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JIOI 2019 - Décryptage: la marque de fabrique de Patel

27 juillet 2019, 09:16

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JIOI 2019 - Décryptage: la marque de fabrique de Patel

À 24 heures de la finale Maurice-Réunion, aujourd’hui au stade George V, nous sommes allés à la rencontre du sélectionneur mauricien pour mieux définir la méthode Patel, qui marche si bien à chaque fois qu’il joue les ‘pompiers de service’, spécialiste des finales des Jeux des îles.

«On est serein parce qu’on a beaucoup travaillé pour arriver à cette finale», attaque-t-il. «Beaucoup d’heures, de semaines, de mois de travail. Maintenant on est très très proches de l’arrivée et on se sent gonflés à bloc. On a envie de jouer cette finale. Et le plus important : on a envie de la gagner ! Autant d’efforts méritent récompense. On a très envie d’arriver au bout de cette aventure humaine.»

«Klopp, compétiteur dans l’âme»

Les fans des Reds à Maurice aiment faire le parallèle entre le coach du Club M et celui des champions d’Europe, Jurgen Klopp. D’ailleurs, tous les deux ont une barbe bien fournie, préfèrent les survêts aux costards et ne quittent pas leur casquette…

Une comparaison qui amuse notre interlocuteur. «Jurgen Klopp a révolutionné le football à Liverpool. Il en a fait une équipe compétitive, qui a une envie de gagner. C’est un compétiteur dans l’âme. Il a beaucoup de qualités que je pense partager. Maintenant, concernant les ressemblances qu’on pourrait avoir, c’est un très grand entraîneur reconnu mondialement, moi je suis un petit entraîneur qui évolue dans un petit coin du monde. Dans le monde du football aussi, nous ne sommes encore qu’un petit point. Si des gens me comparent à lui, ça me rend très heureux… Je reste toujours avec mes croyances, ma philosophie. Je reste moi-même. Je suis le petit Akbar Patel et je suis très content de ce que je suis.»

«Je crois dans le mauricianisme»

L’ingratitude liée à son poste et l’impossibilité de travailler sur la durée ne semble pas l’effaroucher. «Non, moi je suis au service du football. On ne peut pas empêcher les gens de parler. Le monde est ainsi fait. Critiquer, c’est trop facile. Je suis au service du football depuis 1990, quand je suis arrivé au ministère. Mais j’ai vraiment débuté avec le football à l’âge de 15 ans. Au stade St François Xavier au sein du YMFA. A la rue d’Artois à Port-Louis. C’est là ou l’histoire a commencé! Après, quand on fait appel à moi c’est plus fort parce que je suis un footballeur mauricien qui a connu toutes les étapes», martèle-t-il.

En effet: football de rue, régional, intercollège, junior, première division, équipe nationale, il a tout fait ! «J’ai entraîné à tous les niveaux qui existent. Quand on fait appel à moi, peu importe pour quelle équipe, quand il s’agit de football et de mon pays, ça ne me décourage pas, parce que je crois dans notre football, dans le mauricianisme, dans nos jeunes footballeurs. Je fais abstraction de tout ce qui se dit en dehors, ça ne m’empêche pas de travailler. Et si je réussis, c’est parce que je crois dans mes convictions.»

Quel style de jeu prône Mister Patel, qui vient de fêter ses 60 ans récemment, lors du tournoi de la Cosafa en Afrique du Sud ? «On doit faire avec les joueurs qu’on a. Quand j’ai constitué l’équipe avec un groupe élargi, j’ai regardé la taille des joueurs. J’ai développé un système qui nous est propre. Nos joueurs demandent un jeu balle au pied. De la vivacité. Sur 10 ou 15 mètres on est très bon. Techniquement, on a des lacunes, il faut encore travailler. On est plus forts balle au pied plutôt que sur de longs ballons.»

Akbar Patel vs Jean Pierre Bade, c’est un tube qui revient très souvent aux JIOI. «Nous avons un ami commun à La Réunion, on s’est connus à travers lui avant de se croiser en tant qu’entraîneurs», raconte-t-il. «On est très proches. C’est un très bon entraîneur. On se retrouve encore dans une finale, c’est comme ça... L’équipe de la Réunion est très bien préparée. On a vu une équipe costaud au premier tour, avec des joueurs expérimentés. Ça ne nous dérange pas, on sait que ce sera une très jolie finale, une finale disputée. Gagner contre une très bonne équipe a beaucoup plus de valeur.»

Après les victoires en 1985 et 2003, une nouvelle page reste à écrire en 2019. «Si on suit la tendance, on devrait encore gagner. Qu’est-ce qui joue en notre faveur ? Le stade George V. Un stade mythique pour l’île Maurice qui y a vécu les belles histoires de son football. Et puis le public. Il y a cet esprit patriotique et c’est ce qui fait peur aux Réunionnais. On croit fermement à la victoire. Tout se jouera sur le mental.»