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Assassinat de Janice Farman: Jean Baptiste Mootoo, «Je vais me battre pour récupérer notre fils»
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Assassinat de Janice Farman: Jean Baptiste Mootoo, «Je vais me battre pour récupérer notre fils»
Il pleure toujours son épouse, Janice Farman, assassinée lors d’un cambriolage il y a deux ans. Jean Baptiste Mootoo se rend régulièrement au cimetière de Bel-Ombre, où elle repose. Et espère par ailleurs avoir la garde du fils autiste de la victime, que réclament aussi les parents biologiques.
Il conserve toujours son image au fond de son cœur, deux ans après le drame qui s’est déroulé à Albion. Jean Baptiste Mootoo, époux de Janice Farman, compte se battre pour récupérer le fils adoptif de cette dernière. Jeudi, la cour s’est prononcée dans ce cas d’assassinat. Ainsi, Kamlesh Mansing et Anish Soneea, accusés de l’assassinat de l’Écossaise, ont été condamnés à 33 ans et 23 ans de prison respectivement. Cependant, Jean Baptiste Mootoo reste insatisfait de ce verdict.
Cette histoire a ému plus d’un. Non seulement à Maurice mais aussi en Écosse, pays d’origine de la victime. Janice Farman l’a quitté en 2002 et s’est établie à Maurice, où elle a trouvé l’amour auprès de Jean Baptiste Mootoo et du fils qu’elle a adopté. Malheureusement, le 6 juillet 2017, trois malfrats voulant perpétrer un vol l’ont tuée.
Deux ans plus tard, la vie semble avoir repris son cours, du moins en apparence, soutient Jean Baptiste Mootoo. L’époux de Janice Farman, âgée alors de 47 ans, se souvient encore de leur première rencontre à une soirée. «Cela a été le coup de foudre», confie-t-il. «Il faut remonter à 2010. Je travaillais dans cette soirée où elle se trouvait avec des amis. Il y a eu une bagarre à un moment donné. Et j’ai voulu la protéger. Et tout s’est enchaîné par la suite.» Depuis, ils ne se seraient presque plus quittés.
Pourtant, Janice Farman avait entamé une procédure de divorce. «Il est vrai que nous étions en projet de divorce. Mais finalement, elle avait décidé de nous donner un nouveau départ…» Des souvenirs avec elle, il en a des tonnes. «Elle était non seulement mon épouse, mais aussi mon amie, ma confidente, ma sœur et même ma mère. Juste pour vous dire qu’elle était mon tout.» Il ne pense pas pouvoir l’oublier. «Elle est gravée au plus profond de mon cœur. Tous les jours, je vais lui rendre visite au cimetière de Bel-Ombre, où elle repose aujourd’hui.»
Mais ce qui lui est pénible à accepter, c’est le verdict de la cour. «Peu après le drame, des policiers m’avaient fait comprendre que les personnes qui avaient commis ce crime devraient aller en prison pour au moins 50 ans. Mais c’est loin d’être le cas.» Raison pour laquelle Jean Baptiste Mootoo n’accepte pas ce jugement. «C’est difficile de l’admettre. Surtout qu’elle laisse derrière elle un petit.» Justement, l’enfant, aujourd’hui âgé de 12 ans, se retrouve toujours dans un shelter. Les procédures pour sa garde prennent énormément de temps, nous apprend le veuf de Janice Farman. «J’ai déjà entamé les démarches pour avoir sa garde. J’ai écrit à la Child Development Unit, mais on m’a fait comprendre que cela risque d’être compliqué.» Surtout que les parents biologiques de l’enfant auraient également réclamé la garde.
Par contre, la famille de la victime aurait coupé tout contact. «La mère de Janice m’a demandé pour les funérailles de la faire incinérer mais après, je n’ai plus jamais entendu parler d’elle. D’autres amis et proches m’ont approché après l’enterrement. Mais depuis, rien.» Justement, Lorna Nemdharry, une collègue et amie de Janice Farman, dit revoir encore son sourire. «Elle était joviale et n’hésitait jamais à vous venir en aide.» Celle qui a alerté la police le jour du drame et la famille de la victime confie n’avoir eu aucun contact avec celle-ci depuis.
En tout cas, même dans son voisinage à Albion, tous ceux qui ont côtoyé Janice Farman en gardent un souvenir particulier. «Elle était une femme discrète et aimable. Elle n’était pas une personne à s’attirer des ennuis», soutiennent des voisins. En tout cas, deux ans après, son souvenir ne semble pas s’amenuiser, surtout pour ceux qui l’ont choyée.
La presse écossaise en fait état
<p style="text-align: justify;">La sentence a été largement commentée par la presse écossaise. Si certains titres, à l’instar du <em>«Herald-Scotland»,</em> du<em> «Times»</em> ou encore du «Daily Record», relatent la condamnation des deux criminels, ils mettent aussi l’accent sur le point soulevé par la juge : c’est surtout l’enfant qui souffrira des séquelles de ce meurtre. Par contre, <em>«The Scottish Sun»</em> titre <em>«Paradise Killers»</em> en précisant que ce crime est l’œuvre d’un <em>«evil duo». </em>Toutefois, la famille de la victime, qui vit en Écosse, n’a pas été sollicitée pour une réaction.</p>
«C’est une affaire compliquée», concède Rita Venkatasawmy
<p style="text-align: justify;">Pour l’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasawmy, cette histoire est loin d’être simple. <em>«C’est une affaire compliquée. Mais nous devons trouver une solution dans l’intérêt de l’enfant.» </em>En tout cas, elle soutient qu’elle suit le dossier de près<em>. «La meilleure place pour un enfant, c’est au sein d’une famille. Le “Back-to-Home programme” a toute son importance.»</em></p>
Le 6 juillet 2017: l’horreur
<p style="text-align: justify;">6 juillet 2017. Ce jour restera gravé dans la mémoire des proches et amis de Janice Farman. En effet, trois individus, Ravish Rao Fakhoo, Kamlesh Mansing et Anish Soneea débarquent au domicile de Janice Farman à l’avenue Brick Empire, à Albion, pour commettre un vol. Ils s’emparent d’un téléviseur, d’une console de jeux, de deux ordinateurs portables, d’un appareil DVD et des bijoux avant de s’enfuir avec la voiture de la victime. On apprendra ensuite que celle-ci connaissait Kamlesh Mansing et Ravish Rao Fakhoo. Le premier l’aurait même forcée à lui remettre son code bancaire afin qu’il effectue un retrait en liquide. Par la suite, craignant que la victime ne les dénonce, ils décident d’en finir avec elle. Ravish Rao Fakhoo l’étouffe avec un oreiller et Kamlesh Mansing l’étrangle à l’aide d’un fil de ventilateur sectionné. De son côté, Anish Soneea surveille le jeune fils de Janice Farman, qui est autiste. Ce dernier alertera une amie de sa mère pour lui dire qu’elle a été tuée. Ces faits ont été rapportés en cour. Jeudi, la juge Véronique Kwok Yin Siong Yen a condamné Kamlesh Mansing et Anish Soneea à 33 ans et 23 ans de prison. Ravish Rao Fakhoo, ayant plaidé coupable de coups et blessures infligés sans intention de tuer, la cour se prononcera ultérieurement sur son cas.</p>
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