Déception. Elodie Morel et Vincent Bonnet sont «venus de loin». Ils ont fait le voyage de l’est de France, pour Maurice. L’une des activités prévues pendant leur séjour : l’ascension du Morne. «Ou en tout cas, aller aussi loin que je peux», confie la jeune femme. Mais après avoir marché le long de l’accès boueux et plein d’ornières qui mène à la montagne, c’était pour tomber sur une porte close, sur laquelle est placardé l’avis de fermeture temporaire.

L’accès de Trou-Chenille est fermé depuis lundi pour des travaux sur le sentier qui mène à la montagne qui est classée patrimoine mondial depuis 2008. C’est Le Morne Heritage Trust Fund qui gère le site. Au ministère de tutelle, les Arts et la Culture, on explique que cette fermeture est liée à des travaux sur environ 300 mètres, «pour réparer et sécuriser le parcours. Il n’en sera que meilleur». La montagne sera de nouveau accessible le lundi 6 octobre.

Ce qui nous ramène à la question : y a-t-il un autre accès à la montagne ? Du côté du ministère des Arts et de la Culture, une source assure que «malheureusement il n’y a pas d’autres chemins. Dix jours ce n’est pas long à attendre».

S’il y a une équipe qui connaît les coins et recoins du Morne, c’est bien celle de Yanature, qui propose du hiking et du trekking tourism. Sur son site Internet, l’équipe de Yan Marroussem explique être un «pionnier du secteur» et avoir proposé des randonnées au Morne «depuis 2004». C’est-à-dire 12 ans avant l’ouverture de l’accès au public par Trou-Chenille. Chez Yanature, on explique qu’à l’époque c’était possible en passant sur les terres privées de la famille Gambier. Un accord – notamment financier – rendait ces excursions possibles. «Depuis que l’accès public est ouvert, c’est ce parcours que nous utilisons.»

Si la montagne, liée au marronnage, à la résistance et la résilience face à l’esclavage, a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 2008, il a fallu attendre huit ans de plus avant que les autorités puissent ouvrir un accès gratuit au public.

<p style="text-align: justify;">Du parking de l&rsquo;accès de Trou-Chenille, on aperçoit une case en paille. Il s&rsquo;agit de l&rsquo;un des projets chers au Morne Heritage Trust Fund : la reconstitution d&rsquo;un ancien village d&rsquo;esclaves. Un projet d&rsquo;autant plus symbolique qu&rsquo;il se trouve à Trou-Chenille, emplacement d&rsquo;un ancien village, avant les années 1950. Il s&rsquo;agit de cinq cases de paille, chacune illustrant un aspect de la vie des esclaves. Une fois aménagées &ndash; un processus en cours &ndash; ces cases raconteront aux visiteurs le séga, la vie de pêcheur, la cuisine, les plantes médicinales. Autant d&rsquo;aspects de l&rsquo;existence des ancêtres ayant vécu au Morne.</p>