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Chagos: les fonds marins grandement affectés par le changement climatique

30 septembre 2019, 20:00

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Chagos: les fonds marins grandement affectés par le changement climatique

Les effets du changement climatique sur les fonds marins des Chagos ont, une fois de plus, été au centre des échanges lors du symposium 2019 pour la science marine de la Fondation Bertarelli. Cette rencontre s’est tenue mercredi dernier à Londres. Elle a été l’occasion pour des membres de l’expédition de faire un exposé de la situation aux Chagos, archipel que le Royaume-Uni désigne comme le British Indian Ocean Territory.

Le journal heidi.news, qui a assisté à ce symposium, rapporte un entretien avec le professeur John Turner de l’université de Bangor, au Pays de Galles. Il a justement participé à une expédition financée par la fondation aux Chagos en avril. L’expert a d’abord expliqué que l’archipel des Chagos présente un double avantage dans l’étude de l’impact du changement climatique sur les coraux.

«Il possède une riche biodiversité et, hormis une base militaire, est dépourvu d’installation humaine. Cela permet d’étudier les impacts du changement climatique sur le récif avec le moins de perturbations possible venant d’activités humaines. De plus, sa position centrale dans l’océan Indien est idéale pour étudier cette partie du monde», affirme-t-il au journaliste de heidi.news.

Température de l’eau élevée

Le professeur explique, toutefois, que la température de l’eau, en 2015 puis en 2016, a été anormalement élevée. «Le résultat : sous le stress, les coraux ont expulsé les algues microscopiques avec lesquelles ils vivent en symbiose et qui sont nécessaires à leur survie. C’est ce que nous appelons un phénomène de blanchiment

«Quelle conséquence cela at-il eu pour les coraux ?» a demandé le journaliste. À cela, le professeur a répondu qu’il a observé que les fonds marins qui étaient recouverts à 50 % par des coraux ne le sont à présent qu’à 10 %. Ce qui représente une perte de 80 % des coraux.

«Le récif commence à peine à s’en remettre. Les coraux n’investissent plus d’énergie dans leur reproduction. Ils ont besoin de toutes leurs ressources pour se rétablir. De plus, la perte de couverture entraîne une autre difficulté : les coraux morts commençant à se disloquer et s’éroder, les nouveaux coraux manquent de structures où s’attacher

Le pire pour l’océan Indien

Si la situation est ainsi aux Chagos, à quoi peut-on s’attendre pour les autres récifs de l’océan Indien ? «Je crains le pire. Beaucoup d’autres récifs cumulent les impacts du changement climatique aux impacts humains plus directs. Il faut encore ajouter, plus à l’est, les conséquences du phénomène climatique El Niño qui fragilise également les récifs. Il se pourrait cependant que les zones où l’eau est plus chargée en sédiments, comme les marges continentales, puissent échapper en partie à la lumière trop intense du soleil. Mais cela reste très limité», fait ressortir le professeur Turner à heidi.news.