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Plaisanciers de Trou-d’Eau-Douce: les permis de la discorde

26 septembre 2019, 22:30

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Plaisanciers de Trou-d’Eau-Douce: les permis de la discorde

C’est une pratique qui a été découragée depuis 2005. Malgré la région congestionnée et le trop-plein d’opérateurs, la Tourism Authority (TA) a octroyé 17 permis à des plaisanciers, qui seront basés à Trou-d’Eau-Douce et à l’île-aux-Cerfs. Cette décision, prise mardi, intervient à quelques semaines des élections et soulève de nombreuses interrogations. Outre les opérateurs toujours en attente d’un permis, au sein de la TA même ce développement fait des vagues…

D’abord, l’appel à candidatures a été publié sous l’appellation «communiqué» le 3 juillet dernier et il ne comptait qu’un délai de dix jours ouvrables. Parmi les critères demandés aux candidats, la soumission d’un business plan. «Comment aller chercher un comptable et monter un plan crédible en si peu de temps ? Ce n’est pas facilement réalisable», indique-t-on dans les milieux concernés.

Le Licensing Committee s’est réuni à la TA ce mardi 24 septembre et a tranché. S’il était question au départ d’accorder une vingtaine de permis, seuls 17 ont été octroyés. Au sein même de la Tourism Authority, plusieurs sources s’interrogent sur le timing de cet exercice et se disent perplexes que le ministère du Tourisme veuille à tout prix concrétiser le projet.

En effet, dans les milieux proches du dossier, on souligne que cette décision aurait provoqué un froid entre la directrice de la TA, Khoudijah Maudarbocus-Boodoo, et le ministre du Tourisme, Anil Gayan. D’ailleurs, cette dernière n’a pas assisté à la réunion du Licensing Committee, comme à l’accoutumée, selon des sources concordantes. Cette fois-ci, le comité était présidé par la Permanent Secretary (PS) du ministère du Tourisme.

Mises en garde

Au sein de la Tourism Authority, on fait ressortir que la directrice de l’instance a toujours pris position contre le phénomène des bateaux de plaisance en surnombre, opérant dans l’illégalité, dans la région de Trou-d’Eau-Douce. D’ailleurs, au début de l’année, alors que le plaisancier Jonathan Dardenne effectuait une grève de la faim la TA lui ayant interdit d’opérer, Khoudijah Maudarbocus-Boodoo avait durci le ton.

Des panneaux avaient été placés sur les lieux, mettant en garde les opérateurs qui ne sont pas en règle. De plus, si les 17 permis octroyés permettent à des personnes d’organiser des excusions en catamaran, trois autres ont trait aux services de parasailing. L’examen de ces cas a été reporté à la semaine prochaine mais il mettrait la Tourism Authority dans l’embarras.

Pour cause, cette question fait l’objet d’une affaire en cour. Un affidavit juré par la National Coast Guard mentionne que cette activité dans la région comporte des risques réels pour la sécurité du public. Depuis octobre 2018, la construction de plateformes pour le parasailing à Trou-d’Eau-Douce a été gelée.

Quant aux opérateurs lésés, ils se sont réunis en urgence hier soir. «Nous sommes remontés par la décision prise par la TA. Nous nous rencontrons encore demain (NdlR : aujourd’hui) et informerons la presse des démarches que nous entreprendrons», souligne l’un d’eux, que l’express a contacté. D’ajouter que de nombreux bénéficiaires de permis ne sont pas des «gens du coin» et sont inconnus du littoral est.

Sollicitée, Khoudijah Maudarbocus-Boodoo a d’abord écouté nos questions avant de nous dire qu’elle nous rappellerait. Cependant, elle est restée injoignable par la suite. «C’est absolument faux», nous a répondu Anil Gayan, par texto, par rapport au froid entre lui et la directrice de la TA. Il n’a rien ajouté d’autre. 

Pour sa part, le leader de l’opposition et ancien ministre du Tourisme, Xavier-Luc Duval, dit avoir pris connaissance de cette affaire. «Je confirme qu’il existe des éléments troublants et je suis le dossier de près. Je compte revenir là-dessus», a-t-il soutenu. Dans les milieux concernés, l’on avance également que d’autres révélations sont à suivre…