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Affaires: le groupe Saint Aubin en faillite financière ?
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Affaires: le groupe Saint Aubin en faillite financière ?
Le sort des 1 500 employés de la famille Guimbeau est entre les mains des Receivers & Managers. La société a été placée sous séquestre vendredi. Saint Aubin Ltée est fortement endettée auprès des banques. Sa diversification a échoué.
C’était le «talk of the boardrooms» de la capitale ces dernières semaines. La décision est finalement tombée hier après-midi. Saint Aubin Ltée a été placée sous séquestre (receivership) le 20 septembre et l’annonce communiquée aujourd’hui. Mushtaq Oosman et Anjeev Hurry ont été nommés conjointement administrateurs-séquestres (Receivers & Managers) sur un ordre de la cour des faillites de la Cour suprême et ce, conformément à l’article 187(1) de l’Insolvency Act de 2009.
Le tandem Oosman et Hurry va, dans les jours à venir, investir les bureaux de Saint Aubin pour prendre possession des actifs, des biens immobiliers et de tous les documents appartenant à la compagnie, dont le siège social est à Rivière-des-Anguilles. Fortement endettée auprès des établissements bancaires, dont principalement la MCB, cette société familiale n’a pas su jusqu’ici procéder à une restructuration de ses activités pour la rendre plus agile face aux multiples défis auxquels sont confrontées l’industrie sucrière et des activités dérivées.
Dette plombée
Le groupe s’est diversifié ces dernières années autour de trois secteurs d’activités : l’agriculture, le tourisme et le commerce dérivé avec le rhum de Saint Aubin. Trois secteurs qui devaient initialement cohabiter parfaitement pour apporter un savoir-faire et booster les activités du groupe. Au final, cela n’a pas été le cas, selon les observateurs. À la place le restaurant Bois-Chéri, le Domaine des Aubineaux, la Route du Thé ou encore d’autres pôles d’activités n’ont fait que plomber la dette de St Aubin sans pouvoir engranger des revenus des investissements massifs injectés dans ces projets. Même si dans les milieux proches de la société, on laisse entendre que ces dettes étaient antérieures aux investissements injectés dans la diversification de la société.
Du coup, son Chief Executive Officer (CEO), Éric Guimbeau, ex-député du Mouvement militant mauricien, avant de fonder sa propre formation politique et de se rapprocher du Parti travailliste, ne sait pas à quel saint se vouer, chassé par des institutions financières pour régler ses dettes. «Une première tentative a eu lieu en 2016 pour céder une partie de ses biens dans la région des Pailles/Guibies pour rembourser ses dettes», souligne un spécialiste financier, proche des finances de la compagnie.
En fait, la MCB avait eu le dernier mot dans la première manche l’opposant à deux sociétés gérées par les frères Guimbeau (Éric, Patrick et Bertrand), nommément Pailles Ltd et La Digue Ltd. Celles-ci croulaient sous les dettes et devaient à la banque une ardoise de Rs 970 millions.
Liquider deux sociétés
La MCB, principale créancière des deux sociétés, avait nommé Mushtaq Oosman pour liquider les deux sociétés et vendre les terres à des industriels et aux membres du public. Ce qui avait été fait.
Les trois portions de terres des Pailles Ltd, qui s’étendent sur une superficie de 119,8 arpents, sont situées près de la zone industrielle des Guibies, à Pailles, où il existe des facilités d’entreposage. Quant aux 99 hectares de La Digue Ltd, ils jouxtent le village de St-Aubin, à Savanne, et le morcellement VRS. Des infrastructures s’y trouvent, comme une école du gouvernement et un terrain de football.
Toutefois, les fonds dégagés à partir de cette transaction n’ont pas été suffisants pour régler l’endettement du groupe, qui emploie actuellement 1 500 personnes. «Nous ferons tout pour sauver cette entreprise vieille de 200 ans», laisse-t-on entendre à son siège social.
Le sort de St Aubin Ltée est désormais entre les mains de deux administrateurs–séquestres et leur équipe, qui tenteront de la redresser financièrement. Difficile de prévoir l’issue de cet exercice d’administration-judiciaire. Les Guimbeau pourrontils sauver in extremis leur patrimoine familial et éviter ainsi une liquidation de la société ? Réponse après le 11 octobre.
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