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Greg Lecœur: «Mon constat n’est pas très négatif»
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Greg Lecœur: «Mon constat n’est pas très négatif»
Greg Lecœur était à Maurice la semaine dernière pour exposer de belles photos sous-marines et de la nature, dans le but de sensibiliser à propos de nos ressources naturelles et sur la nécessité de préserver l’écosystème et l’ensemble de l’océan.
D’où vous vient votre passion pour l’eau ?
J’ai une attirance pour l’eau depuis que je suis tout petit. Je passais mon temps dans les ruisseaux à jouer avec des têtards et des grenouilles.
De plus, je suis originaire de Nice, du sud de la France, qui a de très belles montagnes et la mer. Mon oncle m’emmenait toujours sur son bateau pour pêcher ou nous faisions de la voile en Méditerranée. Je pouvais voir des dauphins et d’autres animaux marins. Je lisais des livres pour comprendre la biodiversité marine.
Que pouvez-vous raconter par rapport à votre expérience de plongeur à travers le monde ?
Mon constat est qu’elle n’est pas très négative. Il y a encore de belles choses, par exemple, les baleines à bosse. Il y a eu un moratoire dans les années 80. Grâce à ce moratoire, qui interdisait la pêche à la baleine, leur nombre s’est remis à flot. Il y a de plus en plus de baleines, contrairement à d’autres espèces, qui ne sont pas protégées. On en voit de moins en moins. Elles disparaissent.
Quels sont les endroits exceptionnels, qui vous ont marqué ? Et pourquoi ?
Pour moi, il y a les Galápagos car c’est un sanctuaire marin spécial. On y trouve beaucoup d’espèces endémiques telles que les iguanes marins, le manchot des Galápagos. Des créatures marines, qui sont des modèles de préservation et de conciliation entre l’homme et la nature.
Il y a aussi l’Antarctique, mais qui est malheureusement le premier observatoire du réchauffement climatique. Il n’y a pas d’humain, qui y vit mais c’est là où on voit la forte répercussion des activités humaines et du changement climatique.
Que vous évoquent ces répercussions ?
Cela démontre que l’on doit agir. Au niveau des politiques et des sociétés. Il faut changer notre mode de consommation car les ressources de la planète ne sont pas inépuisables. Il faut bannir le plastique surtout, chacun de nous au quotidien. Et aussi utiliser les énergies renouvelables et également réglementer notre consommation alimentaire.
Certaines espèces disparaissent et d’autres sont démultipliées. Il y a aussi de gros impacts sur le corail presque partout, comme le blanchiment, alors que c’est le poumon de la terre. Il y a des endroits où il y a toujours de très beaux coraux comme aux Philippines. Là où il y a peu hommes et peu d’activités, les coraux sont en meilleure santé.
Qu’est-ce qui vous a le plus étonné durant votre carrière de photographe ?
C’est la pollution causée par le plastique. On peut voir un poisson au milieu des plastiques. Le constat est comme il est mais il y a encore de belles choses sur la planète. Par exemple, chez moi, sur la Côte d’Azur, à l’époque, il y avait le requin ange et le phoque moine – des espèces disparues. Mais il y a toujours des dauphins, des tortues, entre autres, au large de nos côtes. Il faut protéger ces espèces.
Quel est votre constat par rapport à Maurice ?
J’ai pu faire de belles plongées dans quelques endroits et j’ai été étonnamment surpris de la nature omniprésente à Maurice. Que ce soit sur terre ou dans l’eau.
Sous l’eau, c’est très coloré. Les récifs sont très poissonneux. Il y a des plantes aquatiques comme les coraux mous et durs. Mais Maurice n’est pas une destination de plongée réputée pour le corail mais plutôt pour les cachalots.
Car le corail évolue avec une topographie particulière. La topographie des fonds est plus favorable à la topographie des coraux. Ces derniers sont présents là où il y a vraiment du courant. Par exemple aux Maldives, on retrouve des passes où les courants sont très forts.
Il y a de jolis coraux, oui, mais pas beaucoup. Mais je n’ai pas exploré toute l’île, non plus. C’est donc difficile de conclure là-dessus.
Trouvez-vous que les eaux de Maurice sont en bonne santé ?
Je n’ai pas de recul à ce niveau-là. Pas de vue globale de Maurice. Je suis venu ici il y a des années et j’étais trop jeune pour m’en souvenir et comparer, et c’est difficile d’avoir une idée en peu de jours. Mais l’eau est très claire et c’est super pour faire des photos. Je ne sais pas si c’est le cas tout au long de l’année.
Qu’avez-vous le plus aimé lors de vos plongées à Maurice ?
Ce sont de petits organismes marins, qui sont très diversifiés et très colorés comme les crevettes, les poulpes. Tout ce qui est petit.
Qu’avez-vous conclu au fil des années ?
Il y a plusieurs sources problématiques. Le réchauffement climatique, l’attention des activités humaines et même des plongeurs. J’ai vu des endroits où il y a de la surplongée. La plongée peut-être nuisible ; trop de bateaux polluent, certaines techniques de plongée ne sont pas au niveau et les amateurs peuvent abîmer les coraux avec leurs palmes, et même faire du bruit sous l’eau.
Avec votre expérience, que proposez-vous comme solution ?
Il faut que la plongée soit réglementée et encadrée par des professionnels. Ce qui est important c’est la création du ber marin protégé, un outil pour la préservation de l’océan. On protège des endroits avec des règlements comme interdire des activités nautiques dans un endroit spécifique, ce qui permet au corail de se restaurer et aux poissons de tranquillement se reproduire. Il est important de réglementer la pêche également.
Bio Express
<h3 style="text-align: justify;">Changer de métier pour vivre sa passion</h3>
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<p style="text-align: justify;">Greg Lecœur est photographe professionnel depuis 2012. Il a été chef d’entreprise pendant dix ans en ayant toujours la plongée et la photographie comme passions. En 2010, le photographe amateur décide de changer de vie. Il quitte la France pour faire le tour du monde avec son sac à dos et ses équipements de plongée. <em>«J’ai voyagé en tant que moniteur de plongée et photographe et la photographie marine a pris le dessus. Quand je suis retourné en France, j’étais photographe sous-marin professionnel. J’ai alors commencé à travailler pour des magazines de plongée et de nature.»</em> Cinq ans après, en 2016, il est élu photographe nature de l’année par National Geographic. C’est cette institution qui gère aujourd’hui ses photos. <em>«Pour moi, la bonne nouvelle est que j’ai bien fait de changer de vie pour vivre ma passion.»</em></p>
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