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Police: à la (re)découverte de la SSU

26 septembre 2019, 21:30

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Police: à la (re)découverte de la SSU

Depuis le début de la semaine, les conditions de vie et de travail des limiers de la Special Support Unit (SSU) sont sous les feux des projecteurs. Certains d’entre eux affirment que l’un d’eux s’est ôté la vie, lundi dernier, car il ne supportait plus la pression du travail exercée sur lui. Qu’en est-il vraiment ? Comment fonctionne cette unité ? Le harcèlement au sein de l’unité, est-il une réalité ? Incursion.

N’est pas officier de la SSU qui veut. Par semaine, ils cumulent plus de 45 heures de travail et, selon plusieurs sources, les horaires sont à la longue difficilement supportables. Un policier prend du service à 6 h 30 pour ne repartir que le lendemain matin à 8 h 30. Puis, le jour d’après, il est en service de 6 h 30 à 16 heures. Ce shift se déroule sur toute la semaine et ce n’est que pendant les week-ends qu’ils peuvent bénéficier d’un jour de congé. Selon nos sources, avec un tel rythme, avoir une vie familiale relève du parcours du combattant.

Au cours de leur shift de plus de 24 heures, les officiers ont un emploi du temps très chargé. Ils ont des exercices physiques à faire, une formation pour gérer les émeutes à suivre et assistent à des cours sur le Police Duty. La liste des tâches qui leur sont confiées est variée : gestion du trafic, aide aux autres unités de la police lors de leurs opérations, escorte des caïds, patrouilles. Est-ce que cela a une incidence sur leur moral ? «Définitivement. Surtout qu’au fil du temps, la fatigue s’accumule et les officiers travaillent moins bien», confie un ancien Special Support Officer qui a été muté.

Tableau des délits

Le travail n’est pas tout. Depuis lundi, des rumeurs sur les policiers suspendus et qui ont été rappelés sous condition circulent. D’aucuns affirment qu’il y avait un tableau, affiché aux Casernes, indiquant les délits de ces limiers. Ce qui aurait accentué la pression qui pèse sur eux. Cette pratique, si elle existe, est condamnable, avance le Deputy Commissioner of Police (DCP) Beekun, responsable des opérations aux Casernes.

Il avance que lorsqu’il était responsable de la SSU, en 2004, il avait totalement interdit le harcèlement. «J’avais instauré un climat de discipline et de respect», précise le DCP Beekun. 

Même son de cloche du côté de l’assistant commissaire de police (ACP) Dawoonarain de la Northern Division. Ce dernier, qui était responsable de la SSU en 2016, affirme que sous sa charge, il n’aurait pas fait de différence entre un officier de police qui a été réintégré et un autre.

Et les entraînements ? Sont-ils trop durs ? À cette question, la réponse est unanime. Le DCP Beekun explique que la formation à la SSU est calquée sur le training que les policiers reçoivent à la Training School de Beau-Bassin. Le seul élément qu’ils ont en plus est le maintien de l’ordre. D’ailleurs, ils sont souvent amenés à pratiquer des exercices où le gaz lacrymogène est utilisé. «Non, ce n’est pas une mauvaise pratique car cela peut arriver sur le terrain. Nous devons savoir à quoi nous attendre», avance un élément de la SSU.

Par ailleurs, il nous revient que ce type d’entraînement n’est pas réservé à cette seule unité. Pascal Pulchérie, le responsable du Groupement d’intervention de la police mauricienne, le confirme. «Le but est de mettre les soldats dans les conditions réelles.» Il poursuit en expliquant qu’au sein de la Special Mobile Force, l’entraînement est encore plus intense. Natation, arts martiaux, contrôle de foule ou encore maniement des armes : la liste est longue. Il y a même des camps d’entraînement pour ces soldats. 

En trois jours, ils doivent gérer des attaques surprises, des jets de gaz et des entraînements intenses. Pascal Pulchérie précise que trois psychologues sont mis à la disposition de tous les soldats. «Le candidat doit posséder les qualités physiques et morales également», rajoute-t-il. Puis, un Safety Officer est toujours présent pour l’encadrement des jeunes.