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Agro-industrie: le marché de gros qui divise
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Agro-industrie: le marché de gros qui divise
Annoncé depuis 2011, le National Wholesale Market est actuellement en chantier. Ceux concernés déplorent n’avoir reçu aucune information sur la suite du projet.
L’ouverture du National Wholesale Market est prévue d’ici décembre. Au départ, il devait se trouver à Verdun, mais, par manque d’un lieu approprié, le marché sera finalement construit à Belle-Rive, Wooton. D’autre part, ce projet au coût de Rs 370 millions vise à simplifier l’achat et la vente de légumes. Lors d’une visite du chantier, mardi dernier, le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, a avancé que les travaux qui ont débuté en 2018 prendront fin d’ici six semaines.
Ce projet de marché national de gros, annoncé en 2011, devrait accueillir les planteurs et encanteurs des régions de Port-Louis, Vacoas et Flacq. Les planteurs livreront leurs produits directement aux marchands de légumes ou aux fournisseurs, qui remplaceront les intermédiaires. De plus, un espace sera aménagé pour que les planteurs puissent également vendre leurs marchandises. Malgré le désir du ministre de fournir aux marchands un site conforme aux normes hygiéniques, les «stakeholders» concernées disent qu’ils n’ont pas été informés du déroulement et qu’ils ne sont pas intéressés d’en faire partie.
Quant aux encanteurs, ils seront une cinquantaine à bouger au National Wholesale Market. Par contre, Shemida Ramdewar, la présidente de l’association qui les regroupe, fait ressortir qu’ils ne sont encore au courant de rien sur la disposition du marché. «Nous n’avons reçu aucune information formelle du ministère concernant ce marché. Ni à quoi il ressemble.» De ce fait, ils ne savent pas comment se fera le transport des marchandises. Les encanteurs, qui exercent depuis des années dans des régions bien définies, n’adhèrent pas vraiment à l’idée d’un marché centralisé. «La plupart des ventes à l’encan de l’île sont régionales et ont leur clientèle. Cette centralisation signifierait des frais additionnels pour le transport», explique Shemida Ramdewar.
Comment se fait-il que leur association n’est pas informée ? Sollicitée pour des explications, une source officielle du ministère de l’Agro-industrie confie qu’une rencontre avait été organisée entre les planteurs, encanteurs et le ministère pour discuter du projet et qu’elle n’est pas au courant si l’association était présente.
Le représentant des planteurs, Amarjeet Beegoo, affirme, pour sa part, qu’ils sont opposés à l’idée d’opérer à Wooton. «Ce projet est un précipice», soutient-il. Les planteurs ne détiennent pas de site spécifique pour mettre leurs produits en vente et passent par des intermédiaires pour vendre aux encanteurs. «Comment peut-on demander aux encanteurs, ceux qui vendent en gros et aux planteurs d’opérer dans une même enceinte ?» se demande-t-il. «Cela est absurde et fera naître une compétition entre eux.»
La piastre, monnaie d’échange
<p style="text-align: justify;">La piastre est l’unité monétaire utilisée dans les ventes à l’encan. Originaire de Venise, cette pièce date du seizième siècle. Auparavant, elle était utilisée en France, en Lybie et en Turquie.<em> «À Maurice, une piastre vaut Rs 2», </em>explique Shemida Ramdewar. Elle est toujours utilisée à l’encan de Port-Louis. Comment se déroule une vente à l’encan? Les planteurs viennent livrer leurs légumes aux <em>«encanteurs»</em> qui les vendent en gros comme pour une vente aux enchères, c’est-à-dire que ces derniers crient le prix des marchandises pour attirer les acheteurs. «La méthode est modernisée désormais», explique Shemida Ramdewar. <em>«Au lieu de crier pour dix caisses de tomates, par exemple, ils crient le prix d’une seule caisse. Le prix est plus attrayant.»</em></p>
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