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Liens avec le Zimbabwe: des Mauriciens se souviennent de Mugabe
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Liens avec le Zimbabwe: des Mauriciens se souviennent de Mugabe
De nombreuses familles mauriciennes ont fait du Zimbabwe leur deuxième patrie, où elles s’étaient installées dans les années 70. Mais Robert Mugabe ne voulant plus d’habitants à peau blanche, elles ont été contraintes de quitter le pays en toute hâte.
Le décès, hier, de Robert Mugabe, ex-président du Zimbabwe, referme un pan pas toujours reluisant de l’histoire de Mauriciens qui, dans les années 70, avaient adopté ce pays comme leur deuxième patrie. Si, au départ, Robert Mugabe allait tout mettre en oeuvre pour atteindre les objectifs fixés, les choses allaient prendre une autre tournure lorsque, petit à petit, le despote prend le dessus. Les massacres perpétrés par l’armée nationale de 1983 à 1987 sont encore très vifs dans les mémoires.
Les Mauriciens n’ont pas été épargnés par la convoitise de Mugabe qui voulait s’emparer de leurs terres. Parmi les familles qui s’y étaient installées, il y avait les Souchon, Wiéhé, Leclézio, Levieux, de Robillard, Brown, Tennant, Raffray et Fayd’herbe. Toutes, à l’exception d’un membre de la famille Levieux, ont soit regagné Maurice soit migré vers d’autres pays comme le Royaume-Uni, la Zambie ou l’Australie.
Odile Labat, née Leclézio, se souvient encore de ce pays où elle a grandi, s’est mariée, a eu des enfants et cultivé la canne à sucre. Mais Robert Mugabe ne voulait plus d’habitants à peau blanche. Les interventions du gouvernement au profit des ressortissants mauriciens n’ont eu aucun effet. «Nous n’avons eu que vingt-quatre heures pour quitter le pays. Dans de telles conditions, il n’était pas possible de choisir les souvenirs que l’on voulait emporter.»
Les Labat sont revenus à Maurice pour recommencer leur vie de zéro. La Marche avec les lions au parc Casela porte leur empreinte. En 2006, le couple Odile et Jano Labat retournent au Zimbabwe. Une scène de désolation les attend.
De hautes herbes couvrent inlassablement la ferme de 108 hectares, naguère drapée de verdure des plants de canne à sucre, que les Leclézio dirigeaient à Hippovalley. La piscine s’est transformée en poubelle. La maison familiale qui avait fière allure n’est plus qu’un amas de ruines. Le lien avec le Zimbabwe est si fort que s’il fallait tout recommencer en sachant que la fin ne serait guère différente, Odile y retournerait…
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