L’incinérateur de déchets à Riche-Terre ne verra pas le jour. Dans une lettre en date du 27 août adressée au conseil de district de Pamplemousses, la société Veolia Recycling & Environmental Services (Mauritius) Ltd explique qu’elle abandonne le projet de traitement de déchets d’hydrocarbures. Elle compte ainsi renoncer à toute demande de permis Environmental Impact Assessment (EIA) au ministère de l’Environnement.

Veolia explique aussi qu’elle entreprend des travaux pour restaurer le terrain de Riche-Terre, comme le lui avait ordonné le conseil de district dans une notification le mois dernier. (NdlR : la société n’ayant pas régularisé ses papiers pour un Building and Land Use Permit, le conseil de district de Pamplemousses lui avait ordonné de démolir toute structure dans un délai de 30 jours.)

Les motivations de Veolia à ne pas donner suite à son projet sont pour l’heure inconnues, car aucune ligne de communication directe n’a pu être établie avec les responsables jusqu’ici. Il a été impossible d’entrer en contact avec un représentant de la compagnie depuis leur rencontre avec les habitants de Baie-du-Tombeau, à Voilà Bagatelle, le 27 juin. Le numéro de téléphone indiqué sur leur demande de permis EIA sonne sans qu’on ne décroche. Sollicitée hier, Blast Communication, qui s’occupait de la communication de Veolia, explique n’être au courant de rien pour l’heure.

Par ailleurs, le Dr Revin Panray-Beeharry, directeur de Sustainable Resource Management Ltd et expert en environnement et énergie, qui était présent à la rencontre à Voilà Bagatelle, en juin, explique qu’il ne sait pas aussi de quoi il retourne. Il a quitté le navire depuis que la contestation du projet a pris de l’ampleur. Toutefois, il tient à préciser que «même si la compagnie ne va pas de l’avant, le dossier reviendra sur le tapis un jour car le pays a besoin d’un incinérateur. C’est un mal pour un bien».

Le Mouvement Anti-Pollution ne crie pas pour autant victoire. «Nous restons sur nos gardes jusqu’à ce que le ministère de l’Environnement se prononce sur cette affaire. Tout le monde reste mobilisé pour la cause.» Et, hier après-midi, le comité exécutif, qui se réunit chaque soir, s’est rendu sur place pour un constat. De plus, le mouvement fait ressortir que Veolia précise dans sa lettre qu’elle renonce au projet à Riche-Terre, mais pas ailleurs dans l’île.

«Il se pourrait très bien qu’elle aille implanter son projet dans un autre endroit de l’île et revienne avec une demande de permis plus solide.» Le mouvement assure que la manifestation tient toujours au cas où Veolia déciderait de revenir avec un projet semblable. «Maurice n’a pas besoin de cela.»