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Yasminabhai Vallijee, l’institutrice qui ne veut pas se plier aux règles
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Yasminabhai Vallijee, l’institutrice qui ne veut pas se plier aux règles
Elle croit fermement que le système d’enseignement au primaire n’est pas adéquat pour les enfants. Surtout les tablettes. Elle ne veut pas qu’on lui fasse la leçon. Du coup, elle serait harcelée par ses supérieurs. On vous dresse un tableau de Yasminabhai Vallijee…
De nombreuses personnes la connaissent par le biais de vidéos de leçons gratuites qu’elle tourne et partage sur sa page Facebook, pour que les parents puissent aider leurs enfants à faire leurs devoirs. Fortement appréciée des internautes, cette institutrice dévouée à son travail allègue être victime de harcèlement de la part de l’administration de l’école primaire gouvernementale où elle enseigne. «Tout a commencé en février, quand les élèves de Grade 1 ont reçu des tablettes pour étudier en classe. Comme je n’avais pas encore reçu des cours pour travailler avec ces outils, je ne m’en servais pas», explique cette mère de famille.
Après diverses plaintes de l’administration scolaire, fin février, elle obtient des cours. Mais comme elle aime se documenter, après avoir suivi ces formations, elle fait ses propres recherches sur l’utilisation des tablettes en classe et refuse de se plier à cette exigence. «J’ai effectué plusieurs recherches sur le sujet et parlé à des correspondants à l’étranger. Tout cela m’a appris que l’utilisation d’objet technologique pour des enfants d’un si jeune âge n’est pas bon pour leur santé ni pour leur développement. Donc, par inquiétude, je suis allée voir l’administration. Mais on m’a répondu que ce sont des décisions politiques auxquelles je suis obligée de me plier.»
Cependant, Yasminabhai n’accepte pas et continue de faire ses classes sans tablette. «Depi sa zot inn koumans fer enta rapor lor mwa ek inspekter. Lerla monn koumans servi li bien rar me sa osi zot pa ti pé dakor. Inspekter inn fer apel mwa pou dir mwa mo oblizé.» Comme elle n’est pas du genre à se taire, elle publie une vidéo sur Facebook où elle s’adresse à la ministre de l’Éducation, au sujet des tablettes. Ce qui lui a valu énormément de représailles.
«Après cette vidéo, on m’a appelée pour me dire que je n’ai pas le droit de m’adresser à la ministre comme cela et que je devais obéir. Depuis, la direction surveille tous mes faits et gestes. J’ai suivi des cours au Mauritius Institute of Education (MIE) pendant sept ans et j’ai appris qu’il y avait d’autres approches pour éduquer des enfants. La tablette n’est pas une nécessité !» Selon Yasminabhai, ce n’est toutefois pas la seule raison des représailles qu’elle dit subir. Elle a toujours été rebelle, pour le bien de ses élèves.
Cette prof, qui compte 20 ans d’expérience, s’est vue retirer le droit d’enseigner aux grandes classes depuis longtemps. Cela parce qu’elle est contre les leçons après les heures de classes. «Je n’ai jamais été d’accord avec ces leçons car c’est empêcher un enfant de vivre son enfance. Un enfant ne peut pas avoir la tête dans les bouquins de 9 heures à 17 heures. Il doit pouvoir jouer et regarder les dessins animés avant de faire ses devoirs.» Dernièrement, la direction de l’école lui aurait annoncé qu’elle devait se rendre à Ébène pour rencontrer des fonctionnaires du ministère, à cause de ses refus. Toutefois, elle ne compte pas y aller car elle n’a pas reçu de convocation officielle par écrit.
Contacté, un préposé du ministère de l’Éducation a affirmé ne pas être au courant de problèmes avec l’enseignante Yasminabhai Vallijee. Tout n’est donc pas noir à ce tableau.
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