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Elections villageoises: battre le fer tant qu’il est chaud
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Elections villageoises: battre le fer tant qu’il est chaud
«Nou finn fini gagn direktiv pou komans travay terin ek swazir nou bann dimounn», affirment plusieurs conseillers de district que nous avons contactés, mercredi 20 novembre. Selon eux, le nouveau président du conseil de district de Flacq, Prakash Bhunsee, ne sera en poste que pour une courte durée.
Ce dernier l’a d’ailleurs confirmé «Ce mandat sera de très courte durée. Car les élections villageoises sont quasi derrière la porte», a-til soutenu, lors de l’élection du président du conseil, lundi 18 novembre. Quelque 130 villages répartis dans 14 circonscriptions sur 20 sont concernés par ces élections. Chaque village devra choisir neuf conseillers, dont un sera élu conseiller de district et président du village par la suite.
Kemraz Ortoo, conseiller de Gros-Cailloux, explique qu’il a aussi eu vent que les élections se tiendraient en avril. La raison : il faut les tenir au plus vite, «Tan ki zaferla ankor so. Parce qu’avec la victoire écrasante de l’Alliance Morisien, elle pense qu’elle est forte sur le terrain. Si le gouvernement retarde encore ces élections, il risque de perdre pas mal en termes de personnes avec les promesses non tenues et les magouilles alléguées, recensées lors des élections générales. Les électeurs perdent graduellement confiance. Attendre encore plus sera fatal.»
Frustration omniprésente
D’autres activistes sont aussi du même avis. «Le gouvernement n’a pas intérêt à retarder encore plus ces élections. Car il y a aussi la frustration, omniprésente dans les différents conseils de district, entre les conseillers. Zot fristré ki tou pe bizin res anplas. Cela va à l’encontre même de la démocratie d’un pays.»
D’ailleurs, pour plusieurs, négociations, discussions et repérages sont déjà enclenchés. Dans le but de former l’équipe, amener des jeunes à faire de la politique, consolider le tout mais aussi avoir le contrôle du village, en rencontrant notamment les habitants. «Vous n’avez qu’à voir ceux qui sont déjà conseillers et qui aspirent à participer aux élections ; ils font le maximum de développement pour leur village», avance-t-on. Même si rien n’a été officialisé, les candidats potentiels qui espèrent ramener le plus de votes soutiennent que «bizin prépar térin la kouman li so mem. Dimounn ankor dan mood éleksion la !»
Parti travailliste victorieux en 2012
Pour rappel, lors des dernières élections villageoises en 2012, le Parti travailliste (PTr) a remporté la majorité dans les nombreux villages et a par la suite placé des «pro-rouges» à la tête de nombreux conseils à travers le pays. «Ce n’est qu’en 2014 après les élections générales, que plusieurs ont viré mam. Ou koné koman sa été. Politik. Seki a la tet pei, limem control district council», martèlent des conseillers en poste depuis de nombreuses années.
Alors que les zones rurales ont voté massivement pour le Mouvement socialiste militant (MSM) lors du dernier scrutin, la donne pourrait-elle changer ? Car dans les milieux concernés, l’on se demande si la victoire du leader des Rouges, Navin Ramgoolam, dans l’affaire coffres-forts pourrait avoir un impact.
Du côté du ministère des Collectivités locales, Anwar Husnoo a récemment soutenu : «Nous devons nous préparer à organiser les élections villageoises probablement pour l’année prochaine.» À hier, une source officielle du ministère a fait comprendre que le mois et la date exacts n’ont pas encore été confirmés pour l’heure. «Mais ce serait définitivement dans les premiers mois de 2020. Ce sera alors à l’Electoral Supervisory Commission de s’attaquer à l’organisation de ces élections», explique-t-il.
Plus d’électeurs ruraux qu’urbains
<p style="text-align: justify;">515 633. C’est le nombre d’électeurs villageois au sein de 14 des 20 circonscriptions de l’île. Ces chiffres proviennent du recensement de la commission électorale fait en 2018. Le village de Triolet (n°5), avec 18 114 électeurs, comptabilise le plus grand nombre de votants, devant Goodlands (n°6) qui totalise, lui, 15 601.</p>
Pourquoi ce renvoi ?
<p style="text-align: justify;">Le «<a href="https://www.lexpress.mu/article/343593/renvoi-elections-villageoises-loi-votee-reforme-electorale-avancee-comme-raison">Local Government (Amendment no 2) Bill</a>» a été voté avec amendements le 28 novembre 2018 au Parlement. Ainsi, les élections villageoises, qui auraient dû se tenir au plus tard en décembre de cette année-là, auront lieu en 2020.</p>
<p style="text-align: justify;">Lors de la présentation du projet de loi, la vice-Première ministre et ministre des Collectivités locales d’alors, avait tenté d’expliquer pourquoi le gouvernement avait décidé de renvoyer les villageoises à 2020. D’abord, Fazila Jeewa-Daureeawoo avait affirmé que le gouvernement entame une réforme électorale majeure dans le pays.</p>
<p style="text-align: justify;">Autre raison évoquée à l’époque : Maurice était un énorme chantier et les projets de développement devaient d’abord être complétés. Selon la ministre, sept projets avaient été identifiés. «<em>La priorité du gouvernement est la mise en oeuvre rapide des projets. Tenir des élections à ce stade n’est pas opportun</em>.» Cette mesure transitoire, au dire du GM, permettait de maintenir la continuité et la stabilité dans les conseils de district et de village.</p>
Les municipales prévues en 2021
<p style="text-align: justify;">En 2015, les élections municipales ont été tenues quelques mois à peine après l’arrivée du nouveau régime. Le nouveau gouvernement a voté un amendement pour allonger le mandat de cinq à six ans et le mandat du maire d’une année à deux ans. Les municipales doivent normalement se tenir en 2021 dans les cinq villes. En 2015, l’Alliance Lepep (MSM/ ML/PMSD) avait raflé les sièges des cinq villes mais le départ du PMSD avait provoqué la révocation de Nathalie Gopee comme maire de Curepipe ; d’Arline Koenig, adjointe au maire à Quatre-Bornes ; et de Loïc Dick, adjoint au maire à Port-Louis.</p>
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