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Police: malaise à la Special Supporting Unit
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Police: malaise à la Special Supporting Unit
Des travaux manuels, de longues heures de garde, escorter des prisonniers quand on est soi-même en liberté conditionnelle… La vie d’un officier de la SSU n’est pas rose. La pression que certains ressentent peut même les conduire à commettre l’irréparable.
Les langues se délient et des officiers évoquent un malaise au sein de cette unité. Cela, après le suicide d’un policier de 26 ans affecté à la Special Supporting Unit (SSU) est la goutte de trop. Anciennement la Riot Unit, la SSU fait peur dans la police mais c’est surtout la SSU Technical Unit qui fait trembler. Les policiers affectés à cette unité auraient à effectuer les tâches les plus ingrates et dures. «Laba bizin fer travay mason, zardinié, répar batiman, élektrisien, pint, poz marb, tou bann zafer ki pou bizin dan lapolis», nous confie un policier.
Ceux qui sont suspectés d’avoir commis des délits atterrissent dans cette unité, ce qui est perçu comme un transfert punitif. D’ailleurs à partir du lundi 23 septembre, 61 policiers qui ont été suspendus de leurs fonctions et qui ont des affaires en cour ont été intégrés à la SSU sous certaines conditions.
Pourtant la SSU aurait dû ne contenir que les meilleurs éléments car c’est une unité spécialisée dans le maintien de l’ordre et de la paix et qu’elle a pour mission d’apporter un soutien à d’autres unités policières, fait ressortir notre interlocuteur. «The primary objective of the SSU is to assist the Regular Police in controlling civil unrest whenever the situation escalates beyond its control. However the SSU also supports the regular Police in a variety of functions such as providing security to sensitive and vulnerable points, crowd control, searching for missing persons, tracking criminals and escorting dangerous prisoners», est-il écrit sur le site Web de la police.
Un autre officier fait valoir l’ironie de sa situation. «Parfois je suis appelé à escorter Peroomal Veeren, Gro Dereck et Satish Dayal alors que moi-même je suis en liberté conditionnelle.» Il reconnaît : «C’est délicat.»
Les officiers de la SSU sont chargés de porter assistance à la police régulière, à la brigade antidrogue, à la Criminal Investigation Division lors d’arrestations ou de perquisitions, de réaliser des contrôles routiers, de faire la sentinelle devant la banque de Maurice ou les ambassades, de se déplacer en cas d’émeutes et d’escorter des prisonniers lors de leur comparution en cour. Ils sont aussi appelés à faire le travail des officiers de la Special Mobile Force en allant récupérer des armes de la police à l’aéroport. Surveiller les équipements sur les sites du Metro Express fait aussi partie de leurs tâches, souligne le second officier interrogé. Bref, leur charge de travail est bien lourde, s’insurge-t-il.
Il ajoute que les officiers qui sont On Call sont exas- pérés. «Si jamais il y a un problème dans le pays, ce sont les officiers de la SSU qui doivent être prêts à toute éventualité mais parfois entre-temps on est appelé à faire du nettoyage, à aller escorter un prisonnier dans un cas urgent. Aux alentours de 21 heures, cinq vans de la SSU sortent pour patrouiller toute l’île. Une fois qu’ils rentrent, s’il y a un appel soudain à 1 heure du matin, ils doivent ressortir. Ce n’est pas possible de gérer cette fatigue.»
Outre les conditions de travail, des agents se plaignent du fait que le nom et les délits des officiers réintégrés sont affichés sur une liste que tout le monde aux Casernes centrales peut voir. «Ce n’est pas la bonne méthode à adopter», déplore-t-on.
Ces derniers temps, l’image de la SSU a été écornée. À titre d’exemple, un policier de la SSU âgé de 36 ans a été retrouvé mort par overdose dans un pensionnat en juillet à Pointeaux-Biches. Un agent affecté à la SSU de la Technical Unit se droguait dans les toilettes des Casernes.
Sollicités, l’inspecteur Shiva Coothen de la Police Press Office et le commissaire de police Mario Nobin sont restés injoignables.
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