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Noyade à Bassin Serpent, à la cascade Balfour: «Toujours endormi, Jordan m’a souhaité bon anniversaire ce jour-là», dit sa mère
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Noyade à Bassin Serpent, à la cascade Balfour: «Toujours endormi, Jordan m’a souhaité bon anniversaire ce jour-là», dit sa mère
Jordan Parsooramen, 14 ans, était un jeune homme «timide». Il sortait à peine avec des amis. Du coup, rien ne laissait présager qu’il ferait cette sortie mercredi, affirme Joyce Parsooramen, sa mère.
Les faits se sont produits à Bassin Serpent à la cascade Balfour, mercredi. Jordan Parsooramen, un jeune collégien de 14 ans et habitant de Beau-Bassin, a péri noyé. Ses parents, Joyce et Jean-Noël Parsooramen, n’arrivent toujours pas à croire qu’ils ont perdu leur fils, tant protégé dans le cocon familial. Nous les avons rencontrés hier à leur domicile, où la tristesse s’est installée depuis le mercredi fatidique.
C’est Joyce Parsooramen qui se lance en premier dans le récit de la journée du drame. Mais à peine commencer, elle craque. Son époux intervient, l’aide à trouver les mots. «La dernière fois que j’ai vu Jordan, ce matin-là, il dormait encore. Je lui ai dit : «Maman part». Il m’a souhaité bon anniversaire, alors qu’il avait toujours les yeux fermés. Une fois au travail, je l’ai appelé aux alentours de 9 h 30 pour lui dire de passer une bonne journée et d’être sage. En principe, le jour de mon anniversaire, je demande à rentrer tôt à la maison, mais ce jour-là, je suis restée au travail. À un moment donné, j’ai eu une douleur atroce au ventre…» Comme un mauvais pressentiment, affirme-t-elle.
Après ses heures de travail, elle était en compagnie de ses amis pour rentrer chez elle quand elle apprend que son fils aîné a été victime d’un accident. «Ma future belle-fille m’a appelée pour me dire que Ronny, mon fils aîné, s’est blessé dans un accident de la route et de ne pas m’en faire. Elle m’a rassurée en m’indiquant que mon fils était à l’hôpital Jeetoo. Je lui ai demandé de m’attendre pour qu’on se rende à l’hôpital. En même temps, j’ai appelé mon époux pour lui annoncer la nouvelle. Sur un ton brusque il m’a lancé : «Mo pé al lopital.» Je pensais qu’il me parlait de Ronnie, mais il me balança : ‘Jordan inn nwayé.»»
Sur le moment, poursuitelle, elle était confuse. Était-ce de Ronnie ou de Jordan dont il s’agissait ? Aussitôt le doute dissipé, elle a hurlé, crié, pleuré jusqu’à ce que ses amis parviennent à la calmer. Une fois à la maison, les voisins lui ont rendu visite et ont commencé à lui témoigner leurs sympathies. «C’est là que j’ai compris que je n’allais plus revoir mon fils Jordan vivant. Quel cadeau d’anniversaire !»
Jean-Noël Parsooramen, de son côté, indique qu’il revenait du boulot quand un voisin lui a indiqué qu’il fallait qu’il l’accompagne au poste de police de Beau-Bassin. «Une fois là-bas, les amis policiers ont commencé à sympathiser avec moi. Je suis tombé des nues quand on m’a annoncé que mon fils s’est noyé. J’ai demandé à la police de me dire où se trouvait le corps de mon fils.» Celui-ci avait déjà été transporté à l’hôpital Victoria, à Candos, à des fins d’autopsie. Le père a dû s’y rendre afin de procéder à l’identification.
Il ajoute qu’il a parlé aux jeunes qui avaient accompagné Jordan ce jour-là, à Bassin Serpent. «Il aurait glissé et se serait retrouvé dans l’eau où il a par la suite disparu. Les amis relatent avoir tenté de lui porter secours, mais Jordan n’a pas pu s’en sortir. Selon les dires des amis, ils sont des habitués. On n’a jamais été au courant des randonnées que mon fils faisait entre amis car il est très réservé et très familial. Il sort à peine avec des amis…»
Joyce Parsooramen nous confie que son fils n’a pipé mot de cette sortie. «Rien ne laissait présager qu’il avait planifié de se rendre à bassin Serpent. Je demande aux autorités d’interdire l’accès aux baigneurs dans ce lieu s’il s’avère être un lieu dangereux», exhorte la quadragénaire, effondrée.
Dev Virahsawmy raconte Bassin Serpent
<p style="text-align: justify;">Des souvenirs au Bassin Serpent, il en a tout plein. Dev Virahsawmy poète, politicien et défenseur de la langue créole, était ce qu’on appelle un habitué des lieux, qu’il surnommait<em> «Cascade Beau-Bassin». «J’avais à peine 14 ans et des amis et moi, nous traversions le jardin de Balfour pour nous rendre au pied de la cascade. Nous y étions tous le temps à pêcher des crevettes. À ma connaissance, la topographie de cet endroit nous permettait de descendre jusqu’au bas. Il y avait un sentier très accessible pour grimper et descendre. Il n’y avait aucun danger. L’eau qui s’y trouvait était potable et nous la buvions quand nous avions soif. Mes amis prenaient le bain dans cette eau, mais elle n’était pas dangereuse. Mais avec le temps, la topographie a peut-être changé.»</em></p>
Les autres cas à la cascade Balfour
<p style="text-align: justify;">Le dimanche 2 mars 2014, Pascal Naidoo, 30 ans, qui exerçait comme professeur de musique à l’école Frédéric Chopin, à Quatre-Bornes, aurait heurté un rocher en faisant son jogging. Il aurait alors perdu l’équilibre avant de se retrouver dans le bassin de la cascade Balfour. L’homme s’est noyé. Le 15 mars 2006, Pravesh Jogoo, âgé de 16 ans, a péri noyé au fond du bassin de Balfour. Il avait fait l’école buissonnière avec deux amis pour s’y rendre et avait consommé de l’alcool. Pravesh, qui a voulu nager, s’est vite retrouvé en difficulté. Lorsque leur ami avait disparu, les deux autres collégiens ont pris la poudre d’escampette. Le corps a été repêché trois jours plus tard par le Groupement d’intervention de la police mauricienne. En 2002, Jayram et Divyesh, deux élèves du collège St Mary’s, sont repêchés dans le bassin de Balfour. Ils étaient âgés de 18 et 19 ans et avaient fait l’école buissonnière en compagnie de trois autres collégiens. Après un plongeon, les deux victimes ne sont pas remontées à la surface. Paniqués, les trois autres garçons font un appel anonyme à l’Information Room des Casernes centrales pour indiquer avoir trouvé deux jeunes dans le bassin de Balfour.</p>
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