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Bérenger doit-il céder le leadership du MMM ?
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Bérenger doit-il céder le leadership du MMM ?
Time to say goodbye? La victoire du Mouvement militant mauricien (MMM), qui s’est présenté seul aux élections générales, n’a pas eu lieu. Paul Bérenger doit-il céder le leadership de ce parti ? Nous posons d’ailleurs la même question dans un autre article sur Navin Ramgoolam avec le Parti travailliste.
Cette question aurait été évoquée lors de la réunion du bureau politique mauve avant-hier, mercredi 13 novembre. Des sources laissent entendre que pour les prochaines élections générales, Paul Bérenger serait appelé à prendre d’autres responsabilités. «Il va laisser la place à un groupe de jeunes. On doit penser à l’avenir», soutient un membre du MMM.
Samedi dernier, lors de la conférence de presse hebdomadaire, Paul Bérenger s’est dit «prêt» à une remise en cause de son leadership. Il s’est également dit «prêt» à des élections internes au sein du parti si les militants le souhaitent.
En ce qui concerne Faizal Jeeroburkhan, membre de Think Mauritius, il affirme : «Cela fait des années depuis que je dis que Paul Bérenger doit s’en aller.» Pour lui, le leader du MMM aurait déjà dû assurer la relève du parti. «Il peut certes rester leader mais déléguer des responsabilités. Il ne tire pas les leçons de ses défaites.»
Pour Faizal Jeeroburkhan, depuis les années 2000, Paul Bérenger aurait dû penser à l’avenir et céder la place aux jeunes. «Maintenant, il ne reste plus trop de monde pour reprendre la barre. Ceux qui auraient pu le faire ont déjà quitté le parti.» Toutefois, préciset-il, cela ne vient pas effacer toute la lutte que le leader des Mauves a menée sa vie durant. «Il a eu un parcours très intéressant. C’est quelqu’un qui a marqué l’histoire.»
L’Histoire d’un combat
Pour le membre de Think Mauritius, il est encore trop tôt pour que Joanna Bérenger ne lui succède à la tête du parti. «Elle est une candidate valable, mais elle a encore beaucoup à apprendre.»
Selon Jocelyn Chan Low, historien, biographe de Paul Bérenger (dans un ouvrage qui est encore à paraître), le leader du MMM est un «personnage emblématique». Dans l’éventualité où il n’était plus là, qui le remplacerait ?
L’historien rappelle qu’après chaque défaite, Paul Bérenger remet sa démission au bureau politique du MMM. Mais cette instance lui demande de rester. «Pourquoi ? Le problème, c’est comment reconquérir l’électorat. Le MMM vit sur la légende de Bérenger.» Un homme qui renvoie à la «nostalgie» des débuts du MMM qui, il y a 50 ans, était «très ancré dans le mouvement des travailleurs».
Jocelyn Chan Low insiste. Le MMM ce n’est pas l’histoire d’un homme mais l’histoire d’un combat. Il estime que l’«on ne peut pas changer de leadership sans changer de discours dans un monde où les idées de gauche reviennent». Notamment en matière de défense de l’écologie, par exemple avec l’activiste suédoise Greta Thunberg ou dans le cas des crises sociales comme en France avec le mouvement des gilets jaunes.
Plus à gauche
L’historien rappelle que si le MMM pouvait à l’époque compter sur l’électorat rural, c’était à travers le Sugar Industry Labourers Union. D’où sa conviction que le MMM devrait «se redéfinir avec un ancrage plus à gauche. Mais les caciques du parti serontils d’accord ?» D’ailleurs, lors du 50e anniversaire de ce parti en septembre dernier, Paul Bérenger a «tendu la main à l’extrême gauche».
Qu’en est-il de l’option Joanna Bérenger ? L’historien trouve que la députée fraîchement élue en tête de liste au n°16 Vacoas-Floréal «est en train de créer sa propre légende, mais il est encore trop tôt».
Pour rappel, Paul Bérenger a été candidat à 12 élections générales depuis 1976. Il n’a pas été élu à deux reprises (1983 et 1987 au n°18 Belle-Rose-Quatre-Bornes). Quant au MMM, il a participé à quatre gouvernements (1982, 1991, 1995, 2000). Sous le leadership de Paul Bérenger, le parti s’est retrouvé dans l’opposition à six reprises (1983, 1987, 2005, 2010, 2014, 2019).
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