Ce ne serait pas seulement aux Casernes centrales que la vie serait dure pour les policiers. Depuis plus d’une semaine, une centaine d’officiers de la Special Supporting Unit (SSU) et de la Special Mobile Force (SMF) et ceux de la force régulière sont postés sur le tracé du métro, de Rose-Hill à Port-Louis, sur un tronçon de 13 km. Cependant, ils se plaignent des conditions dans lesquelles ils doivent assurer la surveillance.

Chaque 100 mètres, un policier veille, «suite aux nombreux vols de matériels et de câbles électriques qui ont eu lieu sur les différents sites», expliquent des sources concordantes. Toutefois, les officiers qui sont postés sur les lieux déplorent les circonstances dans lesquelles ils travaillent. «Nos heures de travail sont doublées. Il n’y a pas de toilettes sur place et nous devons rester debout sous le soleil ou dans la pluie pendant des heures», se lamente un officier de la SMF.

Pour se nourrir, c’est aussi un problème. Ils n’ont pas d’heure fixe pour manger. Incompris des officiers en charge, plusieurs se sentent obligés de se plier aux exigences et à la fatigue sans pouvoir dire quoi que ce soit, de peur d’être réprimandés ou humiliés. «Nou bizin pez néné bwar dilwil», constate un policier de la SSU. Des questions, ces agents en ont des tas : «On doit rester là jusqu’à quand ? Est-ce qu’après le lancement, nous devrons continuer à monter la garde sur une base permanente ?»

Contacté, l’inspecteur Shiva Coothen, du Police Press Office, ne veut pas faire de commentaire à ce sujet. Toutefois, l’inspecteur Jaylall Boojhawon, président de la Police Officers Solidarity Union (POSU), déclare qu’il allait justement organiser une conférence de presse pour dénoncer les misères de ces policiers en faction sur le tracé du métro. «La POSU dénonce fortement ces abus. Pe servi polisié à gogo pou métro. Eski Larsen and Toubro pena so prop sékirité ?» Jaylall Boojhawon ne compte pas se taire sur cette affaire.