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Club M: le foot mauricien est-il en train de revivre ?
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Club M: le foot mauricien est-il en train de revivre ?
On se souvient de la ferveur, du patriotisme suscité par les matchs du Club M lors des Jeux des îles. De la passion, de l’engouement, il y en avait également lors du match MauriceMozambique, mercredi. Est-ce à dire que le foot local retrouve peu à peu ses lettres de noblesse ?
Le match aller entre Maurice et le Mozambique, comptant pour les préliminaires de la Coupe du monde 2022, qui se tiendra au Qatar, s’est déroulé sous les yeux d’une foule «inattendue» de supporters Mauriciens. Même si le Club M s’est incliné sur le score de 1-0, l’ambiance au Stade Anjalay en ce mercredi 4 septembre était celle des grands jours. Et, le mardi 10 septembre, le match retour se jouera à São Tomé, au Mozambique. Qu’importe le résultat, le foot local sort-il gagnant, boosté par la ferveur incroyable des Jeux des îles ?
Ils étaient déchaînés. De quoi faire revivre la nostalgie des Jeux des îles. Nombreux sont les Mauriciens qui ont tenu à se déplacer mercredi avec leurs vuvuzelas, tambours, drapeaux et T-shirt rouge, bleu, jaune, vert. Malgré le froid et l’heure du match, l’ambiance était au rendez-vous, même si les gradins n’étaient pas aussi remplis que pour les Jeux. De quoi réchauffer le cœur de nos valeureux footballeurs du Club M…
«L’ambiance était au top, je n’arrive pas à y croire. Les gens sont venus même en pleine semaine avec le travail le lendemain. Respect au public mauricien», déclare avec émotion le défenseur du Club M, Francis Rasolofinirina (photo de haut). D’origine malgache, il évolue au sein de l’équipe depuis 2015. Le foot est son péché mignon depuis l’enfance. Avant de venir à Maurice, il était footballeur pour des équipes malgaches aussi. Et malgré ses origines, c’est avec fierté que cet homme de 33 ans a représenté Maurice pour les Jeux des îles et pour les préliminaires de la Coupe du monde.
«J’ai vécu les meilleurs moments en tant que défenseur lors des Jeux des îles. Surtout durant le match face à mon pays d’origine…» Depuis, selon Francis, le foot local revit, a trouvé un nouveau souffle, une nouvelle énergie.
Un avis que partage son coéquipier Adrien François (photo du milieu). Son meilleur moment en tant que footballeur, il l’a aussi vécu lors de Jeux des îles. «Même si on n’a pas gagné, le but que j’ai marqué en finale contre La Réunion restera à jamais gravé dans ma mémoire…»
Les deux joueurs sont catégoriques, portés par l’espoir : les Jeux des îles ont été un vrai catalyseur. Ils souhaitent que les supporters soient présents en grand nombre à chacune des sorties de l’équipe nationale. Non, les gradins ne sont plus désespérément vides.
Valeur
L’ambiance, la ferveur des Jeux, c’est d’ailleurs ce qui a incité, motivé Lindsay Rose (photo de bas), 27 ans, franco-mauricien et footballeur professionnel qui évolue au poste de défenseur pour l’Aris Salonique en Grèce, qui en est à son quatrième match pour la sélection mauricienne, de revenir pour donner le meilleur de lui-même. Le but du père de famille : aller le plus loin possible avec le Club M et, pourquoi pas, porter le brassard de capitaine le moment voulu.
Et oui, même si l’équipe doit encore progresser, qu’il y a encore du travail à faire, les Jeux ont redonné de la valeur au foot mauricien. Au sport en général, tient-il à souligner.
Quid des quelques critiques essuyées par le club M sur les réseaux sociaux, après les penalties ratés lors des Jeux mais surtout après la défaite contre le Mozambique, mercredi ? Francis, Adrien et Lindsay affirment qu’il y en aura toujours et que ça fait partie du jeu.
Lindsay Rose fait également ressortir un point important : jouer pour le Club M ne permet pas de nourrir une famille… Du coup, les joueurs doivent bosser à côté. «Mes coéquipiers se donnent à fond certes mais malheureusement ils n’ont pas la chance comme moi de vivre de leur passion et de pouvoir se donner à 100 %. C’est dommage que les gens ne comprennent pas cela et émettent des critiques non-objectives».
Ce n’est pas Francis Rasolofinirina, employé dans une compagnie sise à Phœnix, qui dira le contraire. Il avoue que travailler durant la journée et s’entraîner en soirée engendre de la fatigue physique en plus des blessures qui ne viennent pas arranger les choses. Adrien François, pour sa part, est au chômage. Ce jeune homme de 20 ans se consacre corps et âme au football. «Durant la journée, je vais m’entraîner seul à la plage afin de progresser dans ma carrière de footballeur», avoue ce dernier.
La réalité de ses trois joueurs est certes différente mais tous ont le même but : rendre le public mauricien fier, en vivant leur passion. Pour le match contre le Mozambique ce mardi, ils se disent confiants. «On a vu que la belle équipe du Mozambique n’est pas là pour faire de la figuration. Il va falloir faire un grand match pour égaliser.» Pour y parvenir, ils comptent sur le soutien des Mauriciens. «Si on se bat, c’est pour vous…»
Allez les gars, on y croit. Alé Moris !
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