C’est une affaire qui porte atteinte à son intégrité. Le sergent Barlen Munisami, affecté à la Traffic Branch, a porté plainte au Central Criminal Investigation Department (CCID) après avoir découvert sa signature scannée apposée sur des faux permis de conduire. Il a d’ailleurs dénoncé ce réseau qui sévissait.

Plus de 600 faux permis de conduire ont été saisis depuis la mi-août. La police a pu mettre la main sur les suspects, dont le présumé cerveau qui est passé aux aveux. Plusieurs équipements, incluant des imprimantes et scanners, ont été saisis.

C’est par l’intermédiaire d’un ami que le sergent Barlen Munusami aurait été averti. Celui-ci lui aurait envoyé le lien d’un «template» d’un permis de conduire avec sa signature scannée.

Le sergent Barlen Munusami dit laisser l’enquête suivre son cours. Il lance, entre-temps, un appel à ceux qui sont en possession de ces faux documents leur demandant «à les rapporter à la police. Je demande aussi aux employeurs d’être vigilants et de vérifier l’authenticité du permis de conduire avant d’embaucher quelqu’un. Idem pour les compagnies d’assurances». De rappeler que «c’est un délit d’être en possession de ces faux documents».

C’est lors d’une patrouille dans la capitale le 14 août que le pot aux roses a été découvert. Une équipe de l’Anti-Drug and Smuggling Unit avait alors intercepté Jamil Mohammed Hossennee, 23 ans, et Sivajee Arumugum, 31 ans, des patients suivis en traitement de méthadone. Ces habitants de Stanley avaient en leur possession de faux permis de conduire.

Les suspects, qui dans un premier temps ont gardé le silence, ont tout déballé à la police. Ils ont expliqué qu’ils vendaient ces faux permis, «pou tras enn lavi». Ils ont balancé les noms de leurs complices. Et la police a interpellé l’une des personnes incriminées, Mohammed Ameer Sk-Heerah, âgé de 29 ans, un habitant de Carreau-Laliane, Vacoas.

Lors d’une perquisition à son domicile, des faux permis de conduire ainsi que du papier utilisé pour la fabrication de ces contrefaçons ont été saisis. La matière utilisée pour les faux permis, qui portaient même le tampon de la police, est similaire à celle des vrais documents.

Par ailleurs, hier, durant la journée, une perquisition a été effectuée au domicile d’un dénommé Hossenee, propriétaire d’une boulangerie. Environ 70 faux permis y ont été saisis. Jusqu’ici, cinq personnes ont été arrêtées et sont toujours en détention.

Pour Barlen Munusami, il est impossible qu’il y ait complicité de la part d’officiers de la Traffic Branch. Ces faux permis comportent trop d’anomalies techniques comparés aux permis originaux pour que ce soit le cas, soutient-il.