Publicité
Circonscription n°12: «Il y a de l’avenir dans la pêche»
Par
Partager cet article
Circonscription n°12: «Il y a de l’avenir dans la pêche»
<div data-video="jw" data-video-src="" style="text-align: justify;"> </div>
Séki dir ou pa kapav gagn ou lavi avek lapes, védir li pa enn vré péser.» Jay Hurlall est catégorique dessus. Et il sait de quoi il parle. Ce père de famille exerce le métier de pêcheur depuis son enfance, il s’est marié, a construit sa maison et continue à nourrir sa famille grâce à la mer. «Dépi mo éna 13 banané mo dan lamer. La mo éna 55 an, mo touzour lamem.»
Son activité principale, c’est la pêche aux vieille rouge, cateau, corne, capitaine, ourite, calamar, homard et autres fruits de mer qui sont assez répandus dans la région. Bref, tout ce qui mord à l’hameçon et entre dans ses casiers aura preneur, dépendant de la taille. Car les petits poissons sont, eux, aussitôt relâchés pour permettre au lagon de vivre et de se régénérer. Et pour lui, il n’y a aucun doute qu’un pêcheur peut gagner sa vie en mer. «Kan ou sorti lor lamer enn 11 zer midi ou fini rétourn kot ou. Si ou lasans, ou konn lapes, ou pou amenn pwason. Mé aster, péser-la li bizin koné kouma pou fer so provizion, séki li gagné pa manz tou enn sel kout.»
S’il a pu faire de sa passion son métier, Jay Hurlall reconnaît toutefois que le paysage maritime a beaucoup changé depuis son enfance. Surtout par rapport à la quantité de poissons dans nos eaux. «Avan kan péser sorti, ou kapav gagn ziska 200, 300 liv. Aster, 50 liv lamem parfwa pa gagné.» N’empêche que Jay croit fortement que ce métier a toujours un avenir. «Pou bann péser ki konn lapes, li bien rar ki zot rétourn lamé vid. Mé li kapav arivé.»
L’une des raisons der r ière cette détérioration, soutient le quinquagénaire, c’est la pêche illégale. «Séki manké dan lamer, sé plis sékirité pou bann vré péser. Lapes ilégal pé fer sitiasion-la anpiré.»
Toutefois, Jay Hurlall insiste que le métier de pêcheur a encore un avenir devant lui. La preuve : il a introduit son fils, Nitish, âgé de 29 ans, à ce métier sans hésitation. Lorsqu’il quitte l’école après avoir complété son School Certificate en 2008, il saute directement dans l’embarcation de son père. «Depuis tout petit, je suis en mer, j’aime ce métier, c’est ma passion.»
Mais il y a une pointe d’ironie dans cette histoire. Alors que beaucoup de pêcheurs se plaignent de ne pas avoir de relève, Nitish Hurlall, lui, soutient qu’il y a de nombreux jeunes qui veulent s’embarquer dans cette aventure aquatique. Toutefois, ils peinent à se faire entendre par les autorités. «Dépi 2008, kan mo’nn aret lékol, mo res fer aplikasion pou mo kart péser. Ziska ler, pankor gagné», déplore-t-il.
Père et fils iront-ils voter pour ces élections ? «Nou pou al voté, mé aster pou kisana ki bizin voté, bizin bien réflési.» Ils ne failliront certes pas à leur devoir civique. Mais faudrait-il encore que lorsque les urnes livrent leurs secrets, les petits pêcheurs puissent faire entendre leurs voix.
Publicité
Les plus récents