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Réserves en baisse: la banque de sang dans le rouge

17 novembre 2019, 16:00

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Réserves en baisse: la banque de sang dans le rouge

Elle est dans un état critique, a absolument besoin de sang. La Blood Donors Association a tiré la sonnette d’alarme et  invite le public à faire don de son sang afin d’approvisionner ses réserves à sec et de se refaire une santé. Il y va des nombreuses vies qui dépendent d’elle. Témoignage.

Des réserves quasiment épuisées. Insuffisantes pour fournir du sang à tous leurs «patients». C’est ce à quoi est confrontée la Blood Donors Association, qui se retrouve dans une position délicate. Pas anodine pour ceux qui, comme Neha Greedhary ,dépendent littéralement des dons de sang pour vivre.

Atteinte de thalassémie, cela fait 25 ans, soit depuis sa naissance, que la jeune femme compte sur les transfusions de sang du groupe A+. Cette maladie, qui est caractérisée par un défaut de production de l’hémoglobine, fait que le patient doit presque tous les mois se faire injecter du sang. Dans le cas de Neha, c’est toutes les trois semaines. «Si mo met dé pint mo kapav tini enn mwa, si enn sel, trwa sémenn selma», explique-t-elle.

La vie de Neha s’est toujours résumée aux va-et-vient dans les hôpitaux. Elle ne peut pas travailler et encore moins être indépendante. Elle doit toujours être sur ses gardes, accompagnée, au cas où le pire se produise. Car au moindre petit bobo, à la simple petite fièvre ou infection, son taux d’hémoglobine chute en flèche. Son enfance, dit-elle, a été des plus pires, «différente de celle de mes camarades».

Jouer et courir comme tous les autres gamins ? Elle ne pouvait s’y risquer, même si l’envie était bien présente. Le fait est que dès qu’elle s’épuisait, elle tombait dans les pommes et finissait par se réveiller sur un lit d’hôpital avec un tube intraveineux à la main… «J’étais tout le temps faible. Dès que mon sang diminuait je n’arrivais plus à avaler quoi que ce soit. Mes muscles s’engourdissaient et je ne pouvais plus bouger.»

Une situation, qui au fil des années, a affecté sa scolarité et enterré ses rêves d’enfant. «J’ai dû abandonner les bancs de l’école en Form 4 (NdlR, Grade 10) car je m’absentais presque toutes les semaines. Je n’ai jamais été capable de vivre normalement», déplore Neha. Si aujourd’hui elle arrive à accepter sa maladie, c’est grâce à la Blood Donors Association. «Avant, il fallait se rendre à l’hôpital et attendre qu’il y ait du sang pour pouvoir se faire transfuser. Mais depuis que j’ai 16 ans, à chaque rendez-vous, quelqu’un de l’association fait le nécessaire afin qu’on sache déjà quand sera ma prochaine visite.»

Cependant, ces jours-ci, la jeune femme est rongée par l’inquiétude. La banque de sang étant dans une situation critique veut aussi dire que sa vie ne tient qu’à un fil, souligne-t-elle. «Les gens ne se rendent pas compte à quel point certaines personnes dépendent du  don de sang pour vivre. Je ne sais même pas si je pourrai fonder une famille demain», se désole Neha. D’implorer : «Je demande à tous les Mauriciens de donner leur sang, s’ils le peuvent

 

En chiffre

<p style="text-align: justify;"><strong>Les groupes sanguins à Maurice</strong></p>

<p style="text-align: justify;"><strong>Les positifs :</strong></p>

<p style="text-align: justify;"><strong>A : 26 %</strong></p>

<p style="text-align: justify;"><strong>B : 27 %</strong></p>

<p style="text-align: justify;"><strong>O : 40 %</strong></p>

<p style="text-align: justify;"><strong>AB : 7 %</strong></p>

<p style="text-align: justify;"><strong>Les négatifs </strong>: <strong>4 % de la population</strong></p>