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Medical council: examen Pre-Reg, autopsie d’un échec
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Medical council: examen Pre-Reg, autopsie d’un échec
Si les aspirants médecins se réjouissent de l’abolition de l’examen autrefois nécessaire pour débuter l’internat, ils devront cependant toujours faire face à celui de fin de parcours. Par ailleurs, le problème des spécialistes formés à l’étranger demeure entier.
L’examen Pre-Registration (Pre-Reg), destiné aux médecins, devrait être aboli bientôt. Ainsi en a décidé le Conseil des ministres vendredi dernier, en proposant d’amender la Medical Council Act. Si elle semble réjouir au premier coup d’œil et a tout l’air d’être un cadeau électoral, cette décision n’est pas sans conséquence et elle est loin de résoudre les problèmes des médecins.
Mais d’abord, qu’est-ce que la Pre-Reg ? Cet examen, introduit par l’ancien ministre de la Santé, Anil Gayan, peu après que l’Alliance Lepep, avait pris le pouvoir. Il visait à évaluer les aspirants médecins avant qu’ils ne fassent leur internat dans les hôpitaux publics. Car, pour pouvoir être enregistré comme médecin généraliste à Maurice, il faut absolument accomplir un internat qui dure 18 mois, durant lequel les candidats sont évalués sur leur expérience acquise. Après cette étape, ils sont soumis à un examen écrit final. Selon la Medical Council Act, tous les médecins, y compris ceux qui exercent déjà comme spécialistes à l’étranger, doivent passer par cette étape. Seuls quelques cas en sont exemptés.
À l’express, l’ancien ministre de la Santé, Anil Gayan, déclarait en mai 2016 que la Pre-Reg était un «examen de médecine générale». Depuis son introduction cette année-là, à travers le Finance Bill, il y a eu six éditions de cette épreuve. Et, si en une seule occasion, le taux de réussite a atteint 80 %, ce chiffre a, dans le reste des cas, oscillé entre 40 % et 50 %. Un constat alarmant, qui a fait monter au créneau plusieurs aspirants médecins. Surtout ceux qui n’arrivaient pas à franchir ce cap. Parmi eux, il y avait ceux ayant étudié en Chine.
Le programme de la Pre-Reg était calqué sur celui du National Board of Examinations of India. Ce qui faisait dire à plusieurs que le cursus n’était pas adapté aux aspirants médecins qui ont étudié ailleurs, en Europe ou encore en Chine. Et qu’il était surtout approprié aux élèves qui ont étudié au SSR Medical College, à Maurice.
Mesure sociale
Face aux critiques, le ministre Gayan avait alors ceci à répondre : «Un examen est un examen. Ils sont des médecins, ils connaissent les sujets sur lesquels ils seront examinés…» Mais, dans la pratique, chaque année, une trentaine de candidats, des «repeaters», n’arrivaient toujours pas à se qualifier pour l’internat. Au Medical Council, on s’est félicité, en s’appuyant sur le fait que ces derniers «n’avaient pas le niveau requis» pour commencer leur internat. Maintenant que cet examen est sur le point d’être aboli, quelles en sont les conséquences ?
Dans les milieux proches du dossier, on explique que cette décision relève plutôt d’une mesure sociale. «Il ne faut pas se voiler la face, les parents qui ont déboursé de l’argent pour payer des études de médecine de leurs enfants à l’étranger vivent cette situation comme un véritable échec. Frôlant une crise sociale. Sans l’internat, il n’y avait aucun moyen pour ces personnes de pratiquer la médecine», indique-ton. D’ajouter toutefois que le problème n’a été que «postponed».
«L’abolition de l’examen Pre-Reg ne fait que remettre le problème à plus tard. Car à la fin de l’internat, les candidats seront une nouvelle fois évalués. S’ils n’ont pas le niveau, ils ne pourront toujours pas être enregistrés comme médecins. Depuis l’introduction de la Pre-Reg, le taux de réussite lors de cette évaluation finale a atteint plus de 90 %. Ce ne sera plus le cas», souligne-t-on.
«L’abolition de la Pre-Reg n’a rien à voir avec le problème des spécialistes déjà qualifiés…»
<p style="text-align: justify;">L'élimination de cette épreuve ne changera rien pour les spécialistes formés à l’étranger. Par exemple, ceux qui ont étudié pendant plus d’une dizaine d’années en Europe ne sont pas reconnus comme spécialistes sur le sol mauricien s’ils ne font pas un internat de 18 mois dans un hôpital public et qu’ils ne passent pas un examen post-internat avant d’exercer. Une anomalie qu’ils continuent à dénoncer. Résultat : nombreux sont ceux qui décident de rester dans le pays où ils ont fait leurs études. L’un d’entre eux, qui exerce en France, fait valoir que la <em>«Medical Council Act» </em>devrait être amendée. L'amendement proposé déçoit, dit-il, car il ne concerne pas les médecins spécialistes, diplômés d’Europe.<em> «L’abolition de la Pre-Reg n’a rien à voir avec le problème des spécialistes déjà qualifiés car nous devrions toujours venir faire un internat de 18 mois ici. Cela, alors que nous sommes déjà reconnus comme tel en Europe, avons déjà fait la formation clinique dans des CHU en France et en Europe et avons déjà au préalable part à des examens nationaux reconnus à l’international.»</em></p>
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