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Atteint de cancer: Sydney Jean, une vie de malheur

1 septembre 2019, 18:45

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Atteint de cancer: Sydney Jean, une vie de malheur

Sa vie n’a été que souffrance. Aujourd’hui, Sydney Jean lutte contre un cancer du côlon et de la vessie. Il a grandi dans un couvent, ayant été rejeté par sa famille le jour même où il est né, à l’hôpital Candos. Et il a pendant longtemps été SDF. 

«Pendant des années, après mes 18 ans, j’étais à la rue car je n’avais personne pour me recueillir», se souvient-il. Avec un maigre salaire perçu grâce à de petits boulots qu’il cumulait ici et là, il était impossible pour lui d’avoir une vie décente. D’autant plus qu’il n’a pas vraiment été scolarisé. «Mo finn alé lekol. Mé pa finn fer bel-bel klas.»

L’homme de 53 ans, qui porte le nom de famille de Jean, ne connaît ni la personne qui l’a baptisé, ni les membres de la famille dont il porte le patronyme. «Enn madam ki ena sa non-la ti deklar mwa dan lopital mem.» Une fois adulte, il a essayé de chercher par tous les moyens la dame en question mais n’a pas pu la retracer malgré ses nombreuses tentatives. «Mo finn mem pas dan radio. Pa koné si madam-la touzour la zordi.»

Sa femme le quitte

Une fois adulte, même si l’argent manquait cruellement, il a cru rencontrer l’amour. Mais cela a été de courte durée. Car son mariage n’a pas tenu la route. Avec comme problème principal sa maladie. «Elle m’a quitté alors que j’étais dans le coma.» Il n’a pas eu droit à des explications. «Li pa finn mem revinn get mwa apré.» 

Une blessure de plus qui ne semble pas guérir avec le temps. Car aujourd’hui encore, la tristesse est palpable dans sa voix. De cette union est née une fille. «J’habite en ce moment chez elle à l’Escalier. Mo ti dan home. Mé kan nou finn dekouver mo malad, linn dakor pou mo vinn kot li.»

«Mo ti fatigé ek sa lavi-la. Mo ti nepli ena personn. Mo tifi fini maryer inn alé. Mo tousel. Tou mo lavi mo finn res tousel.» Le home a été un moyen pour lui d’avoir un toit au-dessus de la tête, jusqu’à ce que…

Énormes cicatrices

Son cancer du côlon et de la vessie, il l’a découvert il y a cinq ans environ. En 2013. Depuis, la route vers la guérison a été longue, sinueuse. Chimiothérapie, radiothérapie, il a au total subi 12 opérations au total. «Bann grogro opérasion, sak fwa ti pé ouver fermé. Mo finn bien soufer.»

Les énormes cicatrices qui zèbrent son ventre en attestent. Toujours en 2013, il s’est rendu à Bangalore en Inde pour une énième opération, qui n’a pas été une réussite non plus, le cancer étant toujours là.

«Pour cette fois-là, le gouvernement m’avait accordé une allocation de Rs 800 000. Tou finn al ladan. Zordi mo pena enn sou. Mo pé soufer boukou.» Sa situation actuelle, dit-il, est plus qu’urgente. «Mo pou fini mor si mo atann ankor. De jour en jour, mon état de santé se détériore et les analyses médicales le prouvent. Il faut impérativement que je parte le plus tôt possible.»

Rs 1,5 million pour son opération

Il a déjà entamé les procédures pour obtenir son billet d’avion, daté du 10 octobre, pour se rendre en Inde. Ce, grâce une collecte de dons. Mais pour le reste, il ne sait toujours pas comment faire. «Mo bizin enn led avec tou bann dimounn ki pou kav ed mwa. Mo népli koné ki laport pou tapé.» Au total, en comptant les frais d’hébergement, il lui faudrait quelque Rs 1,5 million. «Nous sommes déjà en contact avec le Manipal Hospital à Bangalore.»

Ayant été toute sa vie un solitaire, bien malgré lui, Sydney Jean compte entamer le voyage vers la Grande péninsule seul, selon ses dires. «Ziska ler pa sir si mo tifi pou kapav vinn ek moi. Li ena so lavi lisi.»

En attendant, Sydney fait appel à la générosité des Mauriciens… «Zot mem mo dernié lespwar…»