Le Human Service Trust (HST), organisation philanthropique qui gère l’ashram de Calebasses, serait en eaux troubles. Des accusations de malversations financières sont portées contre la direction de cette organisation, qui est aussi accusée de pratiquer une politique de protection de petits copains. Un document a été envoyé à l’Independent Commission against Corruption (ICAC), au ministère de la Sécurité sociale et à la police il y a quatre mois, dans lequel figurent plusieurs accusations.

Et il y a une semaine, une nouvelle polémique a fait surface. Cette fois-ci, elle concerne un projet de construction d’un centre culturel à Calebasses, lequel ne se ferait pas dans la transparence. Ce projet, au coût de Rs 20 millions, ne serait pas passé par un exercice d’appel d’offres. Il est allégué que la construction de ce centre a été allouée à un proche d’un des directeurs du HST.

Dans le document soumis à l’ICAC, des accusations portent sur deux comptes bancaires qui existent au nom du HST. L’un est audité, car il concerne les subventions accordées par le ministère de la Sécurité sociale, tandis que l’autre est enregistré au nom des directeurs. Les donations reçues sont placées dans ce deuxième compte et les transactions y relatives ne concernent personne d’autre que les directeurs eux-mêmes.

Le document parle également des voyages de certains proches de la direction aux frais du HST et allègue que les trois directeurs touchent une importante allocation à chaque fin de mois. Il est aussi dit que l’un d’eux commettrait des abus par rapport au transport de l’institution. Les dénonciateurs demandent que la lumière soit faite le plus rapidement possible car c’est l’argent public qui est concerné.

Rejet en bloc des accusations

Nous avons rencontré Premchand Bhoojawon, Suryadeo Bissessur et Prakash Bahaudoor, les trois directeurs du HST, à l’ashram de Calebasses. Ils nient en bloc les allégations contenues dans le document, dont ils ont une copie en leur possession.

«C’est l’œuvre de personnes jalouses, qui ne sont pas contentes du succès que connaît le HST, surtout après la célébration de notre 52e anniversaire récemment», disent-ils. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, était l’invité d’honneur du HST lors de ces célébrations. En ce qui concerne la construction du centre culturel, ils avancent que le contrat n’a pas encore été alloué. Ils ajoutent qu’au HST, il y a plusieurs comptes bancaires et que tous sont audités par des professionnels qualifiés.

Les trois directeurs soutiennent que depuis des années, ils utilisent leurs voitures personnelles et que c’est vrai que maintenant, ils reçoivent une somme d’argent pour le carburant. Ils confirment également recevoir une allocation mensuelle. Car ils font, selon leurs dires, un travail à temps plein.

Jusqu’ici, avancent-ils, aucun enquêteur de l’ICAC n’est venu à Calebasses ni ils n’ont reçu d’appels de la commission anti-corruption. Ils ajoutent qu’ils sont sereins devant ce qu’ils appellent des calomnies. «La vérité finira par triompher s’il y a une enquête», insistent-ils.