrity Services Agency sont les parties prenantes de cette task force. Ce groupe de travail se penche actuellement sur le dossier des avocats cités dans le rapport.

Interrogé par l’express, un membre de la commission Lam Shang Leen dit suivre de près les derniers développements, même s’il n’y en a pas beaucoup. Il dit regretter le fait que la structure de l’ADSU n’ait pas été revue comme recommandée mais concède qu’il y a des points positifs.

«Nous avons noté que le commissaire des prisons a banni les cigarettes. Les visites des avocats sont désormais contrôlées. Nous n’avons pas effectué le travail dans le vide, mais il reste beaucoup à faire.» Par ailleurs, il confirme qu’après les articles de presse sur la question, tous les membres de la commission d’enquête sur la drogue ont finalement perçu leurs salaires respectifs.