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Production en baisse: le prix des fruits d’été prend l’ascenseur
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Production en baisse: le prix des fruits d’été prend l’ascenseur
Vous l’aurez constaté, les fruits d’été ont déjà pris place sur les étals des marchés. Si les letchis, les mangues et les melons d’eau sont présents, force est de constater que leur prix prend l’ascenseur. D’après les marchands et les planteurs, cette année, il faudra mettre la main à la poche pour déguster une petite douceur estivale. La principale cause de cette hausse a pour nom, selon eux : la chauve-souris.
À Camp-La-Boue, Satte Ramphul pense que la récolte de letchis ne sera pas prometteuse. Planteur depuis de nombreuses années, il est consterné par le désastre qui s’opère dans ses vergers. «Nous avons installé des filets de protection, mais cela ne sert à rien. Les chauves-souris arrivent à s’y faufiler et continuent à faire des ravages.» Selon lui, la récolte va en pâtir. «Même en pleine journée, ces bêtes font du désordre.»
Ce problème, Sunilduth Busguth, de l’Arsenal Letchi Growers Cooperative Society, le vit et le subit également. «Pour moi, il faut s’attendre au pire. Pour le moment, uniquement 40 % d’arbres ont rapporté des fruits, mais je pense que seulement 15 % seront récoltés.» La faute à qui ? «Sans appel, ce sont les chauves-souris.» Il a acheté des filets au coût de Rs 21 000, en vain.
«Plus rien d’ici cinq ans si…»
L’avenir, il le voit très sombre. «Selon moi, d’ici cinq ans, si l’on ne fait rien, nous n’aurons plus de fruits tropicaux.» Il confie qu’avant, les hommes de la Special Mobile Force étaient appelés en renfort. «Ils tiraient des balles en l’air et cela effrayait ces bêtes. Maintenant, même si vous éclairez les arbres ou encore y mettez de la fumée, elles n’ont plus peur.» Ce ne sont pas uniquement les letchis qui subissent les dommages, mais aussi les mangues. «Je pense que les autorités concernées doivent verser une compensation à tous ceux qui seront pénalisés par ce problème.»
Du côté de la compagnie Surat, Veekashsingh Bissonauth, Procurement Manager, prévoit que les prix vont flamber. «Les chauves-souris mais également le climat posent problème cette saison.» Outre les letchis et les mangues, avance-t-il, les bananes, les papayes, les melons d’eau et les ananas subiront le même sort. «Nous n’arrivons même pas à honorer les commandes passées par les hôtels. Je pense que le prix des letchis ne va pas descendre en dessous des Rs 100 voire Rs 125 le kilo. En cette période, nous avons l’habitude de récolter entre 1 000 et 2 000 mangues, et à aujourd’hui, nous en sommes à peine à 600.»
Il soutient que les conditions climatiques également ont pesé dans la balance. «On est en été et je prévois que les prix des ananas seront élevés aussi, soit entre Rs 50 et Rs 60 l’unité, alors qu’en période normale, on aurait dû les payer entre Rs 35 et Rs 40.» Le Procurement Manager confie de surcroît que le choix des pesticides non autorisés contribue à cette hausse. «Il est vrai qu’il faut bannir ces produits. Mais en contrepartie, les chenilles affectent la production des fruits comme le melon d’eau.»
Pour les marchands rencontrés au bazar de Port-Louis, non seulement les chauves-souris sont à pointer du doigt mais aussi la pluie et les voleurs. Comme le souligne Paramasiven Govinden, les voleurs font également beaucoup de mal à la profession. «C’est aussi une cause de la hausse du prix des fruits.» Il espère que le gouvernement prendra les mesures qui s’imposent dans ces cas-là.
Les consommateurs vont bouder les prix élevés
<p style="text-align: justify;">Les consommateurs vont réfléchir à deux fois avant d’acheter des fruits estivaux. En tout cas, ceux que nous avons rencontrés ne pensent pas s’offrir des letchis cette saison.<em> «C’est trop cher. On veut faire plaisir à nos enfants mais en acheter à Rs 200 voire Rs 300 le demi-kilo, c’est trop», </em>confie Pamela. Pour son amie, Catélina, <em>«notre salaire ne nous permet pas de faire des écarts, même pour faire plaisir à nos proches».</em></p>
Vikash Tatayah: «Les filets et réduire le volume des arbres aident»
<p style="text-align: justify;">Pour la Mauritian Wildlife Foundation, on ne peut faire porter tout le blâme aux chauves-souris. Son directeur, Vikash Tatayah, soutient :<em> «Il faut souligner que la production de letchis est courte, quelque cinq semaines. Le prix va de nouveau augmenter en janvier.»</em> Pour lui, l’on justifie la hausse des prix en pointant les chauves-souris du doigt.<em> «Il y a aussi des pertes car certaines personnes ne récoltent pas les fruits qui sont trop hauts dans les arbres.»</em> Selon lui, il existe des moyens pour empêcher les chauves-souris d’abîmer les récoltes. <em>«Il faut placer des filets et réduire le volume des arbres. Les chauves-souris n’aiment pas les petits arbres.»</em> Il avance que l’on ne peut tuer ces animaux qui aident à maintenir l’écosystème des forêts.</p>
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