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Post-JIOI: retour à la dure réalité pour certains athlètes
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Post-JIOI: retour à la dure réalité pour certains athlètes
Depuis que le rideau est tombé sur la 10e édition des Jeux des îles de l’océan Indien, retour à la dure réalité pour certains médaillés de ce rendez-vous qui a vu Maurice, pour la toute première fois, se distinguer en tête du tableau des médailles, dont 92 en or, devant Madagascar (48 or). Une réalité qui se résume à chômage et avenir incertain…
Kevin Perticots: nouvelle coqueluche et chômeur
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<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/article/perticot.jpg" width="620" />
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<p style="text-align: justify;"><em>«Oui, je suis chômeur.» </em>Kevin Perticots, 23 ans le 1er mai, ne le cache pas. Ce footballeur, dont la performance au sein du Club M durant les JIOI a marqué les esprits, confie vivre des Rs 15 000 qu’il touche de son club, le Pamplemousses SC. Sans détour, la nouvelle coqueluche du foot mauricien nous raconte que s’il est sans emploi à ce jour, ce n’est pas faute d’avoir frappé à diverses portes d’entreprises. </p>
<p style="text-align: justify;">Tout a commencé après sa Form V au collège Cosmopolitan, à Plaine-des-Papayes. Kevin Perticots, déjà un féru du ballon rond, quitte le collège et se lance dans le football professionnel.</p>
<p style="text-align: justify;"><em>«Le projet venait d’être lancé à Maurice. J’ai joué pendant trois ans, an mem tan ki travay travay kot gagné. Puis, les autorités ont mis un terme au football professionnel», </em>se souvient-il. Kevin Perticots n’abandonne pas pour autant le foot.</p>
<p style="text-align: justify;">Se pointe alors la difficulté de trouver un emploi stable. <em>«À chaque fois que je cherchais du travail, j’informais l’employeur de mes entraînements trois fois la semaine. Et à chaque fois, j’ai eu comme réplique qu’ils me recontacteront, ce qu’ils n’ont jamais fait.»</em></p>
<p style="text-align: justify;">Kevin Perticots dit avoir frappé sans succès aux portes d’une institution bancaire privée, du <em>Central Electricity Board (CEB)</em> entre autres entreprises. Y a-t-il un métier en particulier qu’il souhaiterait exercer ? <em>«Personnellement, je n’ai pas un choix arrêté. Si jusqu’ici je me suis toujours concentré sur le football, aujourd’hui je dois définitivement trouver un emploi car on ne pratique pas le football à vie. À un moment donné, j’aurai à y mettre un terme»,</em> reconnaît-il. </p>
<p style="text-align: justify;">Issu d’une famille de huit enfants de Pointe-aux-Piments, Kevin Perticots avoue qu’une semaine après la fin des Jeux, il lui est toujours difficile de sortir du gouffre que connaissent d’autres jeunes, au chômage comme lui. </p>
<p style="text-align: justify;">Sa mère Marceline travaille dans une usine de thon à Riche-Terre alors que son père Joseph Momplé Perticots est fraîchement retraité après avoir été agent de sécurité dans l’hôtellerie.</p>
<p style="text-align: justify;">Il est aussi vrai que depuis qu’il s’est illustré pendant les JIOI, Kevin Perticots s’est vu proposer des offres d’emploi à la <em>Cargo Handling Corporation Ltd,</em> au CEB, à la firme de construction Pad & Co tout comme au ministère de la Jeunesse et des Sports. <em>«Mais, rien de formel jusqu’ici. Il est prévu que j’ai un rendez-vous au CEB alors que le haut fonctionnaire du ministère de la Jeunesse et des Sports Mubarakahmad Boodhun m’a dit qu’il reviendra vers moi puisque le ministère travaille sur un projet pour recruter des sportifs»,</em> confie notre interlocuteur.</p>
<p style="text-align: justify;">A-t-il déjà fait son choix ?<em> «Ce qui est certain, c’est que je dois bien réfléchir avant d’arrêter une décision»</em>, répond le jeune footballeur. Par ailleurs, le poulain de Tony François, le coach de l’équipe de football Pamplemousses SC, révèle que juste après la finale de football entre Maurice et La Réunion, au stade Auguste Vollaire à Flacq, dimanche, il a également reçu deux autres propositions, en rapport à sa carrière de footballeur cette fois-ci. Il a en effet été approché pour jouer pour les équipes St-Pauloise et Ste-Marie à l’île de la Réunion.</p>
<p style="text-align: justify;"><em>«Là aussi, je réfléchis toujours afin de choisir la meilleure proposition», </em>déclare notre interlocuteur qui, d’ailleurs, a repris les entraînements dès jeudi en vue de la Ligue des champions africaine. Le match aller Maurice-Madagascar se disputera le 11 août à Madagascar alors que le match retour est prévu le 24 ou le 25 août à Maurice.</p>
Adrien François: un regard vers La Réunion
Il a fait vibrer tout un peuple lors de la finale opposant le Club M à La Réunion, dimanche dernier. Son équipe était menée au score, Adrien François a réussi à arracher l’égalité. Si son club a obtenu la médaille d’argent à la suite de cette compétition, le jeune homme de 19 et sans emploi ans n’en gardera pas moins de bons souvenirs.
