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Affaire Deelchand-Gopee: Harishchandra Appadoo, «J’ai perdu ma famille...»

15 août 2019, 19:00

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Affaire Deelchand-Gopee: Harishchandra Appadoo, «J’ai perdu ma famille...»

Il serait l’une des victimes du «casseur» Presram Sookur. Harishchandra Appadoo est désormais locataire après avoir perdu sa maison.

Il fait partie de ceux qui ont porté plainte à l’Inde- pendent Commission against Corruption, en 2017, par l’intermédiaire de Cangayen Pillay, ancien président de l’Association des victimes de Sale by Levy. Des plaintes qui ont abouti à l’arrestation des notaires Vinaye Deelchand et Ahmad Ibrahim Gopee, mardi. Harishchandra Appadoo, âgé de 33 ans, est revenu sur sa rencontre avec le courtier Presram Sookur et la mésaventure qui a été sienne par la suite. «J’ai perdu ma maison et ma famille. Il m’a pourri la vie», soutient le trentenaire.

Les faits remontent à une dizaine d’années. Harishchandra Appadoo, 22 ans à l’époque, voulait voyager et avait besoin de Rs 300 000. C’est une connaissance qui l’aurait présenté à Presram Sookur. «Il est venu chez moi et il a accepté de m’accorder l’emprunt. On a pris rendez-vous chez le notaire Vinaye Deelchand et il m’a demandé d’apporter le contrat du terrain. Là-bas, il m’a donné une feuille blanche à signer. Je n’étais pas d’accord. Il m’a alors dit que je n’aurais pas d’argent si je ne signais pas. Je n’avais pas le choix. J’ai signé et il m’a remis Rs 150 000.»

Les démarches du jeune homme n’aboutissent pas par manque d’argent. Harishchandra Appadoo raconte que Presram Sookur serait venu chez lui quelque temps après. «Il avait montré à mon frère un contrat de la maison. Il nous a expliqué qu’il était le propriétaire de la maison et qu’on devait désormais payer une location. Ce que j’ai refusé de faire.»

Entre-temps, le père de Harishchandra Appadoo déménage. «Un jour, Presram Sookur a débarqué chez moi avec un ordre de la cour. Il voulait me mettre à la rue. Je n’étais pas à la maison ce jour-là. Il avait fait changer la serrure et avait jeté tous mes effets personnels. Depuis ce jour, je n’ai pu retourner chez moi», déplore le trentenaire.

«Il avait fait changer la serrure et jeté mes effets personnels à la rue»

Selon ses dires, Presram Sookur lui aurait fait deux propositions afin qu’il puisse récupérer son argent. Il y a à peu près deux ans, le courtier lui aurait proposé d’être son garant pour demander un prêt de Rs 1 450 000 à la banque. Prêt que Harishchandra Appadoo aurait remboursé.

«Ma famille m’a déconseillé car ce n’est pas une personne fiable. L’an dernier, il m’a dit de venir chez lui avec la somme de Rs 500 000 pour que je récupère ma maison et je l’ai fait. Une fois chez lui, il m’a expliqué que sa fille a mis la maison en garantie. J’ai tout de suite compris son jeu», relate-t-il. Harishchandra Appadoo loue aujourd’hui une maison à Rs 8 000, à Grand-Gaube.

Nous avons contacté Presram Sookur qui se défend des accusations portées contre lui. Il soutient être un businessman qui a un permis pour l’achat et ventes de terrain, de voitures et de bijoux. «Ma mère m’a légué 20 arpents de terrain à Congomah. Je ne fréquente pas que les notoires Deelchand et Gopee mais d’autres notaires aussi. J’ai toujours acheté et vendu des terrains légalement car je ne suis pas casseur», a-t-il expliqué.

Et d’ajouter : «Je n’ai jamais fait signer un ‘papier blanc’ à un client devant le notaire. J’ai acheté les terrains par chèque. Monsieur Appadoo m’avait demandé d’acheter son terrain, car moi je ne peux prêter de l’argent. Le notaire Deelchand a fait un acte de vente par proxy pour ma fille qui est en Australie.»

 

 

Cangayen Pillay : «Il faut abolir la MCIB»

<p style="text-align: justify;">Cangayen Pillay l&rsquo;ancien président de l&rsquo;Association des victimes de <em>Sale by Levy</em> nous donne son opinion sur les casseurs. Il affirme qu&rsquo;il faut abolir la <em>Mauritius Credit Information Bureau</em> (MCIB). <em>&laquo;Si une personne a déjà pris un prêt à la banque, il ne peut faire un autre emprunt. Cela se passe à travers la Mauritius Credit Information Bureau. C&rsquo;est pour cela que les gens se tournent vers les casseurs. Je pense qu&rsquo;il faut abolir la MCIB. Bann ti dimounn pé soufer avek sa sistem-la&raquo;,</em> explique-t-il. <em>&laquo;Quand on écoute Harishchandra Appadoo, le casseur a le pouvoir de dire &lsquo;vini mo pou fer ou gagn enn loan&rsquo;. C&rsquo;est comme si, ils représentent la banque et ont tous les pouvoirs. Le gouvernement est fautif car il ne veut pas abolir cette institution pour pourvoir éliminer le système des casseurs.&raquo;</em></p>