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Ian Ernest: «Quand on aime son prochain, on peut changer des choses»
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Ian Ernest: «Quand on aime son prochain, on peut changer des choses»
«Aimes ton prochain comme toi-même.» On en a tendance à oublier cela. Est-ce qu’une utopie ? Non. Dieu nous a confié cette tâche de nous aimer les uns et les autres. Quand on aime son prochain, on peut changer des choses de manière radicale. Ces paroles ont été tenues par l’évêque de Maurice, Ian Ernest, lors d’une cérémonie de Thanksgiving, à l’occasion de son départ pour Rome où il devient le directeur du centre anglican. C’était hier, le dimanche 22 septembre, à la cathédrale St. James à la rue Poudrière, Port-Louis. Plusieurs fidèles et dignitaires avaient fait le déplacement. A savoir, Pravind Jugnauth, sir Anerood Jugnauth et Lady Sarojini Jugnauth, Ivan Collendavelloo, Fazila Jeewa-Daureeawoo, Nando Bodha et Paramasivum Pillay Vyapoory.
Pour Ian Ernest, «le monde dans lequel nous vivons peut être dur et indifférent à la souffrance des autres mais en répondant à l’appel de Dieu, je suis convaincu que si nous dépendons sur sa volonté et sa grâce, ce monde dur pourrait être transformé. La foi en Dieu est porteuse de belles perspectives d'avenir et de changement de vie et de comportement.» Il a, dans la foulée, eu une pensée pour les quatre victimes de violence domestique ayant mené à la perte de vie. «C’est la triste réalité de notre société mais au fond de nous, il y a l’attente intense d’un monde meilleur. Nous rêvons d’un monde épanoui et de communautés qui soient gracieuses et qui œuvrent pour la paix», a dit l'évêque. D’ajouter que ce monde a besoin de grâce et de vérité. «Pour accomplir cette tâche de Dieu, l'église est appelée à faire de chaque personne un pèlerin de paix, soit ce que nous avons vécu deux semaines de cela», a renchérit Ian Ernest.
L’évêque a également souligné que «notre pays jouit d’une bonne réputation de vivre ensemble et qu’on en jouira davantage si on fait place au pardon. Car le pardon mène à la réconciliation. [...] Il y a encore des valeurs religieuses qui comptent dans les familles mauriciennes.» Ian Ernest a fait ressortir que «les sans-abris, les femmes battues, les détenus, les enfants exclus et malheureusement esclaves de la drogue sont aimés davantage aujourd’hui. Ce, grâce à des actions concrètes. Je tiens à vous féliciter et vous dire combien je suis fier de vous.»
C’était aussi l’occasion pour Ian Ernest de revenir sur les derniers dix-huit ans passés en tant qu’évêque. «En 2001, lors de mon ordination épiscopale, je me suis posé cette question: est-ce que je suis sûr d'être au bon endroit ? Je me demandais, en fait, si le diocèse de Maurice avait en moi la bonne personne. Récemment j’ai appris 70% des personnes occupant des positions d'autorités et venant de toute profession souffrent d’un syndrome d’imposture. Mai au fur et à mesure, dans l’exercice de mes fonctions, j’ai commencé à développer cette confiance que j'ai été placé là au bon moment pour une tâche précise, selon la volonté de Dieu», a raconté l’évêque. D’enchaîner «aujourd’hui, en regardant dans le rétroviseur de ma vie d’évêque, de prêtre, je ne peux que rendre grâce à Dieu d’avoir essayé d’être pour ce peuple que je sers, un bon berger. Et ce, malgré les épreuves, défis et difficultés rencontrés. Même si j’arrivai à passer parfois 'par la vallée de l’ombre de la mort'. Je savais que le bâton et la houlette me guidaient et me rassuraient.»
Ian Ernest a aussi exprimé ses remerciements. «Certaines personnes du diocèse, clergé comme laïc, les gens de tout bord que j'ai rencontrés m’ont inspiré, et encouragés. Et il est vrai, selon mon expérience, certaines personnes insufflent en nous le désir de devenir de meilleures personnes de vivre une vie plus humaine. Très souvent, ces personnes viennent aussi d’autres convictions religieuses.» L'évêque a aussi lancé un livre intitulé «Un brin d’histoire» qui retrace notamment l’histoire des différentes paroisses du diocèse anglican et les différents évêques qu’a connu Maurice depuis la création du diocèse, il y a 165 ans.
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