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Les animaux en voient de toutes les couleurs dans les pet shops
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Les animaux en voient de toutes les couleurs dans les pet shops
Une photo montrant des tortues dont les carapaces ont été peintes a choqué les internautes. Qui n’ont pas manqué de sortir les griffes contre le patron d’un «pet shop». Question dès lors : les animaux sont-ils bien traités dans les animaleries ?
Il a été lynché en bonne et due forme sur les réseaux sociaux par des internautes. Cela après avoir posté des photos de tortues dont les carapaces ont été peintes de toutes les couleurs, histoire de les rendre plus attrayantes pour la vente. Comme légende : «Turtle colour & green avalaible».
Cette animalerie sise à Rivière-du-Rempart se retrouve, depuis, dans la tourmente, entre les visites récurrentes des officiers de l’Animal Welfare Unit et des Fisheries Protection Services. Le patron se veut tout de même rassurant : «C’est une photo que j’ai eue sur les réseaux sociaux. Je ne savais pas que cela était illégal. Je regrette. Péna sa kot mwa. D’ailleurs cela aurait été difficile de peindre ces animaux. Ils sont si petits…»
N’empêche que cet incident remet sur le tapis le sort des animaux dans les pet shops à travers le pays. Ceux-ci se retrouvent dans des cages à plusieurs, mal nourris et exposés au soleil. Ils attirent souvent la sympathie des passants, mais sans plus.
Pas bien nourris
Toujours est-il que si l’on en croit des employés d’animaleries eux-mêmes, certaines de ces petites bêtes – iguanes, poules, poissons, lapin etc. – ne sont pas nourries comme il se doit. «Ek kan donn zot si manzé, donn zot seki fay kalité», racontent-ils. Dans une animalerie située dans la capitale, les poules sont entassées l’une sur l’autre dans une cage de fortune. «Elles sont tellement stressées qu’elles se blessent entre elles. Vous vous imaginez, elles n’arrivent même pas à marcher. C’est horrible.»
D’autres animaux contractent des maladies et les propagent entre eux. «Fer pitié», déplorent ceux qui y travaillent. Surtout qu’eux-mêmes n’ont pas la connaissance requise pour s’occuper des animaux. «Ki pou fer? Nou ousi bizin travay pou gagn enn bousé manzé.» Il est même arrivé que les gérantes remarquent la mort d’un animal plusieurs jours après. «Entre-temps, les autres animaux tombent malades.»
Les animaux qui sont âgés sont aussi les moins prisés. «Zis bann tipti ki vandé. Bé bann vié-la, ariv enn ler aret get zot.» À Port-Louis toujours, nombreux sont les petits lapins et iguanes qu’on laisse trop longtemps – à mariner presque – au soleil, dès fois sans eau. «Kan al dir zot, zot dir pena lezot plas pou met bann zanimo-la. Ou get zot lapo mem ou fini koné zot pa bien sa», soutiennent des habitués.
«Tou zot fer zis pou kas»
Il y a aussi le business de «breeding». Les animaux sont forcés à se reproduire pour plus de rentabilité, faire tourner le business. À l’instar des hamsters, par exemple. «Ce qui est inhumain ! Tou zot fer zis pou kas. Les autorités devraient être plus strictes», insistent les défenseurs de droit des animaux.
Ainsi pour s’assurer que ces bêtes dans les animaleries ne soient plus maltraitées, en 2014, explique-t-on, le ministère de l’Agro-industrie avait annoncé des visites dans ces lieux par des cadres de l’Animal Welfare Unit, conformément à l’Animal Welfare Act de 2013.
L’objectif était de s’assurer que les animaux sont vendus dans les meilleures conditions possibles et qu’ils sont bien traités. Car, trop d’abus avaient été recensés par rapport au traitement des animaux dans des pet shops. Des témoins leur avaient rapporté que des dizaines d’animaux mourraient dans leur cage à cause des mauvais traitements qui leur étaient infligés. De plus, ce secteur était très peu réglementé. «Il suffit qu’une personne ait un permis de General Retailer pour opérer une animalerie», expliquait le ministère.
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