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Jean Marie Bhugeerathee, l’homme derrière le succès des handisportifs aux JIOI 2019
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Jean Marie Bhugeerathee, l’homme derrière le succès des handisportifs aux JIOI 2019
Si nos handisportifs ont brillé pendant les Jeux des îles, c’est grâce à leur talent, leur travail et leurs sacrifices. Mais aussi grâce à cet homme…
Quel est vos impressions après les récents Jeux des îles ?
J’ai eu la chance d’assister à cinq éditions des Jeux. Celle-ci a été la meilleure de toute ma carrière… De toute une vie. Je n’ai jamais vu un tel engouement de la part des Mauriciens. J’ai maintenant espoir pour l’unité et la complicité de notre pays.
Vous êtes actuellement à l’étranger. Pour quelle compétition exactement ?
Les «World Para Athletics Junior Championships», en Suisse. Ici aussi nos athlètes mauriciens brillent par leur performance. Roberto Michel est médaillé de bronze, tandis que Marie Brigilla Clair est la nouvelle championne du monde junior du lancer du poids T20 avec 11m52, ce qui constitue un nouveau record national.
Et les prochaines compétitions sont pour quand ?
Il y a le championnat du monde junior à Dubaï en novembre et les «African Games» en janvier prochain.
Quelle est la perception des Mauriciens envers les handisportifs depuis les Jeux des îles ?
Les Mauriciens ont réalisé que nos handisportifs ont un très bon niveau et qu’ils fournissent les mêmes efforts que n’importe quel athlète.
Et pensez-vous que l’État s’implique suffisamment ?
Oui et non. Il faudrait que l’État revoie le budget annuel pour le handisport car cela n’est pas suffisant. Rien que pour une compétition à l’étranger, nous pouvons débourser dans les Rs 800 000. «Lerla nou pran larzan prété, nou dwa tou!»
Pourquoi êtes-vous aussi impliqué dans ce domaine ?
Je suis tombé dans le chaudron quand j’étais enfant, ayant vécu toute ma vie avec ma vie avec ma mère qui avait un handicap. J’ai aussi passé mon adolescence avec plusieurs amis autrement capables. «Nou ti pé kap lekol pou al zwé basket an fotey roulan». À l’âge de 15 ans, j’ai suivi des cours pour le basketball en fauteuil et j’ai même reçu une distinction. J’ai aussi assisté à la Compétition internationale des jeux handisports à La Réunion à l’époque. C’était ma passion et en 2014, on m’a approché pour entraîner des athlètes avec une déficience intellectuelle.
Quel est le secret de votre succès en tant qu’entraîneur ?
«Mo ena lasans éna bann bon atlet!» Tout est dans la façon de motiver ces jeunes. Il est primordial de captiver leur attention. Pour cela, il faut mettre en avant son propre vécu. «Mo pa enn manter mwa. Kan mo dir enn atlet li pou amenn lor nou travay pou sa!»
Parlons de rémunération. Un coach est-il bien payé ?
Si cela était bien payé, je n’aurais pas besoin de faire de petits boulots à droite et à gauche, alors que je suis en permanence avec les athlètes. Je ne me plains pas. Mais le métier d’entraîneur n’est pas assez pris en considération. Comparativement à l’étranger. «Donn lantréner osi zot valer!»
Et nos champions songent-ils à aller exercer justement à l’étranger ?
Non pas vraiment. Prenons l’exemple de Noemi Alphonse. Elle a eu énormément de propositions de l’étranger mais elle a refusé car elle croit dans le potentiel de son entraîneur de Maurice. Elle veut aussi «fer nou tou nou latet ot». Donnez-nous les moyens, les équipements et les infrastructures et nous irons encore plus loin.
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