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Candidat indépendant: Mohammad fait campagne… en mandarin

27 octobre 2019, 20:30

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Candidat indépendant: Mohammad fait campagne… en mandarin

La photo d’un homme en cravate, assis sur une chaise, avec en dessous des mots écrits en mandarin. Sans parler du symbole : un fer à repasser. L’affiche placardée sur un pylône électrique, sis à l’angle des rues D’épinay et Diego Garcia, à Vallée-Pitôt, jeudi, avait de quoi surprendre. Qui donc est-ce ?

Il s’appelle Mohammad Aubdoollah, 52 ans, plus connu comme «Son» (en français, et non en anglais). Il est un candidat indépendant dans la circonscription n°3 (Port-Louis Maritime–Port-Louis Est). Il confie que, pour l’heure, ce n’est qu’à cet endroit précis qu’il a collé ladite affiche.

«Je compte en coller d’autres à Chinatown. L’idée, c’est d’attirer les gens. Et ça marche. Car beaucoup de Sino- Mauriciens m’ont dit qu’eux-mêmes ne comprennent pas le mandarin. Mais, en somme, l’idée est bien accueillie par les gens», indique celui qui en est à sa deuxième participation consécutive à des élections générales. Il a également brigué les suffrages lors des municipales de 2015.

D’où lui est venue cette idée ? Cet habitant de cité Martial confie qu’il répète, en fait, la stratégie qu’il avait adoptée lors de sa première participation aux élections générales. Sauf qu’il le fait à «grande échelle» cette fois-ci. «Je vais coller et distribuer quelque 3 000 affiches. J’ai préparé quatre affiches différentes, dont celle que vous avez vue. À l’époque, j’avais demandé à China News, sis à la route des Pamplemousses, de traduire mon message en mandarin. J’avais aussi placé une publicité payante dans ce journal pour faire savoir que j’étais candidat aux élections. En tant que travailleur social, je suis déjà connu dans la région», confie ce père de deux enfants âgés de 17 et 23 ans. L’idée du message en mandarin ? «Faire comprendre que je ne suis pas communal», affirme Mohammad Aubdoollah, qui se décrit comme un autodidacte.

Celui qui a autrefois travaillé pour le compte d’une société de graphistes indique que son idée innovante lui avait rapporté 109 voix. Cette fois-ci, Mohammad Aubdoollah pense que ce chiffre pourrait doubler, voire tripler.

Quid de son emblème, le «karo» ? «On connaît tous l’utilité du fer à repasser. Kan ou pé dres enn zafer, ou pé met li drwat. Parey, mwa osi mo drwat. Mo pa mové, mé mo séver… » D’ailleurs, poursuit le quinquagénaire, on lui avait proposé de travailler pour les grands partis, mais il a refusé. Préférant se porter candidat en tant qu’indépendant.