Comment accueillez-vous le choix du Mouvement militant mauricien (MMM) ?
C’est un grand honneur pour moi. J’accepte cette proposition avec beaucoup d’humilité et un sens du devoir pour le pays. Je reconnais que c’est une grande responsabilité, mais avec l’aide de tout le monde, je ferai le travail avec toutes mes capacités, surtout avec les divers événements qui se sont passés ces derniers temps (NdlR, à la Présidence) et qui m’ont interpellé.

Il y a eu beaucoup de manquements qu’il faudra corriger pour que cela ne se reproduise plus. Le pays mérite mieux. Il ne faut pas utiliser les institutions pour des activités au-delà de ce qui est permis par la Constitution.

La présidence sera-t-elle utilisée que pour les affaires de l’État ?
Ce sera le cas. Par exemple, il y a des conférenciers qui veulent venir à Maurice, ce ne sera pas à la présidence d’organiser des conférences. C’est le rôle des universités. Il ne faut pas donner de mauvaises habitudes. La présidence n’est pas l’endroit approprié.

Et pour les investisseurs ?
Ce n’est pas le rôle du président de la République de rencontrer les investisseurs. S’il le fait, il se substituera au rôle de l’exécutif. Le rôle d’un président de la République est de garder la balance. Il doit veiller à ce que les institutions soient bien protégées.

Comment le ferez-vous ?
Le président de la République a un rôle discrétionnaire. Il faut l’utiliser à bon escient. À titre d’exemple, quand on nous demande de nommer quelqu’un, il ne faut pas le faire aveuglément. Il doit avoir un droit de réserve et il faut en être convaincu. Il faut aussi un consensus et respecter les institutions. Je précise que je travaillerai selon la Constitution bien sûr, en consultation avec le Premier ministre.

Vous êtes connu pour votre expérience et pour votre maîtrise de plusieurs dossiers. Allez-vous conseiller l’éventuel Premier ministre, Paul Bérenger ?
C’est dans la Constitution. Quand le Premier ministre sollicitera mes conseils, je répondrai favorablement. Il y aura la rencontre hebdomadaire chaque jeudi avant le Conseil des ministres, pour des échanges.

Qu’est-ce que vous allez apporter de plus ?
Il est un peu trop tôt pour en parler. Je respecte l’électorat. Nous en parlerons après les élections (NdlR, Swaley Kasenally préfère de ne pas parler politique en cette période).

<h3 style="text-align: justify;">Ancien chargé de cours et ex-ministre</h3>

<p style="text-align: justify;">Swaley Kasenally a fait son doctorat en chimie à l&rsquo;université de Londres. Par la suite, il a fait des études avancées en Suède et à l&rsquo;université de l&rsquo;Illinois, aux États-Unis. Après ses études, il a travaillé comme conférencier à l&rsquo;université de Londres de 1967 à 1968. De retour à Maurice en 1971, il a pris de l&rsquo;emploi à l&rsquo;université de Maurice comme <em>&laquo;Senior Lecturer&raquo;</em>. Il a gravi les échelons, passant d&rsquo;Associate Professor à Professor.</p>

<p style="text-align: justify;">Il a rejoint le MMM en 1972 et est élu pour la première fois dans la circonscription de Rivière-des-Anguilles-Souillac en 1976. En 1982, il est nommé ministre de l&rsquo;Énergie jusqu&rsquo;à la cassure, mais en 1983, il est battu aux élections.</p>

<p style="text-align: justify;">Swaley Kasenally fait son<em> &laquo;come-back&raquo;</em> au Parlement comme député correctif en 1987. Il a occupé le poste de ministre du Plan et du développement économique de 1990 à 1993, pour ensuite prendre le portefeuille des Affaires étrangères. De 1994 à 1995, il a été ministre de l&rsquo;Énergie. Swaley Kasenally a aussi été le<em> &laquo;Chairman&raquo;</em> du<em> &laquo;board&raquo;</em> du CEB de 2000 au 2003. Il a ensuite démissionné afin de prendre de l&rsquo;emploi comme conseiller spécial de Paul Bérenger, le Premier ministre d&rsquo;alors.</p>