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MK: la contre-attaque de Megh Pillay qui vaut Rs 39,3 M

27 octobre 2019, 19:30

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MK: la contre-attaque de Megh Pillay qui vaut Rs 39,3 M

L’heure de la contre-offensive a sonné. Alors que la campagne pour les législatives du 7 novembre bat son plein, Megh Pillay, ex-Chief Executive Officer (CEO) d’Air Mauritius (MK), a fait servir, vendredi, une plainte en réclamation à la compagnie aérienne nationale. Ce, par le biais de la Senior Attorney Feroza Maudarbocus Moolna, sous les instructions de Me Gavin Glover, Senior Counsel.

Megh Pillay réclame une indemnisation de Rs 39,3 millions à MK pour rupture illégale du contrat de travail. Une somme qui, selon le plaignant, représente la rémunération qui lui est due depuis le 28 octobre 2016. Soit la date de la résiliation unilatérale du contrat jusqu’au 14 mars 2019, échéance convenue de son contrat de trois ans.

Selon la plainte, le défendeur est tenu par la loi de lui restituer ce montant, qui comprend les rémunérations (dont un salaire de base mensuel de Rs 750 000) à partir du 29 octobre 2016, ainsi que les boni, gratuity, congés annuels et congés maladie de 2016 à 2018.

Par ailleurs, l’ex-CEO de MK n’a pas l’intention de s’arrêter en si bon chemin. Avec ses conseils légaux, il compte réclamer, dans un deuxième temps, des dommages et intérêts pour préjudice subi. Ce, comme signifié dans la notice qu’il a fait servir aux directeurs du conseil d’administration de MK le 2 décembre 2016.

«Tous les directeurs qui ont participé à la réunion du conseil d’administration seront tenus personnellement responsables s’il est établi qu’ils ont commis une erreur dans la manière dont ils ont résilié unilatéralement son contrat et ont manqué à leur devoir envers les actionnaires de MK. Voire payer de leur poche, sauf s’ils sont couverts par une assurance de responsabilité civile», fait-on valoir dans l’entourage de Megh Pillay.

Et d’ajouter que le plaignant réduirait les dommages à un faible montant afin d’obtenir un procès rapide. «Par principe, les directeurs doivent prendre conscience qu’ils ont un devoir fiduciaire envers la société et doivent agir en conformité avec les dispositions de la loi, en particulier la loi sur les sociétés et non envers des personnes externes à la société, qui qu’elles soient et quel que soit le pouvoir qu’elles pensent avoir», poursuit-on.

Avant de renchérir que les directeurs du board devront d’abord s’expliquer en cour sur la résiliation du contrat d’un CEO lors d’une réunion imprévue avec certains membres du conseil d’administration injoignables ou pas au courant de la réunion. Ce, alors que deux nonmembres sont présents. Ou encore sans que l’item dont il est question ne soit à l’ordre du jour.

L’objectif, dit-on, est d’envoyer un signal fort aux membres du board actuels et futurs de toutes les entreprises, qu’elles soient publiques ou privées. «Des institutions ont été prises en charge par la politique. Les citoyens ont le droit de le savoir et les coupables doivent en subir les conséquences», souligne-t-on.

L’autre cas

<p style="text-align: justify;">Les conseils légaux de Megh Pillay s&rsquo;appuient sur le verdict rendu en appel dans l&rsquo;affaire Lutchmeenaraidoo contre la MauBank &ndash; un cas qui ressemble au débauchage de Megh Pillay par le conseil d&rsquo;administration de MK le 28 octobre 2016. L&rsquo;ancien chef juge Kheshoe Parsad Matadeen et la juge Nirmala Devat avaient le 25 mars donné gain de cause à L. Lutchmeenaraidoo, CEO de la MauBank du 27 mars 2003 au 15 septembre 2005, date à laquelle son contrat de cinq ans est résilié contre le paiement de six mois de salaire. L&rsquo;ex-CEO de la MauBank avait poursuivi la banque en justice pour licenciement injustifié et avait réclamé Rs 10,1 millions. Montant qui représentait le salaire impayé jusqu&rsquo;à la fin de son contrat et qui durant le procès a ensuite été revu à un peu plus de Rs 9 millions. Après une première manche de perdue, le plaignant avait obtenu gain de cause en appel.</p>