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Elisée, 18 ans: «On avait demandé au chauffeur de ralentir plusieurs fois»
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Elisée, 18 ans: «On avait demandé au chauffeur de ralentir plusieurs fois»
«Kan mo’nn lévé, mo trouv mwa isi lopital.» Elisée, 18 ans, est le seul rescapé de cet accident survenu samedi 12 octobre, qui a plongé Rose-Belle dans l’horreur. Il est admis à l’hôpital de la région avec deux jambes fracturées. La question que se pose plus d’un : comment cet accident est-il arrivé ?
Elisée explique que les occupants de la voiture avaient demandé au conducteur de ralentir. Plusieurs fois. En vain. La voiture a continué à rouler à vive allure, témoigne le jeune homme.
Et le crash est survenu. Selon les premiers éléments de l’enquête, il semblerait que c’est Laval Nadal qui conduisait la voiture, une Hyundai Matrix année 2003, au moment du drame. Le véhicule a dérapé, avant de percuter des pylônes électriques. Il a ensuite terminé sa course contre le mur du poste de police de Rose-Belle, faisant six morts : Laval Nadal, 46 ans, et son fils Ryan, 14 ans ; les frères Sabine, Ismael, 15 ans, et Ezéchiel, 17 ans ; et les cousins Adel Catherine, 18 ans, et Jean Rodie Catherine, 20 ans. Les funérailles de ces derniers ont eu lieu hier, dimanche 13 octobre, à Kulpoo Lane, Résidence Bethléem.
«Nou pa ti pé al diskotek, nou tou ti ar savat ek short. Nou ti pé al dan landrwa mem fer enn létour dan parking», précise toutefois Elisée. Laval Nadal, qui travaille comme maçon, avait pris la voiture pour se rendre à la boutique dans la soirée, selon ses proches. «Nou pa koné kot zot ti pé alé exaktéman. Zot dir zot pé al laboutik pou pran enn zafer, mé exaktéman apré pa koné kot zot ti pé alé», confie Jacqueline Jeanneton, 38 ans, la tante de Ryan Nadal.
Daniel Sabine, elle, ne sait pas comment ses deux fils se sont retrouvés à bord de cette voiture. C’est vers 20 h 30, samedi, que Daniel Sabine a vu deux de ses trois fils pour la dernière fois. Il venait de préparer un «minn bwi» pour le dîner à Ismael et Ezéchiel. «Je pense que c’est lorsque je suis allé me coucher, vers 21 h 30, que l’aîné a quitté la maison à son tour», raconte ce père de famille, anéanti.
Concernant le conducteur de la voiture, si Daniel Sabine affirme connaître cet habitant du même quartier que lui et qui est apparenté à son épouse, il se dit toutefois étonné comment ses fils ont pu partir avec lui.
Samedi soir, c’est en sursaut que Daniel Sabine s’est réveillé à 23 heures lorsqu’un de ses neveux est venu l’informer d’un accident. «Mon portail est cadenassé. Mon neveu criait à tue-tête, me suppliant de sortir. Sur le moment, je n’ai pas cru que c’était aussi grave que cela. Quand on est arrivé sur le lieu de l’accident, qui est à 15 minutes en voiture de la maison, on avait déjà transporté les occupants de la voiture à l’hôpital de Rose-Belle. C’est là-bas que j’ai appris que mes deux fils faisaient partie des six victimes», poursuit Daniel Sabine.
Nigel, cinq ans, ne verra plus ses deux frères. Les mots d’un des fils à son père étaient : «Papa, mo dada (NdlR, frère aîné) inn mor…» Des mots qui ne cessent de résonner dans la tête de Daniel Sabine.
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