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Beaux-Songes: l’ultime combat de Keycie, 4 ans, agressée à la hache
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Beaux-Songes: l’ultime combat de Keycie, 4 ans, agressée à la hache
Elle oscille entre la vie et la mort aux soins intensifs de l’hôpital Victoria. La petite Marie Keycie Milate, âgée de quatre ans, a été sauvagement agressée par son oncle, jeudi. Celui-ci, qui consommerait de la drogue synthétique, est en cellule.
Elle a été placée sous ventilation artificielle aux soins intensifs de l’hôpital Victoria, à Candos, depuis jeudi soir. Cela, après une longue et délicate intervention chirurgicale. Marie Keycie Milate, âgée de quatre ans, a été victime de son oncle de 22 ans, au domicile de sa grand-mère, à Beaux-Songes. La fillette a été sauvagement agressée avec une hache à la tête avant d’être assenée de plusieurs coups de couteau à l’estomac. Elle a eu l’intestin, foie et les poumons perforés. Le suspect, Louis Brunel Dieuro Gertrude, le demi-frère de sa mère, a été arrêté. Hier, il a été présenté devant le tribunal de Bambous. Il répond d’une accusation provisoire de tentative d’assassinat.
À la rue Mère Teresa, à Beaux- Songes, c’est un sentiment de révolte qui anime les habitants. On a du mal à digérer que cet oncle ait pu s’en prendre à une enfant sans défense. Cindy Francine Odet, 27 ans, qui s’apprêtait à se rendre au chevet de sa petite à l’hôpital, hier après-midi, est anéantie. Sa voix est à peine audible. Keycie, dit-elle, est sa raison d’être ; elle respire la joie de vivre. «Li kontan kozé, li konn tou dimounn é zot tou kontan li.» Elle garde l’espoir que son enfant s’en sortira.
Il était aux alentours de 14 heures, jeudi après-midi, lorsque Cindy, qui était sur son lieu de travail à Rivière- Noire, est informée par un de ses cousins, employé dans la localité, que sa fille a été grièvement blessée. La mère est tétanisée, elle ne veut pas y croire. Ses filles, Keycie et Lucinda, âgée elle de neuf ans, elle les avait laissées sous la garde de sa mère.
Cindy se rue aussitôt à l’hôpital Victoria, mais ne voit pas sa fille car elle est déjà en salle d’opération. Un médecin, raconte-t-elle, lui a expliqué que l’état de son enfant est très grave. Qu’elle a reçu plusieurs coups de couteau qui lui ont perforé les organes. Qu’un tube a dû être introduit dans son intestin pendant quelque temps, puisqu’elle ne pourra pas aller à la selle. Et que, dans sa tête, un os de son crâne a été pressé sur son cerveau, ce qui a provoqué une enflure.
Cindy Odet, originaire de Bambous, est fille unique. Son père et sa mère se sont séparés et ont refait leur vie. Son père a eu un fils. La jeune femme vit sous le toit de son père à Bambous. Depuis trois semaines, cependant, elle a élu domicile chez sa mère à Beaux-Songes, le temps que la dalle de sa maison, à l’étage de celle de son père, soit coulée. Quant à sa mère, elle a eu deux fils et une fille avec son compagnon. L’agresseur est l’un d’eux.
Louis Brunel Dieuro Gertrude, qui avait cessé sa scolarisation, avait suivi un cours technique. Il accompagnait son père, Anadieu, un bucheron de 48 ans, sur le terrain. Mais selon ce dernier, Dieuro Gertrude n’en faisait qu’à sa tête et trois ans de cela, il aurait quitté le job. Ç’aurait été le début de sa descente aux enfers.
Selon les proches du jeune homme, il se disputait souvent avec eux pour obtenir de l’argent pour s’acheter de la drogue. Il lui arrivait de se montrer très violent par moments et très calme par d’autres. Depuis environ un an, le jeune homme maltraiterait aussi ses proches.
Toute tentative de l’emmener à l’hôpital Brown-Séquard, à Beau-Bassin, où il a effectué deux séjours, pour suivre un traitement aurait été vaine. Selon ses proches, il passait ses journées au lit et ne s’alimentait pas. Il ne s’occupait plus de lui, avait perdu du poids, entre autres. Son père est catégorique : c’est la drogue synthétique qui l’a rendu ainsi.
Selon Anadieu Gertrude, rien ne présageait qu’un tel drame se produirait dans la journée de jeudi. Ce jour-là, accompagné de son épouse, il a quitté la maison vers 11 heures poour se rendre à l’hôpital de Moka. Ce matin-là, poursuit le père, Dieuro Gertrude s’était réveillé le matin et avait préparé le thé et le pain de ses deux nièces et de sa soeur de 13 ans. Il était calme. Ce qui s’est réellement passé par la suite, il arrive difficilement à l’expliquer.
Ce sont la soeur et la nièce du suspect qui ont donné l’alerte. Une voisine, qui réside non loin de la maison où le drame s’est joué, raconte qu’elles ont accouru, affolées, chez elle vers 13 heures, jeudi. «Elles voulaient que je leur prête un téléphone pour qu’elles appellent la police.» La plus grande, toute tremblante, devait lui dire : «Mo frer inn bat mo nies, éna disan dan so figir.»
À l’arrivée de la police, des proches de la victime, qui habitent juste à côté, sont sortis. C’est alors qu’ils ont appris la nouvelle. L’un d’eux a pris l’enfant dans ses bras. Et, à bord du véhicule de la police, la fillette a été emmenée à l’hôpital. Dieuro Gertrude était lui assis dans un sofa, tranquillement.
Arrêté, il a passé une première nuit au centre de détention de Moka. Après sa comparution, hier, matin, il a été reconduit en cellule jusqu’au vendredi 18 octobre.
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