Son histoire avec le ballon rond débute dès l’âge de 11 ans. «Mon père, Frédéric jouait au foot dans sa jeunesse et il m’a refilé cette passion.» Ses débuts, il les fera au sein de l’école de foot de Tamarin. «On s’entraînait trois fois la semaine, et les autres jours, j’allais rencontrer mes amis et on jouait dans la rue.»
Par la suite, il intègre l’équipe du Real Tamarin en régional. Mais ce n’est qu’en rejoignant l’équipe junior de Petite-Rivière-Noire qu’il se fait remarquer. «On décroche le titre de champion à deux reprises.» Et, Adrien François n’a alors que 17 ans. Bien vite, il intègre l’équipe senior et le Club M.
À présent, il est partagé entre son envie de poursuivre sa carrière avec son club et se lancer dans une nouvelle aventure à La Réunion. «J’ai été approché par l’équipe de Ste-Marie.» Pourtant, le jeune homme pense aussi à son avenir. «J’ai quitté le collège il y a deux ans. Après la Form IV, j’en avais un peu marre. J’ai déjà entamé des démarches pour obtenir un travail au sein de la Wastewater Management Authority.» Il espère ainsi aider sa famille. «Mon papa travaille comme maçon alors que ma mère est femme au foyer.» Le jeune homme a aussi un grand frère de 24 ans, une petite sœur de 15 ans et un autre petit frère d’un an. Son souhait : être un jour le prochain Anthony Martial de Maurice…
Jean Luc Rosalba: «On compte sur l’aide de l’État pour trouver un travail»
Quatre ans déjà depuis que Jean Luc Rosalba attend de trouver du travail. Celui qui a décroché l’or dans la catégorie des 75 kilos, lors des Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) 2019, a du mal à obtenir un travail stable. Car il doit aussi avoir la possibilité de s’entraîner.
«On compte sur le gouvernement pour nous aider à trouver du travail», confie-t-il. Le boxeur de 23 ans s’explique. «Si les sportifs employés dans le secteur public sont autorisés à partir pour l’entraînement, tel n’est pas le cas dans le privé où bann-la koup kas», déploret-il. Et ce n’est pas faute d’avoir «stan p kart» que Jean Luc Rosalba se trouve au chômage. Ce n’est pas non plus qu’il n’a pas eu de promesses d’avoir un travail.
Après ses études jusqu’au Grade 11 (anciennement la Form V, qu’il a échouée) au collège Basdeo Bissoondoyal, le jeune sportif a suivi un cours pour pouvoir opérer des machines industrielles. C’était au centre MITD d’Ébène. Jean Luc Rosalba a réussi à ces examens.
Malgré cela, il n’a toujours pas pu décrocher un emploi. «Du coup, mo tras-trase par mo mem. Par exemple, j’ai un ami qui a un garage. Il me donne du travail au lieu que je reste à la maison à ne rien faire», raconte le jeune boxeur. Cependant, à l’approche des importantes compétitions telles que le Championnat d’Afrique et les Jeux du Commonwealth, Jean Luc Rosalba se trouve dans l’obligation d’abandonner les petits boulots pour se consacrer pleinement à l’entraînement.
De ce fait, cet habitant d’Argy ne se fie qu’à une allocation mensuelle qu’il perçoit du ministère de la Jeunesse et des Sports, à travers la High Level Sport Unit. Il s’agit d’une allocation qui est attribuée aux athlètes qui participent à des compétitions de haut niveau.
Les parents de Jean Luc Rosalba, eux, ne travaillent pas. «Mon père est malade et perçoit une pension de l’État. Ma mère s’occupe de lui. Ils sont financièrement dépendants de mon frère aîné, employé dans un moulin, et de moi. Si j’avais un vrai boulot, cela nous aiderait, surtout que la boxe n’est pas pour toujours», fait-il remarquer.
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