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Chagos: Cyril Assonne veut revoir sa terre natale

21 septembre 2019, 20:30

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Chagos: Cyril Assonne veut revoir sa terre natale

Son histoire est particulière. Il est né à Diego Garcia, aux Chagos, d’une mère seychelloise et d’un père mauricien. Lui, c’est Cyril Assonne. En janvier 2020, il fêtera ses 55 ans. Mais depuis qu’il a quitté son archipel alors qu’il était bébé, il n’y a jamais remis les pieds. Et ce, malgré ses nombreuses tentatives pour participer aux voyages organisés par les Anglais. Cette fois, il a mis tout son espoir dans le premier voyage que compte organiser le gouvernement mauricien, en collaboration avec le Groupe réfugiés Chagos (GRC). L’inscription se fait aujourd’hui, au bureau du GRC, au débarcadère de Pointe-aux-Sables.

«Mo pann rési trouv kouler mo later natal zamé !» Ce sont là les paroles de Cyril Assonne, un habitant de Pamplemousses. Il vit à Maurice depuis qu’il a 5 ans. Ses parents sont arrivés sur l’île bien après l’expulsion des Chagossiens de leur archipel par les Britanniques, lorsque ces derniers se préparaient à mettre Diego Garcia à la disposition des Américains pour la création d’une base navale. Le père de Cyril, un pêcheur, voyageait entre les îles de l’océan Indien régulièrement. Ce doit être comme cela qu’il a rencontré la mère de Cyril aux Seychelles. Elle suivra son époux lorsque ce dernier ira vivre aux Chagos. De leur union, Cyril voit le jour à Diego Garcia…

Mais alors qu’il est encore un bébé, Cyril Assonne tombe malade. De ce que ses parents lui ont raconté, il n’y avait qu’une option : se rendre aux Seychelles avec leur unique fils, pour des soins. «Il n’y avait pas d’hôpital sur Diego Garcia. Nous nous rendions aux Seychelles lorsque nous étions malades. Sauf que cette fois, mes parents n’ont pas eu le droit de revenir sur l’archipel une fois que j’étais rétabli»,soutient Cyril Assonne.

Mais alors qu’il est encore un bébé, Cyril Assonne tombe malade. De ce que ses parents lui ont raconté, il n’y avait qu’une option : se rendre aux Seychelles avec leur unique fils, pour des soins. «Il n’y avait pas d’hôpital sur Diego Garcia. Nous nous rendions aux Seychelles lorsque nous étions malades. Sauf que cette fois, mes parents n’ont pas eu le droit de revenir sur l’archipel une fois que j’étais rétabli», soutient Cyril Assonne.

Lorsque ses parents et lui quittent l’archipel, ils ne prennent que quelques effets personnels, laissant derrière eux toutes les affaires qu’ils pensaient retrouver à leur retour, après un court séjour aux Seychelles. «Toutes nos affaires sont restées aux Chagos. Nous n’avions plus aucun souvenir de l’île. Les quelques photos, les vêtements, les meubles… nous n’avions plus rien. Ma mère était seychelloise, donc nous sommes restés aux Seychelles. Mes parents ont ainsi appris que l’archipel avait été vidé de sa population», poursuit Cyril Assonne.

À l’âge de 5 ans, Cyril Assonne et ses parents reviennent à Maurice. «Étant natif des Chagos, j’ai eu droit à une compensation, comme mes autres compatriotes, lorsqu’ils sont arrivés à Maurice. Sauf que, vu que je n’étais encore qu’un mineur, je n’ai eu que la moitié de la somme que les autres personnes touchaient et un terrain plus petit que celui des autres. C’est ce que m’ont dit mes parents lorsque j’ai grandi. Mo manz pou lamwatié vant ranpli mwa !», poursuit le quinquagénaire.

Dès lors, depuis qu’il est à Maurice, il ne rêve que d’une chose : pouvoir revoir sa terre natale, ne serait-ce qu’une fois. «J’ai toujours su que mes parents voulaient y retourner. La vie était belle là-bas. Jusque-là, je n’ai vu que dans des reportages. Je n’ai jamais été choisi lorsque je m’étais inscrit pour les visites organisées par les Anglais. J’espère vraiment que cette fois, ce sera différent», ajoute-il.

Cyril Assonne évoque l’appel lancé par le GRC pour l’enregistrement de ceux qui souhaiteraient se rendre aux Chagos, à travers une initiative organisée par le gouvernement mauricien et le GRC. En effet, le Premier ministre avait annoncé que prochainement, Maurice organiserait une visite sur l’archipel, sans passer par les Anglais. Pour ce faire, le GRC a donné rendez-vous à ceux qui sont intéressés près du débarcadère de Pointe-aux-Sables, aujourd’hui. Les seuls documents nécessaires sont l’acte de naissance, la carte d’identité et toutes preuves pouvant attester d’une descendance d’un natif des Chagos pour les enfants ou les petits-enfants, nés ailleurs qu’à l’archipel.

«Qui ne veut pas savoir d’où il vient ? Cela a toujours été un désir pour moi de revoir ma terre natale. Si j’ai la possibilité d’y aller, je saute sur l’occasion…», affirme Cyril Assonne.