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Floréal: le témoin du coup de feu s’est rendu à la police
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Floréal: le témoin du coup de feu s’est rendu à la police
Alors qu’il était recherché par les enquêteurs pour aider à faire la lumière sur la mort de Seewajee Bhikoo, tué par balle dimanche, un témoin, qui se trouvait avec les deux hommes au moment du drame, s’est présenté à la police hier. Il a participé à une reconstitution des faits, à Floréal.
Il aurait été pris de remords. Le témoin qui était avec le policier Jevin Ramah lorsqu’un coup de feu est parti de l’arme de service de ce dernier et a tué Seewajee Bhikoo, 52 ans, dimanche, s’est présenté au poste de police de Vacoas, hier. Ce mécanicien âgé d’une trentaine d’années, qui était recherché, a été emmené par des enquêteurs de la Major Crime Investigation Team (MCIT) aux Casernes centrales pour y faire sa déposition.
Il a expliqué les circonstances qui ont mené à la mort de Seewajee Bhikoo. Durant la journée, le témoin a participé à une reconstitution des faits à Angus Road, Floréal. Il a, en outre, indiqué qu’il était sur le siège avant à côté de la victime dans la voiture.
Le suspect, sur qui pèse une accusation provisoire d’assassinat, a, lui, été interrogé dans les locaux de la MCIT, hier matin. Cela, pendant trois heures. Jevin Ramah a clamé son innocence. Il a parlé d’un regrettable accident qui s’est produit au moment où il voulait reprendre son revolver, une Webley & Scott.38, des mains de Seewajee Bhikoo. C’était en fin d’après-midi, dimanche, alors qu’il était de service en tant que sentinelle devant la résidence du hautcommissaire indien.
Cette scène, a-t-il dit, s’est déroulée en présence d’une autre personne qui était en leur compagnie dans la voiture depuis Belle-Terre, Phoenix, jusqu’à Vacoas. Il s’agit du témoin qui s’est rendu à la police.
Aux alentours de 9 h 30, hier, a débuté la déposition de Jevin Ramah. L’exercice s’est déroulé en présence de ses avocats, Mes Siddhartha Hawoldar et Devina Deonarain. Dans un premier temps, le suspect a
fait l’historique de sa vie, de sa naissance jusqu’à son entrée dans la police, avant de relater sa journée de dimanche, dans sa localité, à Belle-Terre, où habitait également la victime.
«C’était un accident»
Ce jour-là, a raconté le constable, il a rencontré Seewajee Bhikoo, qu’il considérait comme un «nana» (grand-père), étant donné qu’ils sont parentés. En compagnie d’autres personnes, ils ont pris quelques verres à la boutique du coin.
Comme Jevin Ramah devait prendre son service en fin d’après-midi, la victime lui aurait proposé de l’accompagner au poste de police de Vacoas. Elle l’y a déposé et l’a attendu pour le conduire par la suite à la résidence du haut-commissaire indien, où il devait travailler. Le témoin était en leur compagnie tout le long.
À un certain moment, a poursuivi le suspect, le quinquagénaire a voulu savoir comment fonctionne son arme à feu et s’il s’agissait d’un vrai. Il aurait alors retiré les balles pour lui montrer le revolver. Peu de temps après, lorsqu’il aurait repris l’arme pour y remettre les munitions, Seewajee Bhikoo aurait tenté de la reprendre. Ce serait à ce moment précis qu’une balle est partie pour l’atteindre à la tête.
L’autre personne dans la voiture était tout aussi paniquée que lui, a soutenu le policier. Il a affirmé que c’était un accident. Le témoin serait descendu de la voiture et a appelé le SAMU.
L’autopsie de la victime, effectuée par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, a attribué la cause du décès à un «gunshot to the head». Le chef du département médico-légal de la police a également examiné le policier Ramah le jour du drame, au poste de police de Vacoas. Le Dr Gungadin lui a fait une prise de sang pour les tests toxicologiques.
Des officiers du Forensic Science Laboratory (FSL) ont, de leur côté, effectué des prélèvements sur la main droite du policier pour relever la présence de résidus de poudre. Ces analyses seront effectuées au FSL, à Réduit. Par ailleurs, lundi matin, des techniciens du Scene Of Crime Office ont récupéré la balle qui avait traversé la tête de la victime près de la porte de la voiture.
Une motion pour la remise en liberté de Jevin Ramah sera débattue au tribunal de Curepipe ce vendredi matin. Jevin Ramah, qui est célibataire, s’est joint à la police le 3 février 2012. Il est affecté au poste de police de Vacoas depuis le 3 janvier 2015. Il est issu d’une famille de deux fils, dont il est l’aîné.
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