À défaut de duels ou de débats, les représentants des trois principaux blocs politiques ont donné le coup d’envoi, hier soir, aux messages télévisés en marge des prochaines élections. Les représentants de l’Alliance Nationale, de l’Alliance Morisien et du Mouvement militant mauricien (MMM) ont été les premiers à se jeter à l’eau.

Du côté de l’Alliance Nationale, Navin Ramgoolam, Xavier-Luc Duval et Shakeel Mohamed ont répété un seul mot : rupture avec le règne des Jugnauth. «L’enjeu pour cette élection», a indiqué Navin Ramgoolam, «c’est un choix entre deux façons de gouverner, deux visions en matière d’égalité des chances et entre deux programmes économiques».

Xavier-Luc Duval est revenu sur les mesures préconisées dans le manifeste électoral de l’Alliance Nationale ; mesures qui, selon lui, vont réduire le coût de la vie et provoquer une hausse du pouvoir d’achat. Parmi ces mesures, il y a la réduction par 25 % de la facture d’électricité, d’une baisse de Rs 60 sur chaque bonbonne de gaz ménager, une hausse, dès le 1er décembre, du montant de la pension de vieillesse et du salaire minimum. Shakeel Mohamed a déclaré que «ce dont Maurice a besoin, c’est une politique propre, sans vengeance, une vraie rupture par rapport à notre façon de gouverner».

«Le bilan de mon gouvernement» a, pour sa part, souligné Pravind Jugnauth, «démontre que nous avons honoré notre engagement haut la main. Nous avons amélioré la qualité de la vie et le pouvoir d’achat de façon sans précédent. Des revenus additionnels de Rs 100 milliards ont bénéficié aux ménages sous forme de pension de vieillesse, compensation salariale, salaire minimum, negative income tax, allocation de subsistance et différents subsides.»

Ivan Collendavelloo a démontré que la situation au niveau des services tels que l’eau, l’énergie électrique, le traitement des eaux usées s’est considérablement améliorée. Alan Ganoo a donné un aperçu de ce qui l’a motivé à rejoindre l’équipe de Pravind Jugnauth. «J’ai apprécié le travail réalisé par Pravind Jugnauth et son équipe pour combattre la pauvreté. J’ai été impressionné. Les mesures introduites ont été avant-gardistes et historiques dont le salaire minimum passé à Rs 9 000.»

Pour Steeve Obeegadoo, arborant une cravate mauve ou presque, qui a parlé avec ses mains, le renouvellement est une nécessité. «Après sir Anerood Jugnauth, Ramgoolam, Bérenger, avec Pravind Jugnauth, c’est une génération beaucoup plus jeune capable d’assurer votre avenir.»

Pour Paul Bérenger, leader du MMM, qui s’est présenté avec les membres de son Front Bench, les prochaines élections devraient permettre la mise en place du changement dont le pays a tant besoin. Il dit souhaiter l’émergence d’une île Maurice propre, démocratique et juste. «Nous vous demandons d’instaurer la compétence et l’honnêteté au pouvoir.»

Pour Ajay Gunness, l’heure pour un vrai changement avec le MMM est, enfin, arrivée. «Vous disposez aujourd’hui d’une alternative crédible et honnête. L’alternative, c’est le MMM. Nous prenons l’engagement de diriger le pays selon les principes de la bonne gouvernance.»

Reza Uteem annonce, lui, une relance de l’économie. «Nous allons lancer de nouveaux secteurs. Nous allons revoir le système d’impôt pour venir en aide à la classe moyenne.»

Rajesh Bhagwan a fait un plaidoyer pour que l’électorat envoie, à l’Assemblée nationale, une équipe qui a les mains propres, qui peut «marcher la tête haute» et qui va œuvrer dans la transparence et dans le respect de la méritocratie…

D’autres partis ont aussi pris la parole – dont le FSM, le PKM, la Reform Party, les 100% Citoyens, etc. Ces partis ont mis l’accent sur leurs idées et n’ont pas lancé des attaques systématiques contre l’adversaire. Sauf, peut-être, le FSM, par l’intermédiaire de Cehl Meeah, qui a dit, hier sur la MBC, qu’il ne comprend pas pourquoi le MMM s’obstine à se présenter comme un parti propre. «La main propre ek la tête haute, mais qu’en est-il du chèque de Rs 10 millions, du deal Illovo, et de phénomène de Lanate dans un sucrier…»