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Conditions de travail: descente du PIO à l’usine Firemount
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Conditions de travail: descente du PIO à l’usine Firemount
Suite au remous à l’usine Firemount, à Saint-Félix, concernant les conditions de travail des ouvriers bangladais hier, les officiers du Passport and Immigration office (PIO) se sont rendus sur les lieux dans la matinée de ce jeudi 3 octobre. Environ 35 travailleurs bangladais ont été arrêtés, et il est probable que d’autres interpellations suivent. «Nous déciderons de la marche à suivre par la suite» a indiqué l’un des responsables de l’institution.
Les faits
13 h 15, hier, mercredi 2 octobre, à St-Felix, Chemin-Grenier. Des ouvriers étrangers de l’usine Firemount se sont rendus dans les différentes banques pour vérifier si leur compte a été crédité de leur salaire pour le mois de septembre. L’usine est fermée suivant les incidents de la veille où des travailleurs étrangers allèguent avoir été agressés par le directeur de l’usine. La cantine et le dortoir ont aussi été saccagés.
Les ouvriers ont abîmé quinze tables à manger, cinquante chaises en plastique, dix panneaux de vitre qui ont volé en éclats, six lits à étages, dix armoires en métal, dix casiers en métal et cinq caméras de surveillance. Les dommages estimés à Rs 130 200. L’affaire a été rapportée au poste de police de Chemin-Grenier dans la nuit du mardi au mercredi. Une décision devrait être prise concernant la vingtaine de fauteurs de troubles qui ont été identifiés.
Sollicité par l’express, un groupe d’ouvriers confie qu’ils ont été induits en erreur par l’agent recruteur. «Le recruteur au Bangladesh nous avait dit qu’on allait percevoir un salaire de Rs 8 500 et que la nourriture et le logement étaient gratuits. Il y avait un contrat en ce sens. Or, on déduit la somme de Rs 3 000 mensuellement pour ces deux items», déplorent-ils.
D’autres ouvriers ajoutent que «cette déduction n’était pas en vigueur avant l’introduction du salaire minimal». Sans compter que la qualité de la nourriture est critiquée. «À la cantine, ils cuisinent en grande quantité. Les repas ne sont pas de bonne qualité. On a évoqué ce problème à plusieurs reprises. Mais on nous dit que c’est ce qu’on aura contre la somme de Rs 1 100 déduit pour la nourriture», déclare-t-on.
Déportation envisagée
Les travailleurs déplorent aussi que l’un d’entre eux aurait été déporté à la suite des incidents de mardi. «C’était vers 20 h 30, à l’heure du dîner. Des gens parlaient entre eux lorsqu’ils ont été accostés par le directeur et d’autres personnes. Ces derniers ont frappé certains de nos compatriotes. L’un d’entre nous a même eu la joue coupée. C’est lui qui a été déporté.»
Nous avons tenté d’avoir la version du directeur de l’usine. On nous a appris que ce dernier ne s’y trouvait pas, car il y était jusqu’à tard la nuit précédente. «Par contre, il y a d’autres personnes de la direction présentes. Elles sont en réunion, et ne pourront pas vous parler», nous a-t-on fait comprendre. Nous avons aussi tenté d’appeler le directeur et lui avons envoyé un SMS, mais en vain.
Les ouvriers vont-ils reprendre le travail après presque trois jours de grève ? À hier après-midi, ils n’avaient pas encore pris leur décision. «On nous a dit que nous sommes libres de reprendre ou pas.» Selon nos recoupements, la direction de l’usine ainsi que des représentants du ministère du Travail étaient en négociation. Mais aucun consensus n’aurait été trouvé.
Il nous revient que les milliers d’ouvriers bangladais devraient être rapatriés. La procédure aurait été enclenchée en ce sens. Sollicité, le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, pris par d’autres engagements, a promis qu’il allait revenir vers nous.
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