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Hermitage: sa maison prend feu pour la cinquième fois en dix mois

1 septembre 2019, 15:00

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Hermitage: sa maison prend feu pour la cinquième fois en dix mois

Il a les yeux embués. La détresse se lit sur son visage en ce jeudi 29 août. Sa maison a encore pris feu, il y a encore des dégâts. Cet habitant d’Hermitage ne sait plus à quel saint se vouer. Il ne lui reste presque plus rien. Ses meubles, ses appareils électroménagers, ses habits, les équipements scolaires de ses trois enfants sont partis en fumée. Trois de ses animaux de compagnie sont aussi morts étouffés. 

Nahzeem Cassim Saib essaie tant bien que mal de couvrir les traces de suie avec de la peinture, qu’on lui a offerte. La toiture de sa maison est tout de même complètement abîmée et laisse entrer l’eau. Il n’y a plus d’électricité et l’odeur de l’incendie picote toujours les narines. «Tou inn koumansé en novam. Premié fwa difé inn pran dan mo larmwar. Déziem fwa lor mo lili. Apré lerla dan dé lasam. Mé sekinn pran la semenn dernié-la inn ravaz preské partou…»

Si la première fois il pensait que l’incendie avait pu être causé par un court-circuit ou une fuite de gaz, quand cela s’est répété, faute d’explication rationnelle, il a fini par en déduire qu’il s’agit de quelqu’un qui «pé fer mesansté». «La police et les pompiers ne savent pas comment le feu éclate. Péna personn lakaz kan sa pran. Mo sir enn mésansté. Dépi monn met marb dans mo lakaz sa inn koumansé», nous dira-t-il la voix nouée. 

 
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Traqué

Nahzeem explique qu’il se sent traqué. Qui pourrait lui en vouloir à ce point ? Il n’en sait rien. «Je suis en bons termes avec tout le monde ici. Il y a seulement mes proches qui habitent dans ce chemin.» Depuis cette série de drames, sa famille vit dans la peur et le désespoir. 

Ses enfants ne peuvent plus partir à l’école car ils n’ont plus de livres, d’uniforme ou de matériels scolaires. Vu l’état de la maison, son épouse et lui dorment sur un matelas au milieu des débris. Ses trois enfants âgés de 10, 11 et 15 ans respectivement vont dormir chez son frère.

«Mo leker fermal mo trouv mo bann zanfan koumsa. Mo tipti inn al konpoz CPE latet fatigé. Mo bann zanfan per», pleure ce père de famille. D’autant qu’il a épuisé toutes ses économies, n’ayant pas souscrit à une assurance. Il a alors frappé à la porte du bureau de la sécurité sociale. «Ils m’ont aidé à deux reprises. Mais je comprends qu’à un moment ils demandent des explications et posent des questions auxquelles je n’arrive pas à répondre moi-même.»

Maçon de profession, Nahzeem ne baisse tout de même pas les bras. «Sa dimounn kinn fer sa la mo dir li ena enn bondié pou tou dimounn. E mwa mo pou kontinié persévéré pou mo fami mwa.»

Ce que dit la police

La police de Phoenix explique être au courant de ce cas précis. Elle ajoute qu’en ce moment même, une enquête minutieuse sur ces incendies est en cour pour en déterminer les circonstances exactes. «Aster-la nou pa pou kapav dir nanyé», soutient une source policière.

Quid de l’assurance-habitation ?

C’est une assurance qui, dépendant de la police souscrite, couvre les bâtiments résidentiels avec tout ce qui leur est fixe (carrelage et sanitaires, entre autres), de même que leur contenu (meubles, électroménagers, etc.) et les objets personnels de valeur (bijoux, appareils photos).

L’assurance de base protège contre les risques d’incendie et les périls annexes qui comprennent les dégâts des eaux, cyclones, émeutes, tremblements de terre, tsunamis, glissements de terrain et autres événements prévus dans le contrat d’assurance, tels que les vols.

Et pour le coût ? Cela varie de bâtiment en bâtiment et tout dépend du type de construction. Il coûtera moins cher d’assurer une maison en dur qu’en tôle. L’emplacement est également pris en compte. Si la maison se trouve dans un endroit sujet aux inondations, glissements de terrain ou exposé au vent, le plan vous coûtera plus cher. Pour le mobilier, cela dépend des protections existantes contre le vol. Si le bâtiment est pourvu d’un système d’alarme et d’antivols, la prime sera moindre.

Ainsi, par exemple, pour une maison en dur datant de 2010, d’une valeur de Rs 2 millions environ, le montant à payer tourne autour de Rs 6 900 environ sur une année. Il est primordial de renouveler chaque année le contrat d’assurance